Une ascendance prussienne ? …

Comment est-ce possible ? Ce sont les guerres et encore les guerres, ces sources puissantes du brassage des populations… Quel que soit le siècle ! Eternel recommencement…

Après la Révolution de 1789, la fuite de Louis XVI, le 21 juin 1791, puis son arrestation entraînèrent la protestation de l'Europe qui a publié la convention de Pilnitz…

"L'Empereur d'Allemagne et le roi de Prusse ont résolu d'employer leurs forces réunies à celles des autres souverains, si, toutefois, d'autres princes veulent y coopérer avec eux, pour mettre le roi de France en état d'établir en parfaite liberté, le fondement d'un gouvernement monarchique, également conforme aux droits des souverains et au bonheur des Français. En même temps ils donneront des ordres pour que leurs troupes se tiennent prêtes à marcher."

Il n'en faut pas plus pour que l'Assemblée et le peuple de Paris fassent montre d'une grande fermeté. La convention provoque la première levée des bataillons de gardes nationaux qui tinrent tête aux armées ennemies.

La désertion des officiers et de leurs compagnies entières montrent aux puissances européennes une France fatiguée, sans finances, sans soldats, et inspirant l'invasion. La France se résout donc à prendre l'initiative du conflit en déclarant la guerre à l'Autriche. Le moment est judicieusement choisi :

• le roi Gustave de Suède venait de décédé,
• le nouveau ministère Espagnol aspirait à  la paix,
• le Danemark, la Suisse, l'Angleterre et la Hollande se déclaraient neutres.

Ne restent que l'Autriche, la Prusse, l'Empire et le Piémont qui ne sont pas vraiment prêts pour la guerre. Les Russes, quant à eux, sont trop occupés avec les Turcs pour s'intéresser au sort de la France.

4 armées sont levées :

• celle de 40 à 50 000 hommes pour protéger les Alpes et les Pyrénées,
• celle de 40 000 hommes pour défendre le cours du Rhin,
• celle de 50 000 hommes pour s'occuper de l'espace entre les Vosges et la Sambre,
• et celle de 40 000 hommes qui devaient occuper la Flandre.

La campagne de 1792 terminée, les armées du Nord et de l'Est formaient une ligne courbe passant par Juliers, Thionville et Mayence. La droite des coalisés étaient retranchée derrière l'Erft, leur centre occupaient fortement l'électorat de Trèves et leur gauche était resserrée sur le Rhin.

Les forces françaises en place ont donc fait des prisonniers de guerre au cours des combats de Trèves, aujourd'hui en Allemagne, mais alors en Prusse. Les prisonniers ont été ramenés en France, pourquoi ? Pour trophée ?... Pour la main d'œuvre ?...

Peu importe, la réalité est là : beaucoup d'entre eux sont restés et ont fondé une famille.

C'est ainsi que des ascendances peuvent apparaître dans les recherches ADN très en vogue en ce moment…

Source – "Tableau des Guerres de la Révolution de 1792 à 1815" par Paul GAYANT - Gallica