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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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14 novembre 2020

ChallengeAZ : M comme… MINEUR François Lucien

Je reste dans le même arrondissement mais je change de canton ; je suis dans le canton-nord, celui de ma commune de résidence : Seine-Port. Je vais donc vous parler d'un seine-portais participant à la Guerre de 1870-1871 !

François Lucien MINEUR naît le 29 juillet 1848 à Seine-Port. Il est fils de Jean Mathurin, 28 ans, manouvrier, et Julienne Françoise CHAPU, 27 ans, cuisinière chez M. RUELLE. Il est l'aîné d'une fratrie de six enfants, tous nés à Seine-Port :

  • Alexandrine Julie, le 4 février 1850, décédée le 9 mars 1872,
  • Augustine Henriette, le 14 juillet 1852, décédée le 12 septembre 1854,
  • Ernest, le 21 janvier 1856,
  • Jules, le 26 avril 1860,
  • Eugénie, le 10 mai 1864, décédée le 27 mars 1867.

Les enfants représentent la deuxième génération des MINEUR dans la commune de Seine-Port. Leur arrière-grand-père, Louis, est venu des Vincennes, Val-de-Marne, avec femme et enfants et est décédé dans la commune le 15 octobre 1778.

François Lucien n'attend pas le tirage au sort de sa classe mais devance l'appel ! Sa fiche le décrit les cheveux et les yeux châtains, et mesurant 1,63 m. Il rejoint donc Marseille et le 1er Régiment de Zouaves le 27 juillet 1869 et est incorporé sous le numéro 7348. Il quitte le territoire métropolitain pour aller faire la guerre en Afrique du 31 juillet 1869 au 18 juillet 1870.

MINEUR François Lucien - FM

Le 3ème Bataillon du Régiment poursuit l'œuvre de colonisation et de pacification en construisant des bordjs pour la sûreté des postes et des communications et interviennent dans les régions troublées pour y ramener l'ordre et la quiétude. Le 21 juillet 1870, le régiment quitte Philippeville – 2 200 hommes. A peine débarqué à Marseille, il est dirigé, par les voies rapides, sur Strasbourg où il entre dans la composition de la 4ème Division du 1er Corps de l'Armée du Rhin en formation. C'est le 5 août, à Frœschwiller que le régiment échange ses premiers coups de fusil avec les avant-postes prussiens. Le combat du 5/6 août est violent ! Mais les zouaves sont tenaces et tiennent le bois qu'il leur a été demandé de défendre et de maintenir Français… Les drapeau, déchiré par les balles, est devenu l'objectif des efforts des prussiens, mais les sapeurs le dégagent : l'honneur est sauf !

Froeschwiller et les zouaves

Le régiment perd les deux tiers de ses effectifs et 43 officiers sur 57, mais François Lucien n'est pas de ceux-là. Le régiment reformé poursuit la Guerre et sa route : le 30 août à Sedan… Le 2 la capitulation est signée, le 3 c'est la captivité pour les soldats du 3ème Régiment de Zouaves. François Lucien MINEUR rentre de captivité le 1er juillet 1871 mais pas de répit : il repart en campagne en Afrique dès le 3 juillet pour rentrer le 1er juillet 1874. Il termine l'armée avec le grade de sergent et déclare se retirer à Seine-Port.

MINEUR - Seine-Port

Que de changements dans la famille à son retour ! Sa mère est décédée le 6 mars 1870 et son père s'est remarié le 20 avril 1872. Son unique sœur, Alexandrine Julie est décédée le 9 mars 1872, quatre ans après son mariage.

François Lucien ne s'installe pas à Seine-Port mais part travailler en tant que couvreur à Paris. Le 12 avril 1877, à la mairie du 10ème arrondissement, il épouse Julie Caroline GUÉRON, 20 ans, sans profession. Au décès de son père, le 2 décembre 1877, François Lucien est de retour dans le village de son enfance. Il est père à son tour, le 7 juillet 1878, de Nathalie Mathilde. Elle sera son unique enfant !

L'année suivante, son jeune frère, Jules, célibataire, couvreur lui aussi, à la capitale, décède, le 21 décembre, puis il enterre son épouse, Julie Caroline, le 26 mars 1883. Seul avec une petite fille de cinq ans, il ne se remariera pas ! Presque une décennie s'écoule et s'est son autre frère, Ernest, le seul encore près de lui, qui décède, célibataire, le 7 juin 1892 à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne.

Après avoir vu tant d'horreurs et de décès à la Guerre, il vit la mort régulièrement, dans son village, en temps de paix. Est-il usé par toutes ces épreuves ? François Lucien s'éteint à son tour, le 30 juillet 1896.

Nathalie Mathilde, sa fille, se mariera une première fois avec Emile Hippolite DARGENT, le 5 novembre 1898 à Seine-Port. Elle suit son époux dans sa ville d'origine, Romorantin, où elle met au monde une petite fille, Lucienne Emilie Mathilde, le 3 octobre 1899 ; la petite décède le 15 décembre suivant. Puis Nathalie est veuve : son mari décède le 19 mai 1900. Elle se remarie le 4 janvier 1902 avec Gabriel James Marie Ange BOISEAU. Cette fois-ci, c'est elle qui décèdera entre 1902 et 1906, date du remariage du Sieur BOISEAU.

Je suis désolée, encore une histoire triste… Mais, j'ai choisi au hasard pour les lettres du ChallengeAZ ! De toute façon, un jour, j'aurais parlé de lui : il est né dans le village que j'habite. Cela compte…

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Commentaires
A
Merci beaucoup ! Cela encourage à poursuivre l'écriture :)
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F
Un article magnifiquement bien écrit, un style qui "coule" comme j'aime ! et surtout une histoire vraie, comme nous en avons beaucoup dans nos familles. J'adore !
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