Généatech : Une source peu ou pas connue, les cimetières…

Bien sûr que si vous connaissez cette source ! Ne serait-ce que pas le biais de Geneanet avec "Sauvons nos tombes" ! Mais, pour moi, cela ne suffit pas…

C'est bien, c'est beau, c'est utile de relever les photos des sépultures, mais après ?... Qu'en faites-vous ? Vous l'utilisateur de ce site…

Derrière ces sépultures, c'est comme sur les Monuments aux Morts, ce sont des personnes qui ont vécu avant nous. Ce ne sont pas simplement des patronymes, des prénoms, des dates, des stèles : ce sont des personnes !

Oh, je sais bien que parfois vous allez chercher sur le site ou vous vous déplacez sur place pour imager votre document, pour compléter la fiche de votre ancêtre. Mais, que faites-vous des autres noms qui sont inscrits ?

Je vois : vous ajoutez la photo dans leur dossier. Certes mais si le patronyme n'a rien à voir avec celui de l'ancêtre que vous cherchiez ? Ah, bien, vous allez chercher à savoir pourquoi cette personne partage la sépulture de votre ancêtre. D'ailleurs, qui partage avec qui ? Qui a été le premier ? Connaissez-vous avec certitude tous ceux qui ont été enterrés dans cette sépulture ? Je pense que non. Les cimetières existent officiellement depuis le milieu du XIXème siècle. Depuis, beaucoup de sépulture ont été relevées et les ossements des "déplacés" ont été ensevelis dans la fosse commune.

Alors, comment connaître ceux qui étaient là au tout début ? Parcours de combattant si l'en est ! Dans ma région, autour de Melun, les plans de cimetières datent du tout début du XXème siècle, soit près de cinquante longues années après la création des cimetières. Le fichier ? Que nenni ! Pour la plupart, les noms des décédés étaient inscrits au crayon de bois, puis gommés pour en inscrire un autre… Aïe aïe aïe, les archives ont des lacunes, n'est-ce-pas ?

Donc, une piste possible, la série P des archives départementales. Pour ma part, aux Archives de Seine-et-Marne, c'est la série OP : une vraie mine d'or car un peu fourre-tout. Mais cette série conserve les titres de concessions de la fin du XIXème et du début du XXème. J'ai pu, ainsi, établir une liste des personnes propriétaires de la concession, de la date d'achat, du volume de la concession et, surtout, pour qui elle a été achetée. A chaque achat de concession existe une autorisation par délibération du conseil municipal.

Dans cet exemple, concession du cimetière de Seine-Port, en Seine-et-Marne, c'est le curé, Adrien DUCHEIN, qui achète une concession perpétuelle pour y enterrer son propre père, et, plus tard, d'autres membres de sa famille. La concession, "en vertu de la Délibération du conseil municipal du 5 novembre 1893, a été accordée le 7 novembre 1906".

Le détail du règlement est indiqué : sur une somme réglée de 120,00 francs, 80 sont partis à la commune et 40 au Bureau de Bienfaisance, Bureau existant dans toutes les communes et s'occupant des "pauvres" – chauffage, habillement, etc.

Les dimensions de la sépulture sont "classiques" : 2 m², soient 2 mètres de long sur 1 mètre de large. Les concessions plus importantes, plus imposantes sont automatiquement un multiple de ces chiffres pour ce qui concernent la largeur. 

Aujourd'hui, sur la sépulture de l'Abbé Adrien DUCHEIN, il n'est possible de lire que ses noms propres : aucune trace de son père, encore moins de sa mère… Or, le titre de concession indique bien que son père a été ensevelie dans la concession achetée par le dernier enterré ! L'abbé repose dans la concession n° 463, même numéro que celle accordé en 1906 !

Une recherche dans l'état civil de la commune, en ligne sur le site des AD77, indique que Pierre Jean DUCHEIN est décédé le 28 octobre 1906, encore marié. Cela confirme bien la demande de concession de l'abbé. Il y a vraisemblablement enterré sa mère, Marie BRIAND, décédée à Seine-Port le 7 février 1924. Décédé le 8 décembre 1937, l'Abbé Adrien DUCHEIN, Chevalier de la Légion d'Honneur, a rejoint ses parents le 11 décembre suivant…

Vous voyez, que d'un simple et unique nom sur une pierre tombale, il est possible de faire des recherches approfondies et de trouver d'autres informations sur la famille du ou de la défunt(e).

Il est aussi, parfois, des découvertes que l'on ne soupçonnait pas : celles d'autres noms inscrits sur la pierre tombale et ouvrant d'autres liens familiaux inconnus jusque-là !

Il est très important de s'intéresser aux cimetières comme sources d'informations pour nos recherches généalogiques, pas seulement pour l'iconographie mais aussi, et surtout, pour les liens familiaux, proches ou lointains… Naturellement, l'étude complète d'un cimetière n'est réalisable, à notre niveau, que pour de petites communes, quoi que…

Comments

[Gilabert]

j'ai une date de décès à Rouen, JOST (épouse LESIEUX) le 10.07.1948, je ne la retrouve pas sur les actes de l'état civil, mais c'est inscrit sur l'acte de naissance. Est elle enterrée à Rouen et son mari Jules Maris Joseph LESIEUX est il avec elle (je ne connais pas sa date de décès non inscrite sur l'acte de naissance. Quelqu'un peut il me renseigner ? Merci d'avance.