Challenge AZ : E… comme Eglise !
Au commencement, les registres, si utiles pour nos recherches, étaient des registres paroissiaux. Les communes ne sont apparues qu'après la révolution. Il est donc important de connaître l'histoire de SON église, celle qui a vu naître, qui a marié, et qui a accompagné nos ancêtres tout au long de leurs vies…
L'église
Inscrite sur l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques de France par arrêté du Ministère de l'Education Nationale en date du 28 avril 1926, cette église ne manque pas d'un certain charme malgré les imprudentes restaurations qu'elle a dû subir en particulier au cours du siècle dernier.
Si l'on admet l'Episcopat de Saint-Germain (496-578) comme le premier élément certain de l'histoire de Moissy, il ne nous reste aucun document concernant l'église primitive, sans doute détruite au cours du Xième siècle, reconstruite au XIIème selon le style de l'époque. Elle dut subir les invasions, les combats de la Guerre de Cent ans et ceux des Guerres de religion. Elle fut une nouvelle fois reconstruite au cours des XVème et XVIème siècles.
La partie la plus ancienne est la sacristie voûtée à deux tores, le Maître Autel Louis XIII appuyé contre un retable à colonnes grecques qui encadre une toile d'une belle facture représentant l'Assomption de la Vierge.
Les deux jolies statues de bois placées à droite et à gauche de l'Autel sont celles de Saint Roch, ancien patron de la paroisse, et celle de Sainte Barbe. Un listel ou bandeau sépulcral reste un peu visible. Certaines armoiries sont encore visibles : celle de la famille de MESME, portant d'Azur à une croix d'Or cantonnée de 4 coquilles de même couleur ; celle de la famille FONTAINE de CRAMAYEL, portant d'Argent à une fontaine jaillissante de Sable à 3 jets de sinople.
Une délibération du Conseil Municipal de 1863 nous donne le nom de l'artiste parisien qui vint sculpter les nouveaux chapiteaux du Chœur : Louis MEJA. Il reçut, pour ce travail, la somme de 1 220 francs.
La chapelle latérale sud, Chapelle Saint Roch, a été construite en 1868 sur les deniers du curé de l'époque, Henri Etienne Joseph DELATTRE. La chapelle latérale nord, Chapelle de la Vierge, est en fait la réunion de deux chapelles : une seigneuriale et une dite de la Vierge. Elle accueille une statue de la Vierge en bois peint classée par arrêté en date du 5 décembre 1908.
De toutes les dalles sépulcrales, il n'en reste que deux, l'une, très abîmée, représente une femme noble à la fin du XIIème siècle, l'autre, portant une inscription dont seulement les premières lignes sont encore lisibles.
Le clocher
Situé à gauche de l’église, contre la nef de la chapelle de la Vierge, le clocher est une tour carrée coiffée d’un toit en bâtière, c’est à dire à deux pentes. Sa restauration entreprise en 1663 donna lieu à un mémorable procès entre les marguilliers de Moissy (les personnes administrant les biens de l’église), l’archevêque de Paris, le seigneur de Cramayel et madame de la Papotière, abbesse des dames du Lys qui débattirent pendant dix-neuf ans pour savoir « qui est tenu d’entretenir, réparer ou rebâtir le clocher de la paroisse de Moissy. » La tradition était que l’entretien du chœur des églises était à la charges des grands décimateurs, c’est à dire des gros propriétaires, la nef à celle des habitants qui s’y assemblaient. L’entretien ou la réparation du clocher portait à discussion. On ignore l’issue du procès…
Il y a Quatre cadrans de l’horloge, un sur chaque côté du toit. Une pierre est sertie dans la maçonnerie du côté nord juste au-dessous des abats sons. On peut difficilement y lire : III 683 DH. Cette pierre date probablement de la restauration de 1663.
Les cloches
La cloche de bronze de 1532 avait été classée par arrêté du Ministère de l’Education Nationale en date du 2 octobre 1942. Cette cloche, en très mauvais état, et de plus fêlée, ne tenait plus à son support que par une anse sur deux.
Le battant tombait plusieurs fois par an et chaque fois était réparé par le curé avec des moyens de fortune.
La refonte s’imposait. L’autorisation des Beaux-Arts fut demandée. Ceux-ci ont non seulement encouragé la refonte mais le rétablissement des trois cloches qui existaient autrefois.
En effet, l’Eglise de Moissy possédait jusqu’en 1793, trois cloches ainsi que l’attestait l’inscription portée sur celle qui avait subsisté :
" l an m V° XXXII : ont été fonduz les troys sœurs : la grosse nommée marie l’autre anne et la petite barbe sans doubtance."
Anne et Barbe, réquisitionnées par la Convention étaient parties avec les calices, patènes et ostensoirs au secours de la Patrie en danger…
Marie mesurait 1,18 m de diamètre, son poids était de 956 kg. Lors de la refonte, 229 Kg de bronze nouveau ont été ajoutés. Son nom lui a été conservé. Elle a un diamètre de 1 mètre 25 à la base et pèse 1250 Kg et donne la note sol. La liste des Morts de la Guerre 1914-1918 a été inscrite en relief sur le bronze ancien qui durant cinq siècles éveilla les échos de ce coin de Brie ainsi que les noms des principaux donateurs.
Une seconde cloche, baptisée Jeanne d’arc, a été fondue en même temps, elle pèse 660 Kg, a un diamètre à la base d’un mètre. Elle donne la note mi bémol. C’est elle qui sonne les heures et les Angélus. Sur le bronze figurent les noms des morts de la Guerre 1939-1945. Elle a été bénite et nous dit encore l’inscription, en l’An de grâce 1946, sous le glorieux Pontificat de S.S. Pie XII, par son Excellence Monseigneur Georges DEBRAY, Evêque de Meaux, M. l’abbé Henri JOT étant curé de Moissy. Et cette cloche qui sonne les évènements tristes ou joyeux de l’existence de toute une population porte sur le bronze le sens de son message : « Je suis la voix de la reconnaissance, je sonne le souvenir et la Paix ».
Le projet initial était de fondre trois cloches pour avoir un beau carillon, mais la hausse des salaires et du métal a obligé de réduire le projet à deux cloches.
Une recherche qui m'a beaucoup intéressée ! Bien évidemment, j'ai encore moult renseignements mais… c'est une autre histoire… Si vous souhaitez consulter la liste, non exhaustive, des personnes enterrées dans l'église, c'est ici !