Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Antequam... la généalogie !
Publicité
Antequam... la généalogie !
  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 234 324
1 mars 2021

Un fratricide en 1906…

Tel un fait divers parmi d'autres, un entrefilet dans divers journaux pour annoncer "un fratricide" selon le titre de l'article, en réalité "une tentative de meurtre"…

Broders - le XIXème Siècle - 05

Louis BRODERS est à l'hôpital Beaujon pour soins suite à des coups de feu à la tête : "L'état de M. Louis Broders, 19 ans, domicilié 150, avenue de Victor Hugon nécessitait, hier, son transport à l'hôpital Beaujon, où l'interne de service reconnaissait qu'il avait été frappé de cinq balles de revolver. Le commissaire du quartier de la Porte-Dauphine, aussitôt prévenu, posa au blessé plusieurs questions auxquelles il refusa de répondre. Le magistrat fit alors une enquête au domicile de M. Broders et ne tarda pas à requérir la preuve que le meurtrier de ce dernier d'était autre que M. Jacques Broders, 21 ans, son propre frère. Après avoir tiré sur Louis au cours d'une querelle dont les causes sont encore inconnues, Jacques Broders a pris la fuite. Il est activement recherché par le Service de la Sûreté" [Journal "Le XIXème Siècle", édition du 3 février 1906]

Il est à remarquer que les relations entre les deux frères n'étaient pas au beau fixe et que les mesures de règlement sont radicales. Une question se pose "que font les parents ?". Oui, même s'ils ne s'entendent pas, les deux frères ont des parents qui pourraient peut-être faire eux-mêmes la police au sein de leur propre maison !

Le père, Georges William Christian, né à Eppendorf, en Allemagne, est arrivé en France et a épousé Marguerite Joséphine Olympe NAVARRE, à Paris, 9ème, le 7 juin 1880. Une fille naît le 30 avril 1881 mais décède l'année suivante. Le couple aura ensuite quatre garçons, tous nés à Paris, 16ème : Roger Georges Martin, en 1883, Georges Edmond Jacques, en 1884, Louis Georges, en 1887 et Divy Georges, en 1889.

Le père est représentant de commerce, difficile pour la mère de gérer quatre garçons, dont deux au caractère assez fort, apparemment. Que ce serait-il passé ? Après avoir lu une vingtaine d'articles dans différents journaux, l'histoire ce serait déroulée ainsi…

Georges Edmond Jacques fréquentait une femme mariée, assez connue dans Paris. Ils échangeaient des courriers, enflammés ? Rien ne le laisse supposer… Mais, son petit frère, Louis Georges, aurait intercepté une de ces lettres et menacé de tout dévoiler. Jusque-là, j'écrirais bien querelle de frères. Cependant, la querelle devait être plus importante que cela puisque Georges Edmond Jacques a pointé un revolver sur la tête de son frère, alors que ce dernier dormait, et a tiré… une première fois, puis à quatre autres reprises.

Ce que ne disent pas les journaux, est qui a appelé les secours ? L'aîné, Roger Georges Martin, la mère, un/une employé(e) ? Rien, absolument rien sur ce détail, qui a tout de même une certaine importance. Le blessé emmené et soigné à l'Hôpital Beaujon, Clichy, situé à environ six kilomètres du drame. Force a été de la déclaration du personnel soignant auprès des forces publiques ! C'est le commissaire du quartier de la Porte Dauphine qui intervient et les déclarations du blessé ne sont pas très claires. Il se rend donc au domicile familial et, après interrogatoire des personnes présentes, en conclut que Georges Edmond Jacques est celui qui a tiré. Naturellement, ce dernier est introuvable.

Broders - Gil Blas - 09

Dans un premier temps, Louis Georges refuse de porter plainte contre son frère, mais, à la fin du mois, il estime qu'il DOIT le faire… Pourquoi ? Parce qu'une balle logée dans le maxillaire n'a pu être retirée !

L'instruction est menée par M. Le POITTEVIN, les deux frères sont défendus, le plaignant, par Me LAGASSE, le coupable, par Me ALEM. Jacques reconnaît les faits mais reste en liberté…

Broders - l'Echo de Paris - 2 - 20

En avril, le coupable est renvoyé aux Assises pour tentative d'assassinat. C'est dans le compte-rendu de "L'Echo de Paris", du 20 juin 1906, que nous apprenons les difficultés de la famille quant à la "gestion" de Louis… "L"un des fils, Louis, a mal tourné. Il fait, suivant la formule connue, le désespoir des siens, auxquels ses frasques ont déjà coûté pas mal d'argent. Fatigués d'avoir toujours à le réprimander ou à le tirer d'un mauvais pas, sa mère, ses frères finirent par le menacer de le chasser ou, comme il n'a que dix-neuf ans, de le contraindre à s'engager." C'est ainsi qu'est arrivé le drame : Louis, par vengeance, vola lesdites missives des amants et fit du chantage à son frère. Il n'y a eu plus qu'un pas pour engendrer la tragédie…

 

Aux Assises, les renseignements sur Georges Edmond Jacques étant meilleurs que ceux recueillis sur son frère, Louis Georges, l'acquittement a été la sentence.

Broders - l'Echo de Paris - 20

 Que sont devenus les deux frères ?...

Publicité
Commentaires
L
Bonjour, je suis la petite fille de Jacques Broders, la fille de Michel Broders. <br /> Je vous remercie pour le travail que vous avez réalisé sur ma famille. <br /> J’aimerais rentrer en contact avec vous. <br /> Pourriez-vous me contacter. <br /> Merci.
Répondre
A
Laurence, je ne peux, n'ayant pas vos coordonnées. Vous pouvez m'adresser un courriel à contact@antequam-genealogie.fr. Cordialement
Archives
Publicité
Publicité
Publicité