La découverte du tabac aux Amériques en 1492 est à l'origine de ce petit métier des grandes villes…

En 1493, les Espagnols choisissent Cuba pour la culture "intensive" du tabac que les autochtones d'Amérique consomment en respirant les spirales de fumées de cette plante brûlant sur des braises.

Au milieu du 16ème siècle, le tabac a même été reconnu pour ses vertus médicinales. C'est Jean NICOT, alors ambassadeur français à Lisbonne, qui introduit le tabac en France. Ce dernier envoie quelques graines de tabac à Catherine de Médicis pour la soulager de ses migraines. La reine donne alors des ordres pour que le tabac cultivé en Bretagne et en Gascogne. Le tabac est chiqué ou fumé dans une pipe ou sous forme de cigare : du tabac roulé dans une feuille de tabac. La Cour consomme beaucoup mais la coutume devient très vite populaire, même si, tous, n'ont pas les moyens d'acheter.

Cueilleur d'orphelins

Le 18ème siècle voit l'apparition des premiers établissements manufacturiers du tabac : Morlaix, Dieppe et Paris. Deux ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, Jean-Jacques MARTINET et Jacques Jules GABRIEL, mettent en chantier la manufacture du Havre, reconstruisent celle de Dieppe. Entre 1730 et 1734, neuf manufactures royales vont sortir de terre et sont régies par la Ferme royale.

Le décret impérial du 29 décembre 1810 attribue à la Régie des Droits réunis, exclusivement, l'achat des tabacs en feuille, la fabrication et la vente des tabacs fabriqués pour "tous les départements de l'Empire, autres que ceux au-delà des Alpes et les sept départements au-delà de l'Escaut". Chaque année, en janvier, le prix du tabac est fixé pour la production à venir en fonction de la qualité du tabac récolté, uniquement sur le sol français. L'article 23 de ce décret interdit la culture personnelle du tabac, de même que l'importation, même de Hollande.

Le tabac n'est donc pas à la portée de toutes les bourses, le cueilleur d'orphelins voit là une source de revenus : ramasser les déchets des fumeurs, quel qu'ils soient, où qu'ils soient ! Il utilise une pique qui lui permet de dénicher "le" mégot qui a été jeté dans des endroits inaccessibles. Aujourd'hui, combien d'entre nous exècre les odeurs du tabac froid ?... Il fallait aussi toucher les emballages, à mains nues : les restes de salives, de maladies, …

Le cueilleur d'orphelins ne voyait, dans ce travail, que le gagne-pain qui lui permettait de survivre. Rentré chez lui, il doit séparer les tabacs des emballages, les mêler et les hacher menu. En fait, il fabrique un autre tabac à partir des restes de cigares et de cigarettes. Ensuite, son produit prêt, il peut revendre aux moins riches ce tabac de second ordre !

La Première Guerre Mondiale démocratise la cigarette par la distribution, gratuite, des manufacturiers à nos soldats. Le prix des paquets de tabac étant devenus à la portée de tous, les ramasseurs de mégots n'ont plus eu de "clients".

Mon sosa 13, Rosalie Marie Jeanne HICKENBICK épouse DEVILLERS était cigarière à la Manufacture d'Issy-les-Moulineaux. 

Manufacture Issy

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