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Antequam... la généalogie !
Antequam... la généalogie !
  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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29 août 2017

Il est des souvenirs que l'on n'explique pas …

Les souvenirs olfactifs ! En effet, parfois, une simple odeur, agréable ou désagréable, vous replonge à un autre moment de votre vie, heureux ou malheureux…

Pourriez-vous fermer les yeux un instant et penser à une odeur agréable ou désagréable que vous aimiez ou détestiez étant enfant ?... Allez, appliquez-vous, je suis sûre que vous avez ça en mémoire… !

Pour ma part, la première odeur désagréable de mon enfance est celle du café. Ce café du matin qui parfume si bien la cuisine alors que vous arrivez, encore ensommeillé, pas vraiment envie, d'ailleurs, de vous réveiller ! Celle qui annonce le premier repas familial, le début de la journée, … Eh bien, moi, cette odeur me portait au cœur, vraiment au cœur : pas seulement le côté digestif, surtout le côté sentiment… je me disais qu'une autre journée commençait mais que cela impliquait aussi qu'elle allait se terminer avec son lot habituel de dispute et de tristesse… Nos parents ne s'entendaient pas vraiment. Oh, je suis persuadée qu'ils s'aimaient profondément, mais à leur manière… Manière qui n'est pas vraiment la mienne ! Eux, ils s'adressaient, l'un l'autre, de la souffrance pour mieux s'aimer ensuite. Mais nous, les enfants, nous subissions cette attitude. Nous la subissions chacun à notre façon. Moi, je la vivais pleinement, j'emmagasinais cette tristesse et elle m'a poursuivie bien longtemps !... Il aura fallu ma première grossesse pour que j'aime ce café du matin, cette belle et bonne odeur ! Je la savoure désormais pleinement, à longueur de journée… Comme quoi, les évènements de la vie nous font apprécier ces fameuses odeurs de façon totalement différentes…

 Une autre odeur désagréable de mes souvenirs et celle des papiers carbones intercalés dans les papiers imprimés des télex. Ah ah ! Je vous vois, les jeunes, qui n'avaient jamais vu ce genre d'engin… Alors, un télex c'est, peut-être, l'ancêtre de l'ordinateur. Grâce à lui, nous pouvions envoyer des messages aux quatre coins du monde. Le principe était simple : nous tapions le texte sur un clavier de machine à écrire et la machine émettait une bande perforée et un document papier en plusieurs exemplaires – d'où le papier carbone. Cette bande perforée, nous la mettions à lire sur une autre machine, reliée à un système de transmissions par fils puis par ondes. Et voilà, le message était parti à son destinataire ! Mais, revenons à cette désagréable odeur… Pire que l'odeur des cendres froides de cigarettes ! Si, si, je vous assure ! Le matin, cette odeur était terrible, dans la journée, je m'y habituais, mais le matin…

 Une agréable odeur de ma petite enfance : celle des orangers ! Je ne saurais dire si c'était en Algérie ou au Maroc, mais cette odeur-là, hmm ! Quel beau souvenir ! Je pense que c'est depuis lors que j'aime l'odeur des agrumes, ce doux parfum aussi agréable aux narines que le goût l'est dans la bouche… Certains agrumes sont doux, d'autres âpres, mais tous me sont agréables… Et puis, lorsque je sens cette odeur, je vois les orangeraies, alors que je n'ai aucun souvenir du lieu où j'ai bien pu en voir. L'esprit est très fertile !

 Dernière odeur qui me laissera un souvenir impérissable, celle des Chocolateries Turenne, à Sedan dans les Ardennes. Je faisais un détour, oh, petit détour, simplement pour pouvoir humer l'odeur du chocolat qui émanait de cette usine. Elle existait encore lorsque j'ai quitté la ville pour des raisons professionnelles, elle ne l'est plus aujourd'hui. J'ai donc un grand regret : celui de ne l'avoir jamais visitée. Se visitait-elle d'ailleurs ? Toujours est-il que, chaque matin où j'allais au Lycée Nassau – Lycée de jeunes filles à l'époque, je me "dopais" avec cette odeur, surtout après celle, désagréable, du café du petit déjeuner !

 L'Histoire du CHOCOLAT TURENNE 

chocolat Turenne

"C’est en 1899 qu’un groupe de notables décide d’implanter à Sedan une fabrique de chocolat, ayant pour gérant M. J. MORARD et pour raison sociale « Chocolaterie Sedanaise ». Le bâtiment fut construit à l’extrémité de la rue de Wadelincourt à deux pâtés de maison de la place de la gare. Mais devant le manque de trésorerie, cette nouvelle industrie ferma ses portes après seulement 18 mois d’existence. Une de ses marques était « Chocolat du XXème siècle ».

