ChallengeAZ : J comme … JEUNOT Jean Baptiste Alfred

Mon choix initial ne s'était pas porté sur lui mais bien sur Germain Ferdinand JACQUELOT de Montereau-sur-le-Jard, le "remplacé". Après les recherches sur l'un et sur l'autre, j'ai changé et je vous parle donc de Jean Baptiste Alfred…

Jean Baptiste Alfred JEUNOT naît le 27 juillet 1848 à Courchaton, en Haute-Saône. Il est fils de Jean Baptiste, 40 ans, cultivateur, et Jeanne Baptiste CHAPUIS, 35 ans, cultivatrice. Il est aussi le septième d'une fratrie de dix enfants, tous nés à Courchaton :

• François Auguste Célestin, le 31 mars 1832,
• Marie Pierrette Félicie, le 25 juin 1834,
• Charles Armand, le 12 février 1839,
• Claude François Eugène, le 18 novembre 1841,
• Victor Augustin, le 28 octobre 1843, décédé le 2 juin 1844,
• Victor Augustin, le 4 octobre 1845,
• Charles Xavier, le 26 avril 1850,
• François Emile et François Xavier, le 30 octobre 1852.

Les parents sont tous deux cultivateurs, le partage des terres, s'ils sont propriétaire, va donner de plus petites parcelles à chacun. Et puis, à la veille du recensement militaire, le père de Jean Baptiste décède le 9 novembre 1867. Quelle galère pour cette veuve… Heureusement, les quatre aînés sont déjà mariés ! Victor Augustin est tout juste majeures et il reste les quatre derniers : 19 ans, 17 ans, 15 ans pour les jumeaux (aucun acte de décès). Pour l'époque, leur âge leur permet d'aller travailler. [Les recensements en ligne ne commençant qu'en 1891, il est impossible de connaître la réelle situation.] 

En 1868, Jean Baptiste Alfred rejoint le chef-lieu de canton et participe au tirage au sort : numéro 92. A priori, il ne devrait pas partir au service. Sa fiche le décrit les cheveux châtain clair, les yeux bleus et mesurant 1,79 m. [J'entends les élèves des CM1-CM2 de l'école la Fosse Cornue de Moissy-Cramayel qui me crient : "Il sera dans la cavalerie !" C'était ainsi en 1914-1918 !] Avait-il une idée en tête ? Sûrement ! Alors, il remplace Germain Ferdinand JACQUELOT, appelé de Seine-et-Marne, pour la même classe.

C'est le Conseil de Révision qui accepte le remplacement, le 1^er mai 1869. [C'est indiqué sur la fiche mais la qualité d'image du site des AD70 n'est pas top !] Jean Baptiste Alfred est affecté au ? Régiment d'Infanterie, 2^ème Bataillon, 8^ème Compagnie, et enregistré sous le numéro 1299.

Rien d'autre… Enfin, presque ! Une petite note importante est inscrite sous les renseignements du remplacement : "Nommé gendarme à cheval dans la Compagnie de la Haute-Saône le 30 juin 1874". Voilà ce qu'il visait Jean Baptiste : il voulait partir de chez lui et sa grande taille lui permettait d'intégrer la gendarmerie à cheval ! Il est affecté à Semur-en-Brionnais alors qu'il épouse Claude Marie Octavie RÉVERD, le 13 juillet 1874 à Courchaton. Leur premier fils, Joseph Paul Augustin, naît dans cette commune le 28 mars 1875. La famille déménage pour rejoindre Jussey, et c'est là que leur fils décède le 22 novembre 1877. Le couple part sur Abriès, dans les Hautes-Alpes, et revient sur Vitrey-sur-Mance en 1878, année de naissance de Paul Joseph, le 11 décembre.

Pas d'autre enfant ne viendra agrandir la famille. D'autant que les déménagements sont nombreux. Jean Baptiste finit sa carrière à la Compagnie de gendarmerie du Doubs, à Recologne. Il décède à l'Hospice Saint Jacques de Besançon le 10 février 1894, des "suites de maladies contractées en service" comme inscrit dans le bulletin des lois.

Paul Joseph, son fils, est âgé de 16 ans. Il reste avec sa mère et exerce la profession de cultivateur à Courchaton. Il part à son tour au service militaire, participe à la 1^ère Guerre Mondiale et rentre chez lui. Quand et où a-t-il pu étudier pour devenir huissier ?... C'est pourtant la profession qu'il exerce lorsqu'il est installé à Dompaire, dans les Vosges, avec sa femme, Maria CHARROY, en 1906. La fiche matricule de Paul Joseph indique que le couple a eu trois enfants, qui ont déjà quitté le foyer en 1906.

C'est une note finale heureuse de savoir que ce Jean Baptiste Alfred JEUNOT qui a voulu quitter le monde agricole a bien réussi sa vie de gendarme et, surtout, doit avoir une descendance encore aujourd'hui…