Nostalgie du passé ?...
Certes, lorsque nous recherchons nos ancêtres, nous nous tournons vers le passé, mais est-ce pour autant que nous devons être nostalgiques ?...
Le passé commence par "hier", mais il est vrai que lorsque l'on parle du passé, il est plus lointain. Notre adolescence, notre enfance, … Mais, pourquoi être nostalgique ? Rien n'est comparable !
Mon passé, parfois douloureux, a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Je regrette certaines situations, mais, ne les maîtrisant pas, je ne pourrais les changer, alors : je fais avec ! D'autres situations que je maîtrise, me persuadent que je ferais de nouveau les mêmes choix pour avoir les mêmes conclusions aujourd'hui !
De l'enfance, je n'ai que quelques souvenirs, quelques odeurs, quelques noms de personnes jamais revues… J'ai donc de la tristesse de penser à ces personnes dont je ne sais plus rien aujourd'hui, ces personnes qui me semblaient proches et qui, avec le temps et la distance, sont devenues des étrangers, à la fois pour mes parents et pour moi. La généalogie me permettra sûrement de connaître la fin de leur vie…
De la naissance à la petite enfance, notre famille a voyagé entre l'Allemagne, le Maroc et l'Algérie ; aucun souvenir, si ce n'est l'odeur des orangers… Ah… ce doux parfum… ! Au retour en France, nous avons habité Vailly-sur-Aisne (60), mon grand frère est même allé à l'école dans ce village : j'en ai une photo ! Mais, je ne me souviens absolument pas avoir vécu un court moment, certes, chez nos grands-parents.
Puis nous avons rejoint Noyon (60), j'avais environ six ans (?). Et, tout comme mon frère, je me souviens nettement de l'arrière de la maison, le côté jardin… Je ne me souvenais absolument pas que nous habitions si proches de la cathédrale et la rue en elle-même ne me parle absolument pas. Quelle durée dans cette commune ? Je ne sais, mais, l'étape suivante a été Sedan (08). Là, nous avons retrouvé une famille que nous connaissions bien : six enfants, six enfants qui sont presque nos frères et sœurs… Nos parents respectifs faisaient tout ensemble : alors, bien évidemment, nous, les enfants, étions aussi toujours ensemble.
Que de souvenirs de cette période : l'adolescence ! Et là quelques noms… Betty, Zouzou, Nath, là encore, ayant quitté la ville à vingt ans, plus de contacts pendant de longues années, donc, plus de nouvelles ! Vous me direz qu'il y a les réseaux sociaux, oui, bien sûr, donc, au moins une de retrouvée et pas des moindres, mais il me reste encore tellement de personnes dont j'aimerais avoir des nouvelles… Cela viendra, j'en suis sûre ! A Sedan, il y a eu les différents collèges et lycées : Lycée Nassau, assez imposant lycée de jeunes filles, puis le Lycée Turenne, superbe et immense bâtiment, d'abord pour les garçons, puis ouvert à la mixité, puis le Lycée Pierre Bayle, lycée polyvalent dont j'ai fait l'inauguration…
Il y a eu le sport aussi : ne pas louper un match de football ! Puis-je vous donner quelques noms de célébrités ? Roger LEMERRE, Zacharie NOAH, TORDO, FULGENZY,… et bien d'autres encore. Des moins célèbres mais tout aussi talentueux et de ma génération : Jean-Claude MEDOT, Yves MARIOT, Mustapha DHALEB, etc. Le basket-ball avec le club de Charleville-Mézières (08) : l'Etoile ! Et puis mes débuts au volley-ball, sport que j'ai pratiqué grâce à mon frère très mauvais footballeur, au désespoir de notre père, mais très bon volleyeur !
Pour cette période, un soupçon de musique : les Beatles ?... Mais aussi les WHO, les BEACH BOYS, les ROLLING STONES, un certain David BOWIE qu'un camarade de classe, Luc D. m'a fait connaître, même s'il m'a offert un disque de Mike BRANT… Ah, Mike BRANT,… là j'ai de la nostalgie : il avait tout… enfin, de mon point de vue… Je préférais la musique anglo-saxonne mais avec lui, j'ai fait une exception… Bien sûr, il y avait les chanteurs français incontournables : Piaf, Charles AZNAVOUR, Gilbert BECAUD, Jean FERRAT, Georges BRASSENS,…
Et puis est venu le temps de quitter le nid familial et de ranger ces souvenirs dans un grand tiroir de ma mémoire !
Alors, lorsque j'entends des gens de mon âge parler de leur passé en pensant que nous avions une meilleure vie que les jeunes de maintenant, je me souviens de ces anciens qui nous disaient qu'une bonne guerre ne nous ferait pas de mal… Avons-nous oublié mai 1968, toutes ces années de grèves, de combats au féminin ? Nous avons durement et chèrement gagné nos acquis d'aujourd'hui, alors, à eux de se battre pour gagner les leurs ! Je ne leur envie pas leur monde car nous ne leur avons pas transmis quelque chose de beau, de bien ! Les problèmes actuels sont ceux que nous leur avons laissés. J'écris nous car, même si je ne me sens pas toujours concernée, je fais partie de cette génération qui leur donne ce monde d'aujourd'hui…
Le chômage d'aujourd'hui est celui qui a commencé dans les années 70 et qui n'a fait que progressé. Les étrangers, ceux qui viennent dans notre pays, sont, pour beaucoup, les habitants des pays que nous avions colonisés. L'éducation et les valeurs de la société sont ceux que nous avons bien voulu leur transmettre.
Alors, lorsque je fais le bilan de cette période – enfance-adolescence – je me dis que, même si j'ai souffert, même si, en famille, cela a été difficile, je suis aujourd'hui ce que je suis grâce à tout cela, pas à cause… Ma culture, mon instruction, mes valeurs, toutes ces choses m'ont été transmises par nos parents. Ils ont fait comme font tout parents : comme ils pouvaient, comme ils sentaient ! Dois-je les remercier ? Oui pour certaines choses et un NON catégorique pour d'autres… Mais le bonheur est que je suis là pour vous en parler…