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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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12 novembre 2018

Challenge AZ : JAMES Charles Eugène, fusillé de la Première Guerre Mondiale…

Les fusillés de la Première Guerre Mondiale ne sont pas tous des criminels mais le Code de Justice Militaire en vigueur est rigoureux et le temps de guerre ne permet pas la "tolérance" de la part des autorités en présence…

JAMES Charles Eugène -jugement

Charles Eugène JAMES naît le 26 août 1895 à Corbeil, en Essonne. Il est fils de François, trente-quatre ans, tourneur sur métaux, et Jeanne Marie Antoinette MANDEL, trente ans, sans profession. Il est le plus jeune d'au moins six enfants, tous né à Corbeil :

  • Alexandrine Louise, le 7 septembre 1888,
  • Hilas Victor, le 23 décembre 1889,
  • Agathe Emilie, le 13 avril 1891, décédée le 11 juillet suivant,
  • Suzanne Alphonsine, le 1er mai 1892,
  • Louis Alphonse, le 23 janvier 1894.

JAMES Charles Eugène - FM

A l'appel de sa classe, celle de 1915, Charles Eugène exerce la profession de tourneur et réside à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Il est décrit les cheveux châtains, les yeux gris clair et mesurant 1,71 m. Il est incorporé le 19 décembre 1914 au 129ème Régiment d'Infanterie. Il passe au 403ème Régiment d'Infanterie le 19 mars 1915 et c'est en mai 1917 que tout bascule…

Charles Eugène "déserte" une première fois le 11 mai 1917, il se rend de lui-même à la gendarmerie le 20 et est ramené au régiment le 25. Et le même jour, il est manquant à l'appel de 22h30 ! Il se rend à nouveau le 6 juin, est ramené par la gendarmerie le 7 juin mais là, c'est une fois de trop ! Il est traduit devant le Conseil de Guerre de la 151ème Division d'Infanterie. Il va sur Paris, en tenue complète, sans les armes ni le casque. Lorsqu'il est chez les gendarmes, le 25 mai, sa mère est présente et reste avec lui jusqu'à son départ pour le régiment.

"J'ai quitté ma compagnie par cafard. Je n'avais pas la frousse. Puis j'étais découragé : mon Capitaine m'avait puni deux fois pour avoir tiré dans la direction des lignes allemandes. Je trouvais que c'était injuste. D'ailleurs depuis que je suis à la 1ère Compagnie, je suis continuellement puni, à la 4ème je ne l'étais jamais. La première fois, j'ai suivi la colonne depuis Champfleury jusqu'à Reims, c'est à la Porte de Paris que j'ai quitté. Je regrette ma faute et demande à la racheter". La seconde fois, Charles Eugène avait un compagnon de désertion, VANDAËLE. Ils ont profité de l'agitation du ravitaillement pour… s'esquiver pensant au moment où régiment montait en ligne le soir : ils avaient préparé leur sac dans l'après-midi.

Le rapport de son Commandant de Compagnie lui est totalement défavorable : "Le soldat JAMES a toujours été un très mauvais soldat dans tous les rapports. Ni les raisonnements, ni l'indulgence, ni les punitions n'ont eu prise sur lui. Le 10 mai au soir, ma Compagnie montait occuper la gauche du secteur des Cavaliers où se trouvait le 1er Léger. […] Le 25 mai, ma Compagnie était en soutien au Bastion Redon (anciennes premières lignes françaises) à l'ouest des Cavaliers de Courcy". Il est vrai qu'il a un relevé de punitions bien rempli…

"Je regrette ma faute et demande à la racheter. Je demande à partir pour Salonique où je pourrai me soustraire facilement à l'attrait des permissions". Ses regrets n'y feront rien, le 3 juillet 1917, le Conseil de Guerre de la 151ème Division d'Infanterie le déclare coupable de "double abandon de poste en présence de l'ennemi" et donc, inévitablement, le condamne à la peine de mort. Il dépose un recours le lendemain.

Le 10 juillet 1917, le Conseil de Révision de la 1ère Armée, réuni à Branscourt, dans la Marne, rejette le recours de Charles Eugène JAMES au motif "que le Conseil de Guerre était composé conformément à la loi, qu'il était compétent, que la procédure est régulière et que la peine a été légalement appliquée aux faits déclarés constants". Charles Eugène a dû faire appel à la clémence du Président de la République puisque, dans son dossier, une notre, datée du 11 août 1917, indique que le "Président de la République a reconnu la nécessité de laisser la justice suivre son cours […]".

JAMES Charles Eugène - lieu exécution texte

Le 12 août 1917, afin d'éviter toute divulgation de la cérémonie, il est décider de tenir secret les lieu et heure de l'exécution. Le poteau d'exécution devra tout de même être mis en place le soir à 20 heures.  Le lieu est donné : "Champ de blé fauché sur le chemin à un trait allant de Courville aux Petites Chazelles (ferme), 400 mètres à l'ouest de Courville".

JAMES Charles Eugène - lieu exécution

C'est terminé, la cérémonie a lieu le 13 août 1917 à 6 heures du matin ! Charles Eugène JAMES tombe sous les tirs du piquet d'infanterie.

Nous sommes en 1917, les faits arrivent dans un contexte social mouvement par les mutineries de divers régiments. Charles Eugène a un frère prisonnier en Allemagne, un autre très malade mais maintenu en service auxiliaire. La lassitude, le découragement ?... Peu importe ! Qui pourrait le blâmer d'avoir voulu tout quitter ?...

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Commentaires
A
Moi aussi, je suis triste pour lui... Mais, et c'est important, il ne faut pas oublier le contexte : le vague à l'âme, le spleen, la dépression étaient autant de mots que de maux inconnus à l'époque...
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K
C'est là qu'on voit que la guerre, c'est du grand n'importe quoi !<br /> <br /> Ce jeune homme me fait de la peine...
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