ChallengeAZ : S comme… SONHALDER Denis Alfred
Il n'y a pas que des "petits" dans la classe militaire de 1868, je parle de ceux que l'on envoie sur le champ de bataille avec des moyens qui sont parfois à revoir. Il y a aussi ceux qui voulaient être militaire, tel est le cas de mon soldat du jour…
La lettre du jour, le "S", me fait repartir en Alsace. Si j'avais espéré cousiner avec le soldat d'hier, je me posais des questions pour celui du jour : j'ai des ascendants à Wissembourg…
L'histoire commence avec les parents… François Guillaume SONHALDER, orphelin, épouse, Marie Catherine Madeleine SCHNEIDER, orpheline, à Strasbourg, le 19 novembre 1846. L'époux a perdu son père à l'âge de 9 ans, sa mère à 13 ans ; l'épouse a perdu son père à 8 ans et sa mère à 13 ans. Se sont-ils connus à l'orphelinat ?
François Guillaume est "vernisseur" ou "peintre en voitures" et la famille va souvent bouger. Les enfants naissent dans des communes différentes :
- Charles Alfred, le 15 octobre 1847 à Strasbourg,
- Denis Alfred, le 4 novembre 1848 à Paris,
- Charles, le 26 juillet 1850 à Amiens,
- Marie Madeleine Louise, le 11 février 1856 à Corbeil.
La famille réside à Melun en 1868, année au cours de laquelle Denis Alfred se présente à la Mairie pour le tirage au sort de sa classe militaire.
Il a tiré le numéro 28 ! Sa fiche le décrit les cheveux châtains, les yeux bleus et mesurant 1,66 m. Il s'engage le 22 février 1869 au titre du 4ème Régiment de Voltigeurs de la garde et est immatriculé sous le numéro 3309. Quel est son parcours pendant la Guerre de 1870-1871 ? Cela reste un mystère : aucune information dans son dossier… Il obtient la Médaille de la Guerre de 1870. [A la fin de la guerre, son père, François Guillaume opte pour la France, le 22 mai 1872 à Coubert, alors que sa mère opte le 4 juin de la même année à Melun. A l'attention de sa mère, il est noté qu'elle est séparée de son mari.]
Passé dans la réserve, au 65ème Régiment d'Infanterie, il est nommé Lieutenant de Réserve par décret du 24 mars 1876. Libéré de l'armée le 22 février 1878, Denis Alfred déclare se retirer tout d'abord à Melun, puis à Paris au 42 boulevard de la Contre escarpe.
Le 13 mai 1875, à Paris (11ème), pendant son service, Denis Alfred a épousé Joséphine Louise VIÉNOT, trente ans, femme de chambre. Il accomplit une période d'exercice au 31ème Régiment Territorial d'Infanterie à Paris, du 3 au 17 mars et est nommé, au titre de ce même régiment, Capitaine de réserve le 9 février 1884. Alors que le couple n'a pas d'enfant, Joséphine Louise décède le 7 octobre 1889 à Paris (4ème). Denis Alfred SONHALDER est alors expert-comptable à la Cour d'Appel de Paris. Il se remarie le 22 mars 1890, à Paris, avec Eugénie Louise Henriette NORMAND, 33 ans, propriétaire et veuve de Jacques Louis Alexandre CHEVALLIER. La mésentente entraîne au divorce prononcé par le Tribunal de Versailles le 9 août 1905.
Chef de Bataillon de réserve et Officier d'Académie, Denis Alfred est promu Chevalier de la Légion d'Honneur le 9 janvier 1914, par décret en date de la veille.
Denis Alfred SONHALDER s'éteint le 21 mai 1918 à Paris, dans le 5ème arrondissement. Dans son acte de mariage, il est écrit qu'il a une troisième épouse, Geneviève Augustine Henriette CANON dit PAGÈS, qui lui survit.
Denis Alfred n'a pas eu à opter pour la France car il est né hors Alsace-Lorraine…