Challenge UPro-G : les colonies...
Généalogiste professionnelle, je pourrais sûrement parler des colonies, les pays annexés d'un manière ou d'une autre à un pays, par exemple, les colonies de la France. Mais non !
Colonies, au mois d'août, ce mot me rappelle les moments où mon frère, Pierre, et moi-même étions mis dans le train à destination d'un lieu, souvent inconnu de notre part. Nos parents nous envoyaient en colonies de vacances, tous les ans, pour une durée d'un mois.
Je ne me souviens pas toujours des différents lieux, mais, je me souviens du déchirement que j'avais à la montée dans ce train. Oh, certes, je quittais mes parents, mais, je quittais surtout mon grand-frère. Il est surprenant de me souvenir que nous allions bien dans les mêmes colos, mais, au cours de ce mois, nous ne nous voyions pas !
A l'époque, les garçons et les filles étaient bien séparés... Et puis, notre différence d'âge, pourtant à peine vingt mois, faisait que nous n'avions pas les mêmes activités. Cette séparation me faisait mal, si mal ! J'étais pour un long mois, très long mois pour moi, trop long bien sûr, seule, abandonnée au milieu de tant de gens que je ne connaissais pas, que je n'avais pas envie de connaître... Il me fallait faire face à cette adversité.
De ces colos, je ne me souviens que de certains endroits : Dinard et Camaret, en Bretagne ou Willerhof, en Alsace. Suis-je vraiment allée ailleurs ?... Comment étaient ces colos ?... Seule celle de Willerhof m'a laissé des souvenirs mais pas de bons souvenirs. Seule, dans ce centre, triste et froid, dans cette forêt que je n'aimais pas, au milieu de ces gens que je ne connaissais pas !
Mais je suis toujours sortie indemne et rentrée en pleine forme à la maison. Était-ce la joie et le bonheur de retrouver mon frère ? Sûrement ! Et puis, les années sont passées et ces colonies ont fait partie de ces moments que l'on entre dans une case de notre cerveau et que l'on n'ouvre plus...
L'adolescence a été plus facile. Je suis partie en centre tel celui du Cap Ferret : de grandes tentes militaires au pied des dunes que nous traversions pour aller nous baigner ! Mes relations avec les autres étaient plus aisées... Puis, à Sedan, dans les Ardennes, il y a eu le lac ! Ah, ce lac ! Outre les baignades, un club de vacances avait été créé : j'ai appris à faire de la voile, j'ai fait de la descente en canoé sur la Semois, en Belgique si proche, j'ai fait des concours de natation – 400 mètres habillés, puis un kilomètre... Que de beaux souvenirs ! Plus besoin de partir en colonie : je pouvais me débrouiller toute seule et le centre de Sedan était bien moins coûteux que la colonie...
Je n'ai aucune photo pour me souvenir mais j'en ai trouvé une, sur le net, concernant la colonie de Dinard : le constat est terrible... Les enfants ont l'ai bien heureuses !... Alors que je ne me souviens pas de l'avoir été...
Je réalise, avec le recul dû à l'âge, que nous avions de la chance. Tous les enfants ne partaient pas en vacances sur les deux mois d'été ! Nous partions une première fois en colonie de vacances, puis nous repartions avec nos parents, pas souvent bien loin, les finances n'étant pas si importantes que ça, mais nous repartions !