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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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13 novembre 2017

Jean Auguste PASQUIGNON, ses fils et la Première Guerre Mondiale….

Jean Auguste PASQUIGNON avait fait le vœu de faire le pèlerinage à Lourdes si ses six garçons revenaient de cette fichue guerre…

Jean Auguste PASQUIGNON naît le 24 février 1846 au village de Chabannes, commune de Saint-Sulpice-le-Dunois, dans la Creuse. Il est fil de Jean, vingt-trois ans, tailleur de pierres, et Jeanne Rosalie THIERRY, vingt-six ans, sans profession. Le 16 février 1842, à Naillat, dans la Creuse, il épouse Louise Anne FOURNEAU. Le couple donne naissance à douze enfants ! Oui ! Douze enfants, tous nés à Saint-Sulpice-le-Dunois :

  • Marie Louise Augustine, le 7 novembre 1874,
  • Eugénie, le 13 décembre 1875,
  • Céline Cécile Marie, le 27 mars 1877,
  • Alexandre Auguste Joseph, le 11 janvier 1879,
  • Armantine Marie Eugénie, le 6 juin 1880,
  • Adolphe Félix Auguste, le 11 juillet 1882,
  • Ernestine Céline, le 3 décembre 1883,
  • Eugène Félicien, le 15 avril 1885,
  • Marie Alexandrine Mathilde, le 13 mai 1886,
  • Pierre Félix Auguste, le 27 juin 1887,
  • Jules Auguste, le 12 janvier 1889,
  • Augustin Charles, le 13 mai 1891.

Saint-Sulpice-le-Dunois

 

Le 1er août 1914, tous les enfants sont en vie, mariés pour la plupart… Les six fils partent donc à la guerre… Chacun a son parcours, chacun a ses douleurs, chacun a ses tristesses !

Alexandre Auguste Joseph est incorporé au 78ème Régiment d'Infanterie le 14 novembre 1900. Etant le fils aîné d'une famille de douze enfants, il est dispensé du service et rentre donc dans sa famille le 11 août 1901. Le 2 avril 1906, à Saint-Sulpice, il épouse Marie Eugénie Amélie DARDAILLON. Le couple a au moins deux filles : Marie Eugénie Alexandrine, née le 31 août 1908, et Germaine Marie, née le 9 décembre 1910.

Et la guerre éclate… Rappelé à l'activité, Alexandre Auguste Joseph rejoint le 91ème Régiment Territorial d'Infanterie le 14 août 1914 pour passer au 138ème Régiment d'Infanterie le 15 septembre suivant. Le 26 septembre 1915, à Lille, dans le Nord, il est blessé par une grenade au bras gauche. Evacué, soigné, il revient au régiment le 11 octobre pour être cité à l'ordre du régiment, n° 595 le 22 novembre 1915. Alexandre Auguste Joseph fera campagne en Italie avec son régiment du 18 novembre 1917 au 31 janvier 1919. Il est démobilisé à son retour sur le sol français, le 1er février 1919.

Alexandre Auguste Joseph est décoré de la Croix de Guerre avec étoile de bronze, de la Médaille de la Commémoration et de la Médaille de la Victoire.

Adolphe Félix Auguste est incorporé au 12ème Bataillon d'Artillerie à pied le 15 novembre 1903. Nommé Canonnier servant de 1ère classe le 30 décembre 1904, il rentre dans ses foyers le 18 septembre 1906 avec le certificat de bonne conduite. Le 25 avril 1910, il épouse Anaïs Marie Amélie GROSSET. Le couple a au moins une fille, Alice Charlotte, née le 23 février 1912.

Rappelé à l'activité, il rejoint le 11ème Régiment d'Artillerie à pied à Briançon, le 3 août 1914, puis le 81ème Régiment d'Artillerie lourde le 1er décembre 1915. Du 23 février au 4 mars 1917, il est soigné à l'Ambulance 247 pour une bronchite grippale, et, à la suite d'une permission de sept jours, il rentre à son unité. Affecté au 281ème Régiment d'Artillerie le 1er octobre 1917, c'est dans ce régiment qu'il finit la guerre. Il est envoyé en congé illimité de démobilisation le 5 mars 1919.

Eugène Félicien Auguste est incorporé au 78ème Régiment d'Infanterie le 7 octobre 1906. Nommé Caporal le 4 septembre 1907, il rentre dans ses foyers le 25 septembre 1908 avec le certificat de bonne conduite accordé. Le 25 avril 1910, il épouse Marie Louise BARRIÈRE, vingt-et-un ans, sans profession. Leur fille Marie Louise Eugénie Augustine naît le 18 juin de l'année suivante.

