Projet # 52 : Sauvage…
Sauvage, il est hors de question que je vous parle d'un goujat ! Vous savez le rustre, le grossier, le brutal… Je ne vais tout de même pas écrire sur ce genre de personnage, sauf à défendre ou protéger la victime !
Non, je vais vous parler de ce qui n'a as subi l'action de l'homme dans le sens où les personnes ou les objets sont tels que je l'ai ai rencontrées ou vus… au Sénégal ! Mon séjour dans ce superbe pays ne date pas d'hier, mais il m'a laissé tellement de beaux et bons souvenirs, de richesses végétales et animales et, surtout, de très beaux rapports humains…
Partout où je me suis promenée, que ce soit dans les différents quartiers ou marchés de Dakar, j'ai toujours "trouvé" celui qui allait me servir de guide. Il habitait là, il connaissait tout et tout le monde. Que demandait ce guide (toujours différent en fonction du lieu) ? Simplement l'écouter, lui sourire et finir à table devant un verre, voire la bouteille, de coca, vous savez, la célèbre marque… j'en souris rien qu'à vous l'écrire…
En brousse, dans le Siné-Saloum, vers le lac rose, vers Saint-Louis, partout ailleurs que dans la capitale, point n'était besoin d'avoir un guide. Nous pouvions nous promener où bon nous semblait et, chaque fois, nous étions accueillis avec le sourire et le besoin d'échanger. Ah… Palabrer ! Sous l'arbre à palabre, assis confortablement dans des chaises baolé, ces chaises taillées d'un seul morceau dans un tronc d'arbre et dont l'assise s'accroche dans le dossier, parfois sculpté.
Le Sénégalais, l'Africain peut-être, aime à échanger, à partager, à chahuter. A Dakar, les occidentaux sont surnommés les Sénégaulois. Nous sommes vite reconnus car nous ne partons pas au bout de trois semaines, nous commençons à avoir la peau colorée, à prendre le temps, et nous représentons – malheureusement – le pouvoir. Celui de donner du travail, celui d'acheter le travail ou les objets confectionnés, celui d'obtenir un passe-droit auprès de l'administration française. Mais tous ces échanges sont toujours faits dans la bonne humeur. Je ne dis pas que les altercations orales ou physiques n'existent pas, mais, pour ma part, je n'en ai pas fait l'objet et elles ne sont pas dans mes souvenirs…
J'ai ainsi pu découvrir ces métiers qu'ici nous appelions déjà les "métiers d'autrefois". Je ne sais si les marchés de nos ancêtres fleuraient bon le mélange des odeurs d'herbes, de fleurs, de céréales, de volailles – vivante ou mortes, de viandes, de poissons, de fruits et de légumes. Avaient-ils autant de propositions d'aliments que j'ai pu en voir ?... Et, puis, les odeurs ne sont par les seules saveurs de ces marchés : sont présents les couleurs, les conversations, le brouhaha… Tout ce qui fait l'animation d'un marché, d'une foire, …
J'ai aussi découvert certaines cultures – mon ignorance à ce sujet est terrible. Lorsque j'ai vu pour la première fois un terrain couvert de petits tas d'herbes sèches et de graines, j'ai appris que c'étaient le temps de la récolte des arachides. Cela pousse en terre comme les pommes de terre.
J'ai aussi compris pourquoi la noix de cajou se paie aussi cher : elle pousse sur un arbre d'environ 2 à 2,50 mètres et les pommes cajou sont cueillies à la main puis la noix, dans sa cosse, est séparée de la pomme. Ces dernières sont rouges ou jaunes et elles servent à faire de très bonnes confitures.
Voilà mon sauvage à moi ! Il est à découvrir à travers le monde aussi bien pour des rencontres humaines – que de souvenirs là aussi, dans le monde de la flore et de la faune…