LANGINIER Maurice Maxime et la Légion d'Honneur …
Que ne faut-il pas faire, pour certains, pour recevoir cette distinction ! Malheureusement, tous ne l'auront pas eu…
Maurice Maxime LANGINIER naît le 29 juillet 1893 à Vailly-sur-Aisne, dans l'Aisne. Il est fils de Octave, vingt-neuf ans, et Louise Camille POIDEVIN, vingt-deux ans, sans profession. Maurice a déjà un grand frère, Benjamin Octave Camille, né le 30 mars 1892.
Il a d'autres frères et sœurs, tous nés à Vailly-sur-Aisne :
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Ernest Georges, le 3 août 1895, décédé le 31 août 1895,
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Marie Louise Germaine, le 29 octobre 1899.
Son frère, Benjamin, s'engage volontairement pour trois ans à la mairie de Soissons (02) le 10 mars 1913 au titre du 17ème Escadron du Train des Equipages. Il est nommé Maréchal des Logis le 29 août 1914. Benjamin change de régiments régulièrement. Le 18 août 1915, il est embarqué pour l'Armée d'Orient et rentre le 23 septembre 1916, il repart le 3 octobre suivant pour l'Algérie puis rejoindra, à nouveau l'Armée d'Orient. La maladie, le paludisme, le touche : Benjamin et hospitalisé à Menton, Alpes-Maritimes du 2 mars au 3 avril 1917. Il rejoint à nouveau son régiment et l'Armée du Nord. Sa mise en congé illimité de démobilisation le libère le 23 juillet 1919… Si le compte est bon, Benjamin est resté 6 ans 4 mois et 13 jours pour un contrat initiale de trois ans sans blessure de guerre.
Ce n'est pas le cas de Maurice Maxime… il est incorporé le 11 août 1914 au 67ème Régiment d'Infanterie. Il est blessé, le 23 juillet 1915 à Saint-Rémy, route départementale 331, en Meurthe-et-Moselle : un éclat d'obus à la hanche droite. Un certain ROQUES, dans l'Historique du Régiment raconte : "Pendant le mois de mars, le régiment tient la tranchée de Calonne. IL y reçoit des renforts et se reforme." Le Journal de Marche et des Opérations explique que de nombreux travailleurs, français et allemands, travaillent de chaque côté et que cela entraîne des coups de feu et des grenades aux endroits où ils sont actifs. Mais la journée est calme et il n'y a aucune perte à déplorer.
Soigné, remis sur pied, Maurice rejoint son régiment, puis, le 21 janvier 1916, il passe au 35ème Régiment d'Infanterie, dans la foulée, le 16 mars suivant, il est affecté au 418ème Régiment d'Infanterie. Il est blessé à Maricourt, dans la Somme, le 23 juillet 1917 : éclat d'obus à la fesse gauche. Voilà ce qui est écrit dans le Journal de Marche et des Opérations du régiment : "[…] Si ces ouvrages sont enlevés et si les Anglais soutiennent notre gauche, il sera possible de pousser jusqu'au Bois de l'Angle et jusqu'aux objectifs définitifs. Mais il paraît douteux que nos hommes déjà très fatigués par 14 jours de secteur et de bombardement puissent fournir l'effort suffisant. – Il semble très difficile également que les Anglais viennent à bout de la résistance de Maltzkorn et des positions à courte pente, dans le délai voulu, pour nous aider dans notre progression. A 15 h. l'ordre est donner de faire relever le régiment par le 156ème. – Le Cdt Kraft commandant provisoirement ce régiment vient reconnaître le secteur et détermine les détails de la relève. – Les troupes montantes sont accueillies à Maricourt par un bombardement intense d'obus spéciaux. Les gaz dégagés par ces obus sont très toxiques et obligent à mettre les masques. Il s'ensuit quelque désordre dans les unités qui retrouvent mal leurs guides e la relève n'est terminée qu'à 6 heures du matin. – Pertes : troupe, 3 tués et 24 blessés."
Le 20 octobre 1917, à Breuil-Bois-Robert, dans les Yvelines, Maurice Maxime épouse Georgette Jeanne Eugenie SUJOBERT.
Passant de commission de réforme en commission de réforme, Maurice Maxime est définitivement réformé, n° 1, le 10 novembre 1921 : il est reconnu paralysé de la jambe gauche et perçoit une pension. En 1937, il est proposé pour une pension s'élevant à un pourcentage de 80… C'est cette année-là qu'il est décoré officiellement de la Médaille Militaire, avec effet de rang au 31 décembre 1936.
Par décret du 20 juillet 1942, Maurice est fait Chevalier de la Légion d'Honneur, pour effet au 22 avril 1940. Il porte le numéro matricule 27738. Sa médaille lui est remise par M. André BIGARD, Contrôleur de l'Armée à la Sous-Direction des Prisonniers de Guerre. A cette époque, 1942, Maurice est employé de bureau au Centre d'Information des Prisonniers de Guerre.
Maurice demande l'obtention de la Croix du Combattant volontaire : il essuie un refus par décision ministérielle du 19 novembre 1952 ! Il décède au Vésinet, dans les Yvelines, le 12 février 1958, ne laissant aucune descendance.
Maurice Maxime est un neveu de Marie Rose LANGINIER, épouse de Laurent Alexandre MENOT, notre arrière-arrière-grand-père paternel…