Alphonse Louis Maurice CHAULIN naît le 2 février 1846 à Belleville, dans la Seine. Il assistera à la "disparition" de sa commune…

Belleville - Cassini

"Belleville s'appelait, au VIIème siècle, "Savies", ce nom signifiant "montagne sauvage". Les rois mérovingiens y avaient une villa. Les premiers Capétiens donnèrent des terres aux monastères parisiens : le prieuré Saint-Martin-des-Champs y possédait, notamment, une vaste étendue. Au Moyen-Âge, la montagne de Savies est appelée Portronville, puis, Belleville-sur-Sablon. C'est en 1543 que la paroisse est créée.

A la Révolution, Belleville est érigée en commune. La main d'œuvre est surtout constituée d'ouvriers de carrière et de vignerons, pour ce vin tant prisé de Ménilmontant. La population s'accroit considérablement pour passer de 2 864, en 1793, à 27 556 en 1846, année de naissance notre Alphonse Louis Maxime CHAULIN. Source : Wikipédia

Paris-Belleville

C'est à cette époque que le Baron HAUSSMAN entreprend les grandes transformations de Paris. C'est ainsi que la commune de Belleville se trouve englobée dans l'espace intra-muros pensé par le Baron. Jusqu'alors, Paris est délimité par une enceinte héritée du règne de Louis XVI : le mur des Fermiers généraux, qui entourait la cité. L'édifice n'a aucune fonction militaire, il a été élevé pour permettre la perception de l'octroi, une taxe sur les marchandises entrant dans la ville. Bien évidemment, cette vocation fiscale rendit la barrière impopulaire dès sa construction. A cette enceinte s'en était ajoutée une autre les "Fortifs" qui délimitait donc une bande de terre autour de Paris.  Entre les douaniers du mur des Fermiers généraux et les militaires postés aux "Fortifs", vivaient environ 350 000 personnes, résidant dans de vraies communes, telle Belleville, ou dans des villages, tels Grenelle ou Auteuil. Le tout, parsemé de terrains vagues et de … guinguettes. En effet, cette bande de terre échappait à l'octroi imposé au mur des Fermiers généraux : la vie est donc moins cher extra-muros !... "Une ville industrielle, composée de dix-huit communes distinctes, s'est établie comme une ceinture dangereuse autour de la capitale, profitant des écoles, des hôpitaux, des théâtres, de tous les avantages de sa voisine sans payer l'octroi, sans supporter ses charges" dénonce le préfet Haussmann, en 1856, l'année ou Napoléon III lance une commission destinée à réfléchir à l'extension de Paris. Source : Le Parisien – 04.03.2018

Un projet de loi est adopté à l'Assemblée le 26 mai 1859, la loi est votée le 16 juin suivant : six communes seront annexées à Paris ! C'est ainsi que Belleville, Charonne, la Villette, Vaugirard, Grenelle, Passy, Auteuil, Batignolles-Monceau, Montmartre, la Chapelle et Bercy, sont devenus des quartiers de Paris… La commune de Belleville est séparée : une partie sur le 19ème et l'autre sur le 20ème arrondissement de Pairs : une volonté de HAUSSMAN.

En 1869, les ouvriers de Belleville ont élu, pour maire, Gambetta, farouche adversaire de Napoléon III. En 1871, juste avant les évènements de la Commune, le journal républicain Paris-Belleville, évoque dans son premier numéro, la stigmatisation dont sont alors victimes les Bellevillois. La Commune de Paris verra Belleville se soulever et les insurgés couvrir le quartier de barricades. Et c'est à Belleville que se tiendront les tout derniers combats de l'insurrection, au Père Lachaise. Le quartier reçoit le nom de Mont Aventin, une colline de Rome où la plèbe se retirait alors qu'elle luttait pour la reconnaissance de ses droits.

Pour lutter contre l'indigence des ouvriers, à la fin du XIXème siècle, la coopérative ouvrière La Bellevilloise est créée par des ouvriers mécaniciens et des cordonniers.

Regards

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, on construit des Habitations à Bon Marché (HBM), dont les briques rouges ou jaunes sont encore très présentes. A partir de 1920, des immigrés s'installent : Grecs, Espagnols, Italiens, Arméniens, juifs Polonais, souvent réduits à la pauvreté.

Dans les années 1960, la physionomie change avec les constructions de tours et de barres HLM, et l'arrivée d'autre immigrés : exilés d'Afrique du Nord, Chinois… Source : Retronews

Aujourd'hui, il est encore possible de voir des ateliers, des passages, des ruelles, souvenirs d'un passé rural et ouvrier…