Le Livre d'Or et les Monuments aux Morts…

Les Livres d'or et les Monuments aux Morts sont des outils de travail incontournables en cette période de commémoration du Centenaire de la 1^ère Guerre Mondiale… Encore faut-il qu'ils soient d'accord !...

En effet, quels que soient les raisons pour lesquelles nous ne pouvons nous déplacer dans les dépôts d'archives, les médiathèques,… il est indispensable de nous créer une "bibliothèque de renseignements complémentaires" ceux-là mêmes qui nous permettront d'étoffer notre histoire familiale.

 1 – Pas sur le Livre d'Or, pas Mort pour la France mais sur le Monument aux Morts ! A la fin de la Guerre, les mairies ont fait des demandes pour que les enfants de la commune morts à la guerre soient reconnus Morts pour la France. Parfois, les réponses du Ministère de la Guerre ou de celui des Pensions est arrivée trop tard… bien trop tard… Les Monuments avaient été érigés et les nom et prénoms gravés ! Qu'importe ! Si ce soldat n'a pas eu la reconnaissance de la Patrie, il a eu celle de sa commune : il n'est pas et ne sera jamais Mort en vain !... Le cas d'Alphonse DEY à Moissy-Cramayel, Seine-et-Marne.

2 – Pas sur le Livre d'Or, Mort pour la France, sur le Monument aux Morts ! L'erreur est imputable aux Ministères. Mais, peut-on leur en vouloir ?... Tant de soldats sont morts pendant cette terrible guerre… Le principal reste que le soldat, l'enfant du pays à la reconnaissance ! Personne ne pourra jamais oublier !

Alexandre MIAUX, né le 16 septembre 1874 à Montchevrier dans l'Indre, est Mort pour la France le 2 juin 1915 à Macy-sur-Marne, en Seine-et-Marne. Sa fiche SGA indique la transcription de son décès, sans date précise, dans les registres de la commune de La Celle-Dunoise, en Creuse. Le Livre d'Or de la commune de La Celle ne fait aucune référence à Alexandre, comme neuf autres…

3 – Sur le Livre d'Or, Mort pour la France, mais pas sur le Monument aux Morts ! Là, je reste pensive… Pour moi, tous les livres d'Or font foi et donnent obligation aux municipalités de reconnaître, comme étant Mort pour la France, tous les soldats de leur commune dont les noms et prénoms ! Et par la même, de faire graver sur le Monument lesdits noms et prénoms…

Georges Henri GUIARD, né le 18 août 1891 à Audigny, dans l'Aisne, est Mort pour la France, le 20 août 1917 à Louvemont, dans la Meuse. A son départ pour la Guerre, il résidait à Moissy-Cramayel, en Seine-et-Marne. Sa fiche SGA indique que l'acte de décès a été transcrit à Paris, à la mairie du 1^er arrondissement, le 21 mars 1918. Puis, il y a une annotation concernant cette transcription "de Moissy-Cramayel, Seine-et-Marne". La fiche matricule numéro 1771 de la classe 1911 du Bureau de saint-Quentin n'est pas celle de Georges Henri ! La bonne fiche est celle du numéro  1852… mais elle ne comporte aucune indication sur son lieu de résidence au moment de la Guerre. Aucun GUIARD, enregistré sur les listes électorales de la commune de Moissy-Cramayel de 1911 à 1921 ! La famille avait-elle été évacuée de l'Aisne vers la commune de Seine-et-Marne ?... Voilà comment un soldat Mort pour la France n'apparaît sur aucun Monument ! Pas de Monument à Paris, et non inscrit sur celui de Moissy-Cramayel, ni celui de Audigny…

Afin de connaître les raisons à ce manquement, pas d'autre solution que celle de lire les délibérations du Conseil municipal de ces communes. Et, par la suite, de rencontrer les élus d'aujourd'hui pour demander réparation, si réparation il doit y avoir… C'est une tâche longue mais, si elle aboutit, quel bonheur !...

Si vous désirez réaliser une étude sur les soldats de votre commune, de votre canton, Morts pour la France lors de la Guerre 1914-1918, il vous faudra croiser les données des Livres d'Or, celles des Monuments aux Morts et celles des fiches matricules… N'oubliez pas non plus les lieux des transcriptions des actes de décès, ni la lecture des jugements déclaratifs de décès !

 Il faut lire les fiches matricules de TOUS les enfants nés dans la commune, de TOUS ceux résidant dans la commune, au moment de l'Ordre de Mobilisation d'août 1914 !... Là, et seulement là, vous serez à peu près certains de n'avoir oublié aucun enfant de la commune étudiée !