Fiche SGA, livre d'Or, … qui ? quoi ?

12 décembre 2017

Monument Victoire

Dans tous ces documents militaires qui nous donnent des informations sur les soldats de 1914-1918, il y a bien une chronologie !

1 – La fiche matricule

C'est le premier document militaire. Il est établi dès le recensement, l'année des vingt ans du jeune homme. Ce dernier part à l'armée en octobre de l'année suivante, celle de ses vingt-et-un ans. Sauf, bien sûr, s'il s'est engagé avant. Cet engagement complique parfois la recherche de la fiche matricule : elle peut se trouver rattachée à la classe avec laquelle le jeune homme s'est engagé, à la classe avec laquelle il devait être recensé et, parfois, avec une classe suivante car il a été "omis" de sa classe… Cela reste des cas particuliers.

Donc, ayant l'année de naissance de la recrue, il est aisé de trouver sa fiche matricule à l'année de ses vingt ans. Pour rappel, le jeune homme est recensé au département du domicile de ses parents. Il faut donc connaître le lieu de résidence de ces derniers avant de faire une recherche : la recrue peut résider dans un département et ses parents dans un autre…

2 – La fiche administrative de l'Office de l'Office national des mutilés et réformés de la Guerre dite fiche "SGA"

Le 29 février 1916, le Ministère de la Guerre arrête la création d'un Office national de placement des mutilés et réformés de la Guerre, arrêté paru au Journal Officiel le lendemain. Le 2 mars suivant, le Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale, le Ministère de la Guerre et le Ministère de l'Intérieur arrêtent la création de l'Office National des mutilés et réformés de la Guerre, arrêté paru au Journal Officiel le lendemain.

Cet office crée le fichier des soldats qui sont à la guerre ; le personnel va donner un "statut" à chaque soldat : blessés, mutilés, morts, etc. Pour les soldats reconnus "Morts pour la France", la mention sera apposée sur cette fiche. Afin de mieux classer les fiches, le personnel a nommé les boîtes : Morts ou non Morts, cette dernière appellation n'en étant pas une, c'était simplement un choix de tri…

Ces fiches étaient donc archivées auprès de l'Office National des Anciens Combattants (ONAC, appellation plus récente de l'Office National des Mutilés et Réformés de la Guerre). L'ONAC a déposé toutes ses archives auprès du Service Général de l'Administration (SGA) qui a publié les fiches sur le site de Mémoire des Hommes.

3 – Les Pupilles de la Nation

Les lois du 24 juillet 1889 et du 19 avril 1898 protègent déjà les enfants mais la Guerre va leur donner un autre statut. La loi du 27 juillet 1917 instaure le statut de "Pupille de la Nation". En 1917, quatrième année de la Guerre, l'Etat se rend compte qu'il faut faire quelque chose de plus pour tous ces enfants mineurs qui ont perdu un père ou dont le père est revenu handicapé. En effet, il n'y a aucune loi pour s'occuper d'eux, pour les accompagner dans tout ce que le père ne peut plus apporter.

Si vous lisez attentivement cette loi, vous pourrez constater que l'Etat a bien créé ce statut et l'Office national, ainsi que les Offices départementaux, mais la charge de l'entretien des mineurs est beaucoup déléguée à des organismes associatifs, à des organismes de bienfaisance ou, même, à des particuliers…

4 – Les livres d'Or

La loi portant la rédaction des Livres d'Or est celle n° 15135 du 25 octobre 1919. Cette loi a pour but de commémorer et glorifier les soldats Morts pour la France. Ces livres n'ont donc qu'un caractère de "Souvenir" et non pas d'obligation d'inscription sur un Monument aux Morts.

Les municipalités ont d'ailleurs souvent demandé des "rajouts" de noms de soldats qu'elles jugeaient important d'inscrire sur ces Livres. Après échanges de documents administratifs, les demandes étaient acceptées ou refusées… Et, la municipalité faisait ce qu'elle voulait, après décision de son conseil municipal. C'est ainsi que des soldats sont honorés par leurs communes sur le Monument aux Morts, tout en n'ayant pas reçu la mention "Mort pour la France". Pour les municipalités, il a seulement été retenu le principal : le soldat est mort à la guerre. Peu importe la reconnaissance nationale !

Voilà pourquoi les renseignements sur les soldats peuvent différés. En temps de guerre, il était difficile de tous les recouper. Le personnel administratif ne revenait peut-être pas sur une fiche déjà enregistrée : il y en avait tant !

La recherche de nos soldats doit se faire avec un maximum de sources afin de connaître, au mieux, son parcours, sa situation, …