Georges Jean PRENANT, une plaque dans la Chapelle du Souvenir à Rancourt...
La Chapelle du Souvenir de Rancourt, dans la Somme, a une chapelle annexe où sont accrochées au mur des plaques déposées là par les familles affligées... Georges Jean PRENANT en a une...
Alexandrine Georgina GRÉBOVAL naît le 16 mars 1854 à Brunville, en Seine-Maritime. Elle est fille de Pierre Sénateur, cultivateur, et Héloïse Marguerite LEHOUX. Elle ne quittera jamais le département !
Le 17 juillet 1877, à Bailly-en-Rivière, lorsqu'elle épouse Prosper Théodore Albert PRENANT, trente-et-un ans, cultivateur, Alexandrine Georgina doit s'imaginer fonder une belle et grande famille et vivre un bonheur presque parfait, hormis les aléas de la vie.
Mais voilà, ce n'était pas son destin. Sa vie, une fois mariée, sera jalonnée de tristesses ...
Le 19 novembre 1877, à Bailly, elle met au monde Albert Arthur. Puis, elle accouche cinq fois et perd ses cinq bébés : Georges Raoul, en 1878, Georges Gaston, en 1880, Eugène Albert, en 1882-1884, Jeanne Albertine, en 1884-185, et Georgine Suzanne, en 1885. Alors, la naissance de Georges Jean est une bouffée d'air frais et de bonheur ! Mais les deux naissances suivantes seront suivies de deux décès rapides : Blanche Jeannette, en 1890, et Emile Albert, en 1892.
Mais la vie continue... Le bonheur revient avec le mariage de Albert Arthur, le 4 mai 1908, à Neufchâtel-en-Bray, avec Marie Irma Mathilde. Le couple a un garçon le 30 janvier 1909. Alexandrine Georgina doit être comblée : un petit-fils !
Le 3 octobre 1910, Georges Jean part faire son service militaire. Il rejoint le 1er Régiment de Zouaves. Il passe au 19ème Escadron du Train des équipages le 1er octobre 1911. C'est au cours de son service qu'il apprend le décès de son frère, Albert Arthur, le 23 mars 1912, à Neufchâtel...
Promu soldat ordonnance le 19 juin suivant, il est envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1912.
Alexandrine Georgina se félicite sûrement du retour du seul et unique enfant qui lui reste... Alors, lorsque le 16 février 1914, Georges Jean épouse Marie Irma Mathilde FONTAINE, sa belle-sœur, le bonheur revient. D'autant que Georges Albert naît le 6 juin 1914...
Et c'est la Guerre qui va affliger lourdement cette famille. Georges Jean répond à l'Ordre de Mobilisation générale et rejoint son régiment le 3 août 1914. Il est blessé à Boesinghe, en Belgique, le 24 avril 1915. De retour de soin, il est affecté au 9ème Régiment de Zouaves le 18 novembre 1915. Un an après, le 16 novembre 1916, il est porté disparu à Sailly-Saillisel, dans la Somme.
"17novembre 1916 – le 3ème Bataillon, complété par des éléments prélevés aux 1er et 2ème Bataillons, était porté à 21 heures dans la tranchée de Négotin aux emplacements qu'il occupait les 13 et 14 novembre, à la disposition du Colonel Commandant la 3ème B.M. Dans le même temps, l'Etat-Major du régiment et les éléments restant des 1er de 2ème Bataillon étaient dirigés sur le bivouac du Bois de l'Endurance où ils doivent séjourner. Le mouvement s'effectue dans la nuit du 17 au 18 novembre à partir de 23 heures. Pertes du jour : 6 tués, 25 blessés et 18 disparus".
La vie d'Alexandrine Georgina PRENANT est brisée : neuf enfants mis au monde et plus aucun en vie après la Première Guerre Mondiale !