Jules ROUSSEAU, sans doute un des actionnaires, décida de relancer la chocolaterie en 1902 dans des locaux qui lui appartenaient à Pont-Maugis en réduisant ainsi ses charges de fonctionnement. C’est à cette époque qu’il nomma sa société la « Chocolaterie Turenne », et créa en 1904 la marque « Chocolat Turenne ». Ce chocolat fut immédiatement adopté par la population sedanaise et régionale. En août 1906 un terrible incendie détruisit le bâtiment anéantissant tout le travail accompli durant ces 4 ans. Devant le désespoir de ses ouvriers laissés sans travail, il décida donc de racheter la première usine de Sedan de la "Chocolaterie Sedanaise", qui avait été en 1902 transformée en usine de drap par M. SERRAZ. Il prit un actionnaire et embaucha comme gérant Mr V. POUPLIN, c’est à cette époque qu’on créa un visage pour illustrer la marque « Chocolat Turenne ». Après la Première Guerre Mondiale avec la destruction de son usine et de ses machines par les Allemands, et devant la reconstruction de sa fabrique de drap également anéantie, Jules ROUSSEAU jeta l’éponge et c’est son fils Jean qui reprit l’affaire. M. ROUSSEAU fils prit la décision de reconstruire cette chocolaterie en l’agrandissant considérablement, en scindant la fabrication du chocolat et de la confiserie. La confiserie se fabricant dans une ancienne usine de savonnerie rachetée à cet effet, et qui avait appartenue à M. PIROTTE, rue du Chemin Noir juste derrière la gare. La fabrication du chocolat se faisant toujours rue de Wadelincourt. Il décida également le rachat des bâtiments accolant sa chocolaterie, la maison de M. PHILIPPOTEAUX au 4, place de la gare et l’hôtel restaurant de M. NONNON. Tous ces bâtiments furent transformés en une usine ultra moderne.

Il changea la raison sociale de l‘entreprise en « Chocolaterie de Sedan » et garda la marque Chocolat Turenne dont il changea le visuel et créa deux nouvelles marques, le Chocolat de la cathédrale (Reims) et le Chocolat de Verdun. Devant le manque d’énergie pour faire fonctionner son entreprise, l’incendie de l’ancienne savonnerie transformée en confiserie en 1920, les dommages de guerre et les machines commandées arrivant trop tardivement, et le prix du cacao ne cessant d’augmenter, il fut obligé de transformer sa chocolaterie familiale en une société anonyme. Mais il n’y parviendra pas, et dû vendre la chocolaterie à un chocolatier Belge, M. MARTOUGIN en février 1923.

Monsieur Bénezet, nouveau directeur de la « Nouvelle chocolaterie de Sedan » (nouvelle raison sociale) continua la transformation de cette industrie, en agrandissant une nouvelle fois l’entreprise, par le déplacement de la rue Nichault deux pâtés de maisons plus loin ! Nous sommes en 1934. Il fit construire une maison pour ses ouvriers, en bordure de la rue des Romains, près du bâtiment du directeur de la chocolaterie, 12, rue du calvaire. Ils créèrent également une multitude de nouvelles marques de chocolat. La chocolaterie Turenne, comme tous les Sedanais la nommaient, est connue par ses albums d’images et faisait la joie des enfants en découvrant les chromos dans les plaques de chocolat et pour les coller dans ses fameux collecteurs. Les plus connus étant l’album « des départements », et celui « des rois de France et chefs d’état ». Pendant la Seconde Guerre Mondiale la société a traversé un moment difficile durant les quatre années du conflit qui entraina de grosses pertes, et qui vu aussi la mort de M. MARTOUGIN, quelques années plus tard. Après que la famille BÉNEZET eu acquit la chocolaterie, les affaires étant des plus moroses à cause de la concurrence étrangère, ils décidèrent sa fermeture en janvier 1969."

 Revenons à ces odeurs… Qu'ont-elles de particulier ? Simplement le fait que, lorsque nous les sentons aujourd'hui, elles nous ramènent systématiquement et invariablement à ces moments de notre vie, moments aimés ou détestés, certes, mais c'est ainsi. L'esprit ouvre les tiroirs dès que l'odeur nous chatouille les narines…

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