Challenge AZ : M… comme Mariage !
Pour un mariage, il n'y a pas que l'acte en lui-même qu'il faille chercher. Il existe d'autres documents…
L'acte respectueux
Le 3 novembre 1851, Léon Antoine Philadelphe BRUNEL, fils de Pierre et Geneviève ROCQUE, décédée, se présente chez Me JOZON, notaire à Paris. Son père a refusé de donner son accord au mariage qu'il projetait avec Léontine Augustine ROCQUE. Léon Antoine Philadelphe mandate donc le notaire "à l'effet de demander respectueusement et formellement en son nom son conseil au mariage" projeté. Son père s'entête devant le notaire en précisant qu'il avait répondu par la négative à la demande orale de son fils et que ce dernier le savait. Me JOZON rappelle que, conformément à l'article 152 du code civil, il se présentera à nouveau deux fois et qu'à l'issue de la troisième demande le mariage aura lieu de toute façon.
Léon Antoine Philadelphe BRUNEL et Léontine Augustine ROCQUE se sont mariés le 27 avril 1852 à l'Eglise Saint Louis d'Antin, dans le 9ème arrondissement de Paris.
Le contrat de mariage
Depuis 1850, l'élu qui officie doit demander aux futurs époux s'il y a ou non un contrat de mariage et, dans l'affirmative, devant quel notaire et à quelle date il a été signé. Dans ce contrat, les conditions du mariage ainsi que de la succession dans le cas du décès de l'un des deux époux sont scrupuleusement renseignées.
C'est ainsi que lors du décès de Charles Dominique DEVILLERS, dans l'inventaire qui a suivi, sa veuve, Emilie Charlotte BRACONNIER signale la vente de certains de ses biens pour payer les dettes et éviter la faillite de ses beaux-parents. Ces biens étaient enregistrés dans le contrat de mariage.
L'acte paroissial
Selon les siècles et les paroisses, les renseignements ne sont pas tous les mêmes. Au mieux, pour un premier mariage, le prêtre donne les noms des parents et la paroisse d'origine. Pour les remariages, seuls les "veuf de" ou "veuve de" sont notés. Alors, lorsque ce sont des prénoms courants, il est difficile de savoir qui est qui…
L'acte d'état-civil
L'acte d'état-civil doit être un peu plus renseigné. Là encore, cela dépend des communes. Celle de Seine-Port, en Seine-et-Marne est souvent rappelée à l'ordre pour manquement aux règles… Donc, dans cet acte, outre les renseignements sur les parents, sont enregistrés les renseignements concernant les témoins. Les détails importants sont les lieux de leurs résidences. Cela permet de savoir où chercher les collatéraux ou, encore, le lieu de résidence de la veuve ou du veuf, qui, souvent, se réfugie chez un des enfants.
Depuis 1850, l'élu qui officie lors de la cérémonie du mariage doit demande s'il y a eu ou non un contrat de mariage et devant quel notaire.
La légitimation des enfants nés avant mariage
Les enfants nés avant le mariage et issus des deux futurs époux sont "légitimés" après la prononciation du mariage. Cette légitimation est enregistrée en marge de l'acte de naissance desdits enfants.
La donation
Parfois, lors du contrat de mariage, mais souvent au cours de leur vie, les époux se font mutuellement donation de leurs biens s'ils venaient à décéder. Ce sont deux actes notariés distincts : donation de l'épouse à l'époux et donation de l'époux à l'épouse. Cet acte est simple, en général.
Le divorce
Tous les mariages ne sont pas éternels… Les divorces, à partir de 1886, sont enregistrés. Depuis 1932, les mentions marginales de divorce sont obligatoires.
Ainsi, il faut bien lire les actes de mariages pour avoir des renseignements complémentaires entraînant d'autres recherches…