Les FOUDRAIN, le meilleur et le pire, 1ère partie…

Pendant les guerres, les familles ne sont pas à l'abri de l'abominable, comme celui de l'espoir ! Les désespoirs de cette mère, de cette épouse et de ce fils ont dû être terribles…

Georges Alfred FOUDRAIN, le pire

Georges naît le 13 avril 1871 à La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne. Fils de Auguste, 31 ans, manouvrier, et Elisa DEPEUILLE, 28 ans, manouvrière, il est le troisième enfant de la fratrie : un frère, Louis Clément Lucien, est né le 13 juillet 1864, et une sœur, le 22 août 1866.

Le recensement de population de la commune, en 1872, est arrêté à la date du 23 juillet. Georges, à peine âgé de quinze mois, ne voit déjà plus son père au domicile familial : depuis quand ce dernier a-t-il quitté le foyer laissant sa femme avec trois enfants en bas âge ?... 

Ce qui est certain, c'est que le père sera toujours déclaré "absent" dans les actes de naissances des enfants suivants :

• Rosalie Eugénie, en 1873,
• Marie Marguerite, en 1880,
• Marie Madeleine Théodora, en 1882.

Il n'est pas recensé non plus dans le foyer en 1876, 1881, 1886 et 1892. 

 Recensement 1872 

Recensement 1886

Le frère aîné, Louis Clément Lucien se marie, le 12 décembre 1891, avec Constance Estelle DUBOST. Georges se marie à son tour le 15 octobre de l'année suivante avec Augustine Rose BONNET. Cinq enfants naissent de cette union, seuls les deux aînés atteindront l'âge adulte :

• Georges René, né le 19 novembre 1893,
• Louis Auguste, né le 19 juin 1895,
• Henri Joseph, né le 1^er avril 1897, décédé le 13 février 1898,
• Henri Joseph, né le 3 décembre 1898, décédé le 13 février 1899,
• Augustine, née le 3 septembre et décédée le 5 de 1900.

Georges a des problèmes de santé, il ne fait pas son service militaire et est classé en statut "auxiliaire non affecté". Être né à la fin de la Guerre de 1870-1871 dans une zone envahie par les prussiens, ne pas être militaire pour défendre sa patrie au cours de la Première Guerre Mondiale peut être perturbant… Alors, qu'est-il arrivé à Georges pour que tout bascule ainsi ? Dès le début de la guerre, dans les jours du 4 au 8 septembre 1914, il est accusé "d'avoir, à Courcelles, hameau de la Ferté-sous-Jouarre, ensemble et de concert avec un certain nombre de soldats allemands en armes, dont les noms sont restés inconnus, mais qui opéraient en réunion ou en bande et à force ouverte, … pillé des denrées, marchandises, effets et propriétés mobiliers au préjudice des époux Deshayes, épiciers audit lieu – d'avoir recelé des espions ennemis – d'avoir pratiqué l'espionnage – d'avoir menacé des habitants du hameau".

Selon ses dires, Georges aurait plutôt aidé les Allemands afin de rester en vie et de ne pas avoir de souci. Sauf que… C'est la guerre ! Il a été arrêté par les Anglais et remis aux autorités françaises. Après un long jugement, Georges FOUDRAIN est condamné à mort et fusillé le 16 juin 1915 au Stand des Groues, à Saint-Jean-de-la-Ruelle dans le Loiret.

Mon propos n'est pas de savoir si Georges FOUDRAIN avait mal agi, au cours des guerres, certains agissent pour se protéger pas pour "trahir" vraiment. La peur est-elle plus grande de celle de l'ennemi que celle de son propre pays ? Pensait-il aux conséquences ? Seulement, peut-être, à sa survie !...