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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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28 août 2017

DOINOT Henri Alexis, fusillé de la Première Guerre mondiale …

Henri Alexis DOINOT, mari, âgé de vingt-sept ans quatre mois et vingt-trois jours, est une victime de la Première Guerre Mondiale… Comment aurait-il pu tenir ?...

Henri Alexis DOINOT naît le 4 juin 1887 à Vaux-le-Pénil, en Seine-et-Marne. Il est fils de Henri Albert, vingt-huit ans, charretier, et Berthe CARDOUX, vingt-quatre ans, sans profession. Henri va être l'aîné d'une fratrie de dix enfants tous nés à Vaux-le-Pénil :

Henri Alexis est manouvrier alors qu'il est recensé avec la classe 1907. Il est décrit châtain aux yeux gris et mesurant 1,68 m. Il rejoint le 82ème Régiment d'Infanterie le 7 octobre 1908 ; aîné de neuf enfants, il est classé soutien de famille le 8 mars 1909 et rentre dans ses foyers le 25 septembre 1910 avec le certificat de bonne conduite.

Amédée Eugène est garçon de lavoir au recensement de la classe 1909. Tout comme son frère Henri, il est décrit châtain aux yeux gris et mesurant 1,68 m. Il s'engage comme volontaire, à la mairie du 18ème arrondissement de Paris, le 4 juillet 1910 au titre du Régiment de Sapeurs-Pompiers de Paris et pour une durée de trois ans. Il rentre dans ses foyers le 4 juillet 1913 avec le certificat de bonne conduite.

À Paris, dans le 11ème arrondissement, le 11 mars 1911, Henri Alexis épouse Charlotte VUOILLAT.

Lors du recensement de la classe 1911, André Albert est employé. Il est décrit châtain aux yeux marrons et mesurant 1,63 m. Ayant des problèmes de santé, il n'est incorporé au 31ème Régiment d'Infanterie que le 10 octobre 1913. Il est donc déjà à l'armée lors de la déclaration des hostilités entre la France et l'Allemagne.

Maurice Aymard est recensé avec la classe 1913. Il est décrit châtain aux yeux gris et mesurant 1,70 m. Il rejoint le 146ème Régiment d'Infanterie le 2 décembre 1913. Comme André, il est sous les drapeaux au début de la guerre.

Nécropole Les Islettes (c) C. MEOT

L'Ordre de Mobilisation générale du 1er août 1914 rappelle Henri et Amédée qui rejoignent le 31ème Régiment d'infanterie, respectivement les 4 et 3 août 1914. Le 20 août 1914, à la bataille de Mohrange (55), Maurice est porté disparu, le 22 août suivant, André est fait prisonnier et envoyé en captivité à Fest-Lazar T. Le 5 septembre 1914, Amédée est blessée par une balle traversante à la main droite.  Est-ce ce qui a déclenché l'insoumission de Henri ?... Peut-être, peut-être pas ! Mais, toujours est-il que, le 7 octobre 1914, il abandonne son poste devant l'ennemi à Le Claon, dans la Meuse …

Rapport demandé en date du 13 octobre 1914 et remis le 24 octobre 1914

"Le 6 octobre 1914, il est porté malade et se rendait à la visite journalière lorsque le village du Claon, où stationnait son régiment, le 31ème R.I., reçoit une pluie d'obus ennemis. Au lieu d'aller à l'infirmerie, pris de peur, il s'est abrité dans le cantonnement de sa section. Le bombardement terminé, il est allé se reposer dans un fossé et, au bout de deux heures, lors de son retour au cantonnement, il n'y avait plus personne. Il s'est donc engagé sur la route de Clermont (Clermont-en-Argonne) où il est arrivé à la nuit tombée. Le 7 au matin, il se présente à l'ambulance n° 8, installée à la gare de Clermont ; il est porteur d'un bulletin de sortie de l'hôpital militaire de Bayonne où figure l'indication "Evaqué -Dépôt". Il remet ce billet au Médecin-Chef de l'ambulance, affirmant que c'est le Médecin-Major du régiment qui lui a remis le matin même. Le Médecin-Chef l'examine et le juge apte à retourner au front. Cette autorité est aussi étonnée qu'une telle faute d'orthographe ait pu être commise par un médecin et, inquiet, demande une enquête… Questionné sur l'origine du billet au régiment, il ne fait aucun doute de l'étrange "émission" dudit billet ! Si l'on doit admettre la réalité matérielle qui a provoqué la mesure dont il fait l'objet, les doutes les plus graves s'élèvent sur son origine et sa nature. Le procédé qu'Henri a utilisé pour essayer de se faire évacuer autorise tous les soupçons à son égard. Les renseignements pris sur lui auprès de ses camarades sont tantôt favorables tantôt défavorables, prêt à tromper les chefs, prêt à partir au feu, …" C'est ainsi que Henri Alexis s'est retrouvé à être mis en jugement pour suspicion établie d'abandon de poste en présence de l'ennemi, article 213 du Code de Justice militaire. Henri Alexis, interrogé, se perd dans ses explications, dans une série de contradictions d'invraisemblances et de mensonges flagrants. Il avoue à son commandant s'être présenté à l'ambulance n° 8 en ayant fabriqué le billet sans but précis. Il a voulu joué de a blessure antérieure qui l'avait envoyé en soins à Bayonne puis Cambo mais il n'était pas vraiment malade puisque le lendemain, il était guéri… Là, la justice mets en doute cette blessure – un coup de crosse reçu à Fossé (08) qui n'est connu de personne.

Henri Alexis signe sa déposition le 24 octobre 1914. Il est à nouveau entendu par le Conseil de Guerre de la 10ème Division le 26 octobre 1914 à 14 heures. Mais la justice n'a pas de sentiment et le jugement rendu est sans appel : il est condamné à mort !... Il est fusillé le lendemain à la Ferme de la Grange le Comte, proche de Clermont-en-Argonne (55).

Islettes 1

Inhumé dans un premier temps à la Ferme de la Grange, proche Clermont-en-Argonne, Henri Alexis DOINOT repose désormais dans la Nécropole des Islettes, dans la Meuse, sépulture n° 1737.

Charlotte VUOILLAT, la veuve d'Henri Alexis DOINOT a reçu un secours de 150 francs le 20 août 1918. La requête en révision de son procès a été rejetée par Monsieur le Garde des Sceaux le 24 février 1924…

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