Comme ses frères, il répond à l'Ordre de Mobilisation en rejoignant son régiment le 5 août 1914. Eugène Félicien Auguste est blessé une première fois le 7 novembre 1916 à Pressoir, dans la Somme, "éclats d'obus au bras gauche", et évacué à l'Hôpital de Lagny, en Seine-et-Marne. Il rentre à son régiment le 1er janvier 1917 et passe au 20ème Régiment d'Infanterie le 13 du même mois. C'est au sein de ce régiment qu'il est blessé pour la seconde fois, "plaie par balle à la cuisse gauche", le 18 juillet 1918, alors qu'il stationne dans la région de La Ferté-Milon. Il est évacué sur l'Hôpital Militaire de Saint-Mandé, le 19 juillet 1918, puis sur celui Complémentaire n° 35 à Narbonne, le 22 juillet, puis celui n° 2 bis à Olonzac, dans l'Hérault, le 30 juillet suivant. Enfin, il est soigné à l'Hôpital Militaire n° 40 à Narbonne, dans l'Aude, du 15 novembre 1918 au 8 mars 1919, date de sa démobilisation. Eugène Félicien Auguste a reçu la Médaille de la Victoire et celle de la Commémoration Française de la Grande Guerre.

Pierre Félix Auguste est incorporé au 50ème Régiment d'Infanterie le 7 octobre 1908. Caporal le 25 septembre 1909, il rentre dans ses foyers le 25 septembre 1910. A Dun-le-Palleteau[1], le 29 avril 1911, il épouse Marie Amélie Félicie BARRIÈRE.

Lui aussi est rappelé par la Guerre : il rejoint son régiment le 6 août et est porté disparu le 20 septembre 1914 ! Pierre Félix Auguste est prisonnier au camp de Münchberg, en Allemagne. Il rentre en France le 25 mars 1919 pour n'être démobilisé que le 9 juillet de la même année. Il est décoré de la Médaille de la Victoire et celle de la Commémoration.

Jules Auguste ne fait pas son service militaire pour raisons de troubles mentaux. La Commission de Réforme de Guéret, dans la Creuse, le réforme définitivement le 12 janvier 1916.

Augustin Charles est incorporé au 121ème Régiment d'Infanterie le 9 octobre 1912., Maintenu sous les drapeaux en août 1914 suite à l'Ordre de Mobilisation générale, il est fait prisonnier, le 6 octobre 1914, à Parvillers, dans la Somme, et interné, blessé – par balle à la main et à la cuisse droites – au camp de Münchberg, en Allemagne. La cote P4934 des archives de la Croix Rouge Internationale nous apprend qu'Augustin Charles est interné au Lazareth de "Réthouvilliers". Il s'agit sûrement de la commune de Rethonvillers dans la Somme. La cote P7819 daté du 23 décembre 1914, situe Augustin Charles à Saint-Quentin, dans l'Aisne. La cote P8802 : le 6 janvier 1915, venant d'Aix-la-Chapelle, il arrive au Lazareth de Cologne, en Allemagne ; il est toujours signalé blessé à la main et à la cuisse droites. Les cotes 20774 et 21261 le situe toujours au Lazareth de Cologne toute l'année 1915. Augustin Charles est rapatrié le 20 janvier 1919 et affecté au 78ème Régiment d'Infanterie. Le 28 avril 1919, il est soigné au Centre Spécial de Réformes de Limoges, il rentre à Saint-Sulpice le 18 juin pour une convalescence de quinze jours. Cependant, il est de retour à l'Hôpital pour soins du 18 au 31 juillet 1919. Augustin Charles est réformé n° 1 et perçoit une pension en date du 29 juillet 1919.

Le bilan

Les six fils de Jean Auguste et Louise Anne ont été appelés par l'Ordre de Mobilisation générale du 1er août 1914.

Le premier des fils à être épargné est Jules Auguste : il ne fait pas la guerre mais décède le 30 novembre 1921 à Monestier-Merlines, en Corrèze.

Le deuxième est Adolphe Félix Auguste, artilleur, participera à toute la guerre sans blessure…

Deux fils sont blessés : Alexandre Auguste Joseph et Eugène Félicien Auguste. Comme Adolphe Félix Auguste, ils participent à toute la guerre.

Deux fils sont faits prisonniers à seize jours d'écart et sont envoyés dans le même camp, Münchberg, en Allemagne : Pierre Félix Auguste et Augustin Charles. Se sont-ils vus ? Pierre a-t-il pu prendre soin de son frère, Augustin, gravement blessé ? Dans les archives du CICR, aucun document ne donne d'information sur la captivité de Pierre…

En 1919, tous les fils sont de retour ! Alors, Jean Auguste, fort de sa promesse, prend la route de Lourdes… Il a soixante-treize ans ! Alors, la famille fait intervenir les membres du clergé pour l'arrêter dans sa marche… Il rentre chez lui, heureux d'avoir sa famille autour de lui : sa femme et ses douze enfants !



[1] Aujourd'hui, Dun-le-Palestel, en Creuse

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