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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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14 juillet 2021

Challenge Upro-G : une exécution capitale…

Quelle que soit l'action qui a entraîné la sentence de mort, le supplicié a le droit d'être respecté dans la mort…

Le 17 juin 1885, la Cour d'Assise d'Arras rend sa sentence dans le jugement de Louis Joseph Alexis PAIN : la mort ! Dès lors, il faut installer la guillotine.

Vers 15h30, le 13 août 1885, "l'exécuteur des hautes œuvres", le bourreau, M. DEIBLER arrive à Saint-Omer, commune dans laquelle Louis PAIN doit être exécuté. Le "bois de la justice", la guillotine, voyage dans le même train et reste en gare jusque vers minuit. Les ennuis commencent…

Marché aux Bestiaux - Saint-Omer 2

Tout le matériel est apporté sur la place du Marché aux bestiaux et M. DEIBLER et ses aides se mettent immédiatement à l'ouvrage pour installer la guillotine. Mais cela prend du temps car la partie mobile de la lunette ne pouvait glisser dans les rainures. Enfin, à trois heures et demie du matin, tout est prêt ! Le bourreau vérifie une dernière fois et part, toujours avec ses aides, chercher le condamné à la prison Saint-Sépulcre.

Prison Saint-Sépulcre 2

Louis Joseph Alexis PAIN dort paisiblement dans sa cellule : il avait tant espéré la clémence du Président de la République ! En vain, c'est l'heure ! A quatre heures précises, M. SAINT-AUBON, Procureur de la République, M. QUENTIN, juge d'instruction, M. MERCHER, greffier en chef et M. BERTHELOT, commis greffier, entrent dans la cellule, accompagnés de l'abbé VITASSE, aumônier de la prison. Le Procureur lui annonce que "la justice allait suivre son cours", le condamné répond simplement "Bien, monsieur". A la question "Avez-vous une dernière volonté ?", la réponse est simple "donner ses vêtements à sa femme". Louis Joseph Alexis va ensuite dans la chapelle en compagnie de l'aumônier. Suit ensuite le rituel de la toilette durant lequel il fume une cigarette tenue par le gardien puisqu'il a les mains attachées…

A quatre heures quarante-cinq, le funèbre cortège, accompagné de cinquante dragons, quitte la prison en direction de la place du Marché aux bestiaux. A cinq heures, le convoi s'arrête au pied de la guillotine. PAIN descend d'un pas ferme, embrasse l'aumônier et se livre aux exécuteurs. L'exécution a été excessivement rapide et prompte.

C'est la suite qui est honteuse ! En effet, PAIN a tué, a été condamné et exécuté : la justice a été respectée. Mais, le corps du défunt a été massacré. Dans le Pas-de-Calais, la confrérie Saint-Léonard a fait vœu d'ensevelir les suppliciés. Six de ses membres étaient donc présents avec le cercueil qui devait servir à l'inhumation. Mais lorsque le corps de Louis Joseph Alexis PAIN est tombé dedans, il a été force de constater que le cercueil était trop petit ! Malgré mille efforts, le corps qui perdait d'énormes jets de sang, ne pouvait y entrer ! Plusieurs confrères de Saint-Léonard montent sur le cercueil pour tâcher de tasser le corps, mais ne peuvent y parvenir. Enfin, après dix longues minutes, ils arrivent, tant bien que mal à visser le couvercle, c'est alors qu'une planche de côté a cédé, laissant voir le corps.

Les membres de la Confrérie ont réussi, avec beaucoup de peine, à emporter le corps sous les huées, bien méritées, de la foule.

Cette description de la scène est tirée d'un article du Journal "Le Réveil" du 14 août 1885. Si cette scène n'avait concerné un acte si tragique, on aurait pu en rire… Alors qu'il faut plutôt en avoir honte !

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