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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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8 mars 2020

Journée internationale des droits de la femme …

Les femmes de ma famille (c) C. MENOT

Le thème de 2020 est "Je suis de la génération égalité : levez-vous pour les droits des femmes"… A un moment, je dis STOP !

Depuis que je suis née, 1956, je n'entends que ça "Les droits de la femme" et encore, avec un petit "e" alors qu'il me semblait que "les droits de l'Homme", donc avec un grand "H" concernait tout le monde, sauf que…

Rien ne change ! Nous sommes toujours à l'époque des cavernes ! Combien d'hommes seraient heureux que madame reste à la maison, s'occupe des enfants, entretienne la maison, prépare la popote, etc. ? Beaucoup, encore beaucoup trop ! Alors oui, je dis STOP !

Pourquoi la femme doit-elle toujours se battre, être une "femme forte" ? Ne l'est-elle pas de naissance ? Un homme serait-il capable de supporter les douleurs de l'enfantement ? Je ne pense pas et pourtant, grâce aux femmes, certes aussi des hommes mais avec moindre engagement, la vie se perpétue, les traditions familiales sont portées…

Les femmes sont toujours là : pour leur compagnon, pour leurs enfants, pour leurs parents, pour leur famille ! Elles essaient d'avoir une vie professionnelle : connaissez-vous beaucoup de femmes avec un très au poste dans une entreprise, femme mariée avec enfants ? Moi, pas vraiment ! Par contre, je suis très surprise de voir qu'aux postes de Direction de Ressources Humaines ce ne sont quasiment que des femmes. Pourquoi ?

Venir parler des droits des femmes dans des pays lointains alors que dans nos propres pays ils ne sont pas toujours respectés, il y a de quoi sourire. Je pense que Simone VEIL, de là-haut doit sourire encore et toujours avec bienveillance. Que de combats n'a-t-elle menés !

Il y a tout de même eu des améliorations, ne soyons pas que négatives… Qui aujourd'hui pourrait accepter cela : "le mari doit protection à la femme, la femme doit obéissance au mari" ! Le Code civil de 1803, dans son article 213, institue cette "soumission autorisée et légale". Dans l'article 215 "la femme ne peut ester en justice sans l'accord de son mari", c'est ce que nous pouvons souvent lire dans les déclarations de succession, les ventes, etc. chez les notaires…

Le code civil de 1938, dans son article 216 stipule "le mari peut s'opposer à ce que la femme exerce une profession séparée". Mes arrière-grands-mères – Marie DAVID, Eugénie DUMONT, Rosalie HICKENBICK et Augustine BLAIZOT – devaient donc, selon la règle établie, rester à la maison. Sauf que Augustine a eu un époux tuberculeux : elle devait donc aller travailler pour nourrir la famille. Elle a été, pendant de longues années, marchande de journaux à la rue d'Anglas, à Paris. Les autres aussi ont été besogneuses : il fallait de la main d'œuvre dans les vignes, alors, tout le monde se mettait au travail. Les hommes de l'époque s'inquiétaient-ils de la loi ou voyaient-ils leur intérêt ?

L'article 216 sera modifié en 1965 ! 27 longues années de combat pour que cela change… En 1967, Marguerite, la seule grand-mère qui était en vie, aurait dû être à la retraite : elle avait 62 ans. Pour autant, je ne l'ai vu s'arrêter que lorsqu'elle en a eu décidé ainsi. Son dernier travail était de faire la "plonge" dans à l'Hôtel du Cheval Blanc à Vailly-sur-Aisne…

Je suis donc née en 1956, cela ne faisait que 11 onze petites années que les femmes pouvaient voter. 1974 : Françoise GIROUD est nommée Secrétaire d'Etat à la condition féminine. Est-ce elle qui est à l'initiative de la loi accordant la majorité à 18 ans ? Toujours est-il que c'est cette loi qui m'a permis de prendre un envol qui m'était refusé… Il m'a aussi permis une toute petite chose tellement normale aujourd'hui : avoir le droit de demander la pilule au médecin sans l'avis ni l'accord de mes parents ! En effet, la loi du 28 décembre 1967, dans son article droit disait : "La vente ou la fourniture des contraceptifs aux mineurs de dix-huit ans non émancipés et des contraceptifs inscrits sur le tableau spécial aux mineurs de vingt-et-un ans non émancipés ne peut être effectuée que sur ordonnance médicale constatant le consentement écrit de l'un des deux parents ou du représentant légal". Il aura fallu onze propositions sur une période de dix longues années pour aboutir au vote de cette loi !

1976 : la mixité dans les écoles ! Ah, je vois que certains sourient… En effet, dans les villages, la mixité était réelle depuis bien longtemps. Mais moi, je la connaissais que depuis 4 ou 5 ans. J'allais au Lycée de Nassau, à Sedan, pur lycée de jeunes filles. Les garçons, quant à eux, fréquentaient le Lycée Turenne. Etrangement, la mixité m'a envoyée à ce Lycée de garçon, ce n'est pas l'inverse qui s'est produit…

Et puis je suis partie à l'armée. Là encore, la formation était spécifique pour les femmes. La misogynie dans ce monde "d'hommes" étaient très présente, terrifiante. Il ne pouvait être imaginé par beaucoup de ces messieurs que nous puissions gagner nos galons autrement qu'en passant "sous le bureau" !!! Si si, je vous assure ! Sauf que, nous entrions à l'armée souvent plus diplômées que ces messieurs. Pour beaucoup nous étions bachelières, voire plus ! L'avancement par les examens internes étaient donc plus aisés pour nous : moins de choses à apprendre, tout simplement. Et puis l'armée a ouvert tous les postes aux femmes. Je me souviens d'une conversation avec le Général qui me demandait ce que je pensais de la "féminisation des armées". Je lui ai simplement que je pensais que l'on "masculinisait les femmes". Il avait souri…

Je ne suis pas féministe au point de tout réclamer, à tout prix ! Je suis de celles qui ne se pose pas la question de savoir si c'est un homme ou une femme, je me pose la question de savoir si la personne a les compétences pour le poste qu'elle occupe. Je veux dire par là qu'une femme mécanicienne ne me gêne pas : si elle aime et si elle a les compétences, qu'elle fonce ! C'est un pur bonheur de pouvoir exercer un métier qui nous passionne. En 1985, à la maternité de Berlin, la sage-femme était un homme. Pour moi, c'était une première. Ma petite étant née trop tôt, je suis allée toute la nuit derrière la porte de la chambre chaude où elle reposait et, à chaque fois, j'ai constaté qu'il était là. Il prenait bien soin d'elle. Lorsqu'il a quitté le service, le matin, il est venu me voir en me demandant : "La sage-femme vous a convenu ? je vous ai bien vue cette nuit…" Oui, il pouvait le dire : il était sage-femme et très compétent. Aujourd'hui, le nom qui aurait pu leur être donné est maïeuticien – venant de maïeutique : l'art d'accoucher. L'ordre des médecins a refusé alors c'est le ou la sage-femme… Amusant…

Alors, en cette journée du 8 mars, j'aimerais qu'il soit expliqué qu'il n'est pas obligatoire que la femme dépende encore de l'homme en ne travaillant pas toujours ou, tout au moins, pas au poste qu'elle mériterait. En effet, lors de la retraite, l'homme a des revenus souvent, trop souvent, plus élevés que la femme… Il serait aussi temps de réellement appliqué "A travail égal, salaire égal" et "A meilleures compétences, obtention du Poste"…

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