Challenge AZ : M comme… Monument aux Morts
Quoi de plus naturel, en Novembre, que de parler de Monument aux Morts…
Un Monument aux Morts n'est pas un Monument comme les autres ! Les statues sont personnelles, directement là pour honorer une personne pour une action réalisée au cours de sa vie : un scientifique, un écrivain, un homme politique, un militaire…
Un Monument aux Morts est là pour honorer les soldats qui ont perdu la vie pour leur pays, la France. La loi du 25 octobre 1919 institue la reconnaissance de la patrie à partir des livres d'or et… l'érection, par les communes, de Monuments aux Morts.
Les noms inscrits sur les Monuments sont-ils le reflet des livres d'Or ? En partie seulement ! Il y a eu un va-et-vient administratif car, pour répertorier tous les Morts pour la France, il faudra attendre au moins 1921, voire plus loin encore… Alors, les noms ? En attendant ce fameux livre, les municipalités ont décidé de par eux-mêmes qui allait figurer sur le monument, et, parfois, le résultat est particulier.
Dans les grandes villes, peut-être ont-ils respecté les documents officiels, alors que dans les villages, souvent, le cœur et la raison ont parlé. Le cœur ? Il n'était pas question pour les élus d'oublier qui que ce soit : il fallait inscrire tous ceux qui étaient morts à la guerre, sauf, peut-être, les fusillés, pour l'exemple ou non.
C'est ainsi qu'il est possible de lire le nom de soldats, morts dans des conditions particulières et non reconnus Morts pour la France, tel Alphonse DEY. Est-il possible, aujourd'hui d'étudier à nouveau l'affaire ? A moins de trouver un avocat qui accepterait de plaider sans rémunération, je n'ai aucune solution. J'ai même insisté auprès du Ministre de la Défense qui m'a adressé une fin de non-recevoir. De toute façon, Alphonse a bien son nom gravé sur le Monument de sa commune, c'est là l'essentiel !
Il est aussi possible de lire le nom de soldats parisiens sur les Monuments des villages alentours de la capitale. Pourtant, pour la plupart, ils ne sont pas nés dans le village et leur résidence principale était bel et bien Paris. Pourquoi donc, alors, la municipalité a-t-elle accepté ? Tout simplement parce que les élus étaient ces riches parisiens et qu'ils ont décidé pour eux-mêmes, en oubliant parfois, des Morts pour la France natifs du village
Les oubliés ? Il y a tant encore… René Célestin HOCHARD, né le 3 avril 1887 à Corbeil, en Essonne, résidant à Seine-Port, en Seine-et-Marne, au moment de la conscription, et, surtout, au moment de la Première Guerre Mondiale. Mort pour la France le 15 juillet 1915 à Oissel, en Seine-Maritime, il n'est pas inscrit sur le Monument de la commune, mais, pire, son acte de décès n'a pas été transcrit. Seule une annotation dans les tables décennales permet de connaître la date de son décès, dans le registre, rien, rien de rien. Le personnel de l'époque n'a pas enregistré l'acte comme la loi l'obligeait à le faire.
Alors, lorsque nous honorons les Morts devant un Monument, ayons une pensée pour tous ceux qui devraient avoir leurs noms inscrits pour la postérité, si nous ne les connaissons pas, peu importe… Le respect avant tout !
Vous désirez rédiger un ouvrage sur le Monument aux Morts de votre commune et vous vous posez encore des questions ?... Aller regarder la vidéo réalisée à cet effet, sur youtube, là …