Généatech : Spécial Saint Valentin…

Connaissez-vous l'histoire de Paul et Virginie, œuvre publiée en 1788… ?

Adolescente, j'ai eu dans les mains une carte postale ancienne de Paul et Virginie s'abritant sous un parapluie et semblant courir. Je n'ai jamais vu réellement cette statue qui trônait dans l'étang du Jardin botanique, jardin où j'aimais à passer le temps. Je me suis donc intéressée à cette statue et… j'ai lu la superbe œuvre de Jacques-Henri bernardin de SAINT-PIERRE. Elle a sûrement été l'une des premières que j'ai lues, je l'ai relue et retenue. Elle est pour moi le symbole du romantisme et de l'amour véritable, sincère et éternel…

Connaissez-vous l'histoire de ces deux jeunes enfants ? Non ? Alors, je vous la conte…

"Deux dames, une aristocrate veuve, Mme de la TOUR et, une paysanne bretonne, Marie, se découvrent à l'Île de France (aujourd'hui l'Île Maurice). Elles vivent dans deux cabanes de misère et sont toutes les deux enceintes : c'est la raison pour laquelle elles ont fui la métropole. En 1726, les deux femmes accouchent, Mme de la TOUR, d'une fille, Virginie, et Marie, d'un garçon, Paul.

Unies, elles partagent tout : le travail de la terre, leurs enfants, et l'amitié d'un couple d'habitants, Marie et Domingue. Elles sont pauvres et sont loin de la civilisation mais vivent de tout ce que peut apporter la nature tropicale. Les deux enfants vivent comme deux frères et sœurs, mais, sans éducation, enfin, celle scolaire.

A l'adolescence, ce qui devait arriver arriva : Virginie est amoureuse de Paul qui lui rend bien cet amour. Mais, c'est sans compter sur le destin… Une tante, en France, demande le retour de Virginie en métropole pour recevoir cette "éducation" et hériter de sa fortune. La mère, après de nombreuses hésitations, accepte de laisser partir sa fille. Ce dernier se fait dans la précipitation et les deux amoureux ne peuvent se dire adieu.

En métropole, Virginie se morfond et ne veut pas apprendre les bonnes manières, à l'Île de France, Paul a appris à écrire pour contacter sa belle. Mais la tante intercepte tous les courriers : partants et entrants ! Virginie vit très mal d'être séparée de Paul et décide de refuser l'héritage et de rentrer dans son île. Le retour est donc annoncé pour le plus grand bonheur de Paul.

 Virginie embarque à bord du Saint Géran qui fait naufrage à quelques lieues de l'Île. A cause des flots de la

mer déchaînée et de ses vêtements qu'elle a refusé d'ôter, Virginie se noie sous les yeux de sa famille, impuissante. Paul meurt de désespoir et de chagrin. Quelque temps plus tard, ce sont les deux mères, toujours unies, jusque dans la mort et le couple d'amis, Marie et Domingue les rejoignent aussi."

Ce que j'aime dans ce récit, ce n'est pas la tristesse de la fin, j'aurais préféré "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants", mais bien plus tôt la difficulté d'aimer et d'être aimé. Ces deux adolescents avaient tout sur leur île, certes, ils n'étaient jamais allés à l'école mais : ils étaient heureux ! Avons-nous besoin d'argent, d'instruction, de … plein d'autres choses pour être heureux ? Non ! Il suffit d'aimer et d'être aimé. Naturellement que ce qui nous entoure peut améliorer mais peut aussi parfois détruire… 

Aujourd'hui, la COVID-19 nous tient éloignés les uns des autres, que ce soient des membres de notre famille qui nous sont chers, ou d'amis ou de relations, peu importe le lien qui nous relie à eux, si l'amour est là, il sera encore là demain, et après-demain, et après-après-demain, … peu importe quand d'ailleurs : il sera toujours là !...

Car l'amour, n'est pas seulement celui symbolisé par cette journée de Saint Valentin, mais c'est aussi un sentiment filial, maternel, paternel, fraternel, amical…