ChallengeAZ : N comme… NOUETTE-DELORME Léon Victor
Ah, le démon de la généalogie familiale lointaine ! Aujourd'hui, nous partons à Chevry-Cossigny où une branche moisséenne a émigré. Vous verrez que par cette branche, j'ai un cousin généalogique éloigné, mais alors très éloigné, mais aussi très, très, très… célèbre dans le monde de la généalogie…
Léon Victor NOUETTE-DELORME naît le 11 février 1847 à Chevry-Cossigny. Il est fils de Victor Ferdinand, 36 ans, cultivateur, et Antoinette Clarisse BRIARD, 28 ans. Il est le second d'une fratrie de deux ; sa sœur, Marie Eléonore, est née dans la même commune, le 12 août 1844.
Les NOUETTE-DELORME, ainsi que les GARNOT, sont de gros propriétaires terriens dans le canton de Brie-Comte-Robert, je pourrais sûrement aussi écrire dans l'arrondissement de Melun. Victor Ferdinand aurait-il bénéficié des terres étant le fils aîné de Louis Ferdinand, lui-même le fis aîné de Jean Claude, le patriarche ? [Pour le savoir, il est nécessaire de consulter les déclarations de successions…] Ce qui est certain, c'est que beaucoup de NOUETTE-DELORME sont partis sur Paris, s'instruire, avoir de belles et rentables professions !
A Chevry-Cossigny, le 10 février 1863, Marié Eléonore épouse Eugène Alfred MATAR, originaire de Villeneuve-Saint-Georges. Le couple part s'installer à Paris, dans le 9ème arrondissement, où naîtront leurs trois enfants : Clarisse Eugénie, en 1864, Paul Victor, en 1868 et Jeanne Pauline, en 1872
1867 ! Année de la conscription pour Léon Victor NOUETTE-DELORME. Il se présente donc, comme tous ses camarades de la classe 1867, à la mairie de Brie-Comte-Robert, chef-lieu de canton. Il tire le numéro 19 : il devra faire son service militaire. Sa fiche matricule le décrit les cheveux bruns, les yeux bleus et mesurant 1,65 m. [Oh, oh, je vous entends déjà ! Attendez que je vous raconte la suite… Vous vous en doutez ?] Eh oui ! Comme tout fils de cultivateur aisé, Léon Victor va se faire remplacer… C'est Florent BIEUVENOT, alsacien de Molsheim, de la classe 1867, qui va partir à sa place au 11ème Régiment d'Infanterie.
En 1867, Léon Victor est étudiant en droit. C'est loin des champs cette profession-là ! Il a sûrement été influencé par ses cousins parisiens… A l'attrait de la capitale ! Mais la Guerre de 1870-1871 va le bousculer quelque peu : il est inscrit sur les registres de la Garde Mobile de Seine-et-Marne, n° 612, le 19 septembre 1868. C'est grâce à E. DANTE, ancien sergent-major à la 7ème Compagnie du 3ème Bataillon de la Garde mobile de Seine-et-Marne, que nous pouvons avoir quelques informations sur ce qu'ont pu faire les "Moblots"…
"Un décret impérial du 17 juillet 1870 appelait sous les armes la Garde nationale mobile de Seine-et-Marne, comprenant tous les hommes des classes 1866, 1867, 1868 et 1869. Le 29 juillet, tous les gardes mobiles appelés à constituer les cadres reçurent un ordre de se rendre à Melun au quartier de Cavalerie, le lundi 1er août." Léon Victor est nommé Sergent à la 3ème Compagnie.
