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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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18 août 2018

Camille MULLER et Alfred RICHY : des héros ?...

Camille MULLER et Alfred RICHY

MULLER Camille et RICHY Alfred sont presque félicités d'avoir pu tenir quatre ans dans une chambre au-dessus des Allemands, dans les lignes ennemies... Je n'ai aucunement l'intention de leur faire un procès : ils ont terminé la guerre en vie et c'est le principal ! Mais, mon Alphonse DEY, qui lui, à plus de 45 ans, était au front n'a pas reçu la mention pour la France car il y a eu suspicion des raisons pour lesquelles il s'était noyé...

Camille Nicolas MULLER naît le 8 juillet 1892 à Ville-au-Montois, en Meurthe-et-Moselle. Il est fils de Emile Nicolas et Anne RENAUD. Appelé de la classe 1912, il est incorporé au 164ème Régiment d'Infanterie le 9 août 1913. Selon sa fiche matricule, il aurait été fait prisonnier le 26 août 1914 à Longwy. Rapatrié le 1er décembre 1918, il obtient une permission de soixante jours... Le 8 mars 1919, il est envoyé en centre de Réentraînement de Mortagne, dans les Vosges. Un mois plus tard, le 18 avril, il est détaché au Bataillon de Marche à Aubigny, en tant que prisonnier de guerre. Camille Nicolas est considéré comme prisonnier de guerre du 26 août 1914 au 20 avril 1918...

Alfred RICHY naît le 10 février 1892 à Baslieux, en Meurthe-et-Moselle. Il est fils de Joseph Nicolas et Marie Anne Justine HENRY. Appelé de la classe 1912, il rejoint le 164ème Régiment d'Infanterie le 9 octobre 1913. Il est déclaré disparu le 26 août 1914. Sa fiche est plus que laconique ! Une seule note signifie qu'il n'est pas Mort à la guerre "Affecté au titre des réserves au 120ème Régiment d'Infanterie le 21 août 1921". La fiche d'Alfred a été créée le 1er juin 1921, puis visée le 11 février 1922 !

Le 164ème Régiment d'Infanterie a été constitué le 15 avril 1913 par la transformation en régiment du 1er Groupe d'Infanterie de Forteresse, places de Verdun de Longwy. Les unités qui composaient alors le 1er Groupe de forteresse étaient :

  • le 4ème Bataillon du 91ème d'Infanterie, commandant MARC,
  • le 4ème Bataillon du 94ème d'Infanterie, commandant MEYER,
  • le 4ème Bataillon du 161ème d'Infanterie, commandant FOURLINNIE,
  • le 4ème Bataillon du 162ème d'Infanterie, commandant LENHARDT.

Ces bataillons formèrent respectivement les 1er, 2ème, 3ème et 4ème Bataillons du 164ème Régiment d'Infanterie. Le Lieutenant-Colonel prit le commandement du régiment.

Au moment de la guerre, le 164ème est réparti dans le secteur de la place, de la Meuse à la route d'Etain. Le 4ème Bataillon est à Longwy, sous les ordres du commandant LAURANS. Du 2 août 1914 au 26 février 1916, le régiment ne cesse de combattre dans la région fortifiée de Verdun et de concourir à la défense de la place.

Longwy - 164

Le siège allemand de la cité de Longwy, débuté le 20 août et les jours antérieurs, aboutit à la reddition des forces françaises. A 9 heures, le 26 août 1914, le Gouverneur de la place de Longwy réunit le conseil de défense afin de prendre une décision appropriée. Chacun devant donner son avis. Le Commandant de l'Artillerie explique que la défense par l'artillerie n'est plus possible. Le Commandant du Génie, de son côté, explique que les locaux existants ne sont plus appropriés. Le Commandant de l'Infanterie estime que la place peut tenir encore vingt-quatre heures. Le Chef de l'Intendance est confiant : les vivres ne manquent pas, il est encore possible de tenir deux mois. Mais, le Médecin-major estime que la situation est désespérée.

La prolongation de la résistance peut entraîner la mort de la majeure partie de la garnison. Les autres forces françaises sont en retraite vers Verdun, il n'y a donc plus qu'une seule issue : la capitulation. A 10 heures et demie, le drapeau blanc est hissé !

La rencontre entre les délégués du Gouverneur et le Général allemand a lieu à 13 heures. Le Général exige que la ville se rende sans conditions et le Gouverneur demande que ses troupes aient les honneurs de la guerre. Une heure plus tard, les blessés sont transportés en ambulances allemandes vers l'hôpital de Messancy.

Longwy-Baslieux Donc, le contexte militaire est tel que Camille et Alfred ne pouvaient pas avoir "perdu" leur régiment... Les Allemands les attaquaient depuis plusieurs jours et personne n'a pu quitter la ville de Longwy. Comment ont-ils pu se retrouver, par hasard, dans la famille d'Alfred RICHY à Baslieux ? Un peu plus de 14 kilomètres séparent les deux villes et les Allemands sont partout...

 Dans le livre de Dominique ZACHARY, livre paru en 2014, il est écrit qu'ils ont quitté leur grenier le 18 novembre 1918 alors que Camille est déclaré "rapatrié" le 1er décembre... Camille laisse même planer le doute puisqu'il suit le "circuit" des prisonniers : permission, réadaptation, etc. Ma question est : quand et comment ont-ils dit qu'ils avaient passé la guerre dans le grenier familial ? Conclusion : je commande le livre, peut-être apprendrais-je des détails et pourrais mieux comprendre...

Camille MULLER décède le 28 février 1967 à Laxou. Alfred RICHY décède le 8 mars 1984 à Saint-Martin.

 Il est évident qu'ils ont bénéficié des conditions d'Armistice c'est-à-dire qu'ils ne sont pas comparus devant un Conseil de Guerre : ils ont été amnistiés sans avoir été jugés. Lorsque l'on connaît le nombre de fusillés pour avoir osé ne pas vouloir retourner au front... Ils ont eu beaucoup de chance !

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