Le 11 septembre 1870, les moblots sont mis en ordre de marche : de Melun à Combs-la-Ville par le train, puis à Brie-Comte-Robert, à pied, où ils logent chez l'habitant. Retour à Combs-la-Ville pour être cantonné dans les dépendances de la gare, les moblots passeront la nuit dans les wagons, sur de la paille. Le 13 septembre, la garde mobile par sur Paris, la gare de la Petite Ceinture : ils sont tous logés chez l'habitant autour des Invalides. Tout le mois d'octobre, cela gronde autour de Paris, les moblots sont affectés à des tâches de surveillance de leur quartier et aussi à monter des barricades…
Le 21 octobre, il faut se mettre en route vers le parc de Buzenval. Ce n'est que dans les journées des 18,19, et suivantes de janvier 1871 que les Moblots ont œuvré avec tous les honneurs à Montretout. Ils ont combattu les Prussiens aux côtés des Mobiles de l'Ille-et-Vilaine. Le soir du 20, la retraite a sonné.
"Le 6 mars 1871, c'est le retour : chacun rentre dans sa famille. Le départ de Paris pour Corbeil s'est fait à pied en passant par la Porte de Charenton, Ivry-sur-Seine – certains occupants des postes prussiens nous rendant les honneurs, Choisy-le-Roi, Ablon, Ris-Orangis et enfin Corbeil où les hommes ont cantonné dans les Moulins. Départ de Corbeil à 5 heures du matin pour arriver à Melun – l'étape a été plus courte de sept kilomètres ! A Melun, tout le monde nous attendait, surtout les parents des mobiles ! Ce n'est qu'après avoir rendu le paquetage à la Mairie que nous avons été libérés. Chacun est rentré chez soi…]
Le lendemain, la vie a repris ses droits, mais ils n'oublieront pas ! Léon Victor NOUETTE-DELORME, comme les autres, reprend sa vie là où il l'a laissée, mais déjà âgé de 24 ans. Le droit ! Est-il devenu avocat ? Sûrement ! Vivant à Paris, il n'est pas témoin au décès de son père le 13 mai 1882 à Chevry. Le 3 mars 1885, au mariage de sa nièce, Clarisse Eugénie, il est témoin : rentier, demeurant rue de la Chapelle, à Paris. Léon Victor s'éteint peu de temps après, le 16 juillet 1885, chez sa mère, à Chevry.
Humour généalogique ? Merci à Léon Victor NOUETTE-DELORME d'avoir été l'objet de mon article du jour. En effet, en cherchant plus en amont sur ses cousins parisiens, quelle n'a pas été ma surprise de trouver des ANDRIVEAU ! Je vous explique mon lien généalogique, vous êtes prêts ?...
20ème – 19ème Je cousine sur Moissy-Cramayel avec des RAVIGNOT début 20ème. Dans cette branche, au milieu du 18ème, Amédée épouse Louise Honorine LECOMTE, sœur de Anne Adelina qui épouse Jacques Germain GARNOT.
19ème – fin 17ème Jacques Germain GARNOT est l'arrière-petit-fils de Jean Baptiste, lui-même, frère de Claude. Claude est le grand-père de Geneviève Victoire qui épouse Jean Louis AUBERGÉ.
Fin 17ème – Mi 18ème Jean Louis AUBERGÉ est le grand-père de Adèle Victoire Anna qui épouse Alexandre Armand MATAR. Ce dernier est le frère de Eugène Alfred, qui épouse Marie Eléonore NOUETTE-DELORME la sœur de Léon Victor, sujet de cet article, donc la fille de Victor Ferdinand.
Mi 18ème – 20ème Victor Ferdinand NOUETTE-DELORME est un cousin germain de Marie Félicie NOUETTE-DELORME qui épouse Louis Léonard Eugène ANDRIVEAU. Ces derniers sont les parents de Marcel Louis Emile ANDRIVEAU, Docteur en Droit, Avocat, mais surtout généalogiste successoral !
Voilà : une généalogiste reste une généalogiste !... J'ai aimé chercher mais je ne me glorifie aucunement de ce "cousinage" il est tellement tortueux et lointain… Merci encore à Léon Victor NOUETTE-DELORME sans qui je n'aurai rien découvert !