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Antequam... la généalogie !
Antequam... la généalogie !
  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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11 juin 2021

Se remettre en question, autrement…

atome 2

Repasser un examen déjà obtenu ?... C'est possible…

Comme écrit dans mon précédent article, j'ai suivi la formation du CLG Formation à Blois en 2014. Après avoir abordé les recherches généalogiques pures : biographie, foncier, faits divers, … J'ai aussi œuvré pour tout ce qui était nécessaire à l'ouverture d'une étude : le choix du statut – il en existe tant, la tarification en fonction des charges et du temps passé à la rédaction, et… je me suis lancée en janvier 2016. Depuis, j'ai pris de l'assurance et je me suis spécialisée dans les affaires militaires.

De militaire à militante (même étymologie), il n'y a eu qu'un pas ! J'ai créé, avec Christine LESCENE, le Réseau Upro-G, association de fait qui réunit des généalogistes professionnels familiaux, uniquement des familiaux.

Le temps passe et les recherches pour des clients se poursuivent dans des domaines aussi divers que variés. Mais… Suis-je toujours au top ?... Christine LESCENE, formatrice de CLG Formation, m'a tendu la perche pour le vérifier : enseignant majoritairement en présentiel, les examens qu'elle faisait passer se déroulaient aux Archives de Blois, mais, la pandémie et l'évolution ont fait que la formation qu'elle propose se déroule uniquement à distance. Christine se remet en question, les cours sont revus, mis au format vidéo, mais, qu'en est-il de l'examen ?... Et c'est là que je fais mon apparition : "Je vais te servir de cobaye !".

La veille du jour fatidique, je suis un peu anxieuse, oh, juste un peu mais j'ai peur de ne pas réussir. Ce serait tout de même ballot ! Mais, je me suis engagée, je ne faillis pas. Jeudi, 9 heures, je suis devant les Archives départementales de Seine-et-Marne et je reçois un SMS : "François Donatien DROUET – décédé le 4 mars 1887 à Fontainebleau (77)". J'ai la journée pour récupérer le maximum de documents qui me permettront, demain vendredi, de rendre un document présentable à un client… C'est parti !

Je me dis que cela va être aisé : table de successions, déclaration de succession, inventaire, peut-être contrat de mariage, naissance des enfants, justice de paix pour trouver les conseils de famille, bref, je ne suis pas inquiète. Mais il ne faut pas que je perde de temps : les levées sont toutes les heures de la demi et j'ai droit à 15 documents. Il faut absolument que je demande un document de suite, à la première levée de 9h30. Je recherche donc dans les tables de successions, dans l'espace informatique ; la cote 143Q18 me donne la date du 2 septembre 1887. Vite, direction les inventaires : et je trouve, dans la série Q – l'enregistrement – la cote 142Q43. Hop, je commande…

J'ai devant moi un quart d'heure à vingt minutes avant d'avoir le document. J'en profite pour faire des recherches au niveau de l'informatique. La lecture du décès m'apprend que François Donatien est né à Fromonville, dans le 77. Je vais donc rechercher s'il a des frères et sœurs. Cela commence mal ! la commune n'existe pas… ou plus. Vite, je consulte les cartes à notre disposition et j'apprends que la commune à pris le nom de Montcourt-Fromonville en 1926. Je reviens à mon ordi… Mais il ne faut pas oublier que je dois préparer des cotes de documents à réserver pour la prochaine levée.

Je cherche en informatique puisque François Donatien est né en 1849 et les classes militaires sont en ligne à partir de celle de 1867… Sauf celle de 1869 ! Je prends le parti de fouiller dans les registres militaires mis à ma disposition :

  • Celui du tirage au sort, 1R510,
  • Celui du contingent, 1R513.

Ça y est, j'ai mon document sur la déclaration de succession ! Je lis l'acte rédigé et je note qu'il y a eu un contrat de mariage et un inventaire, le premier devant Me SAUNIER, notaire à Nemours, et le second, par Me WEBER, notaire à Fontainebleau. Vite, vite, le temps tourne : aller chercher les cotes dans les inventaires. Super ! J'ai le temps de les demander avant la prochaine levée, celle de 10h30 – le premier, 258E574 et le second, 270E451.

Je suis un peu déçue : François Donatien, décédé à l'âge de trente-sept ans, n'a pas d'enfants et n'est pas propriétaire… Cela limite la recherche de documents classiques : conseil de famille pour nommer le subrogé-tuteur, titre de propriétés – où, à qui acheter, à qui vendu – Mais, je vais bien trouver d'autres informations.

Dès que c'est possible, 10h45, je consulte l'inventaire après décès : il y aura peut-être, dans l'inventaire des papiers, des documents que je pourrais consulter. L'inventaire des papiers donne un long résumé du contrat de mariage : informations non exceptionnelles… Il donne d'autres informations importantes : François Donatien et son épouse ont acheté un commerce de marchands de vins qu'ils viennent de revendre pour en acheter un autre de tabacs. Seule la première transaction a été passée devant un notaire, Me WEBER, à Fontainebleau, le 22 juillet 1878 – cote 270E401, que je m'empresse de commande pour la levée de 11h30. Mais il faut que je demande plus de cote car il n'y a aucune levée entre 11h30 et 13h30 ! Je vais faire une tentative avec une recherche pour les actes qui ont été signés sous seing privés, ils ont pu être enregistrés : je demande deux cotes 140Q167 et 140Q168. Et… je me plonge dans les registres militaires que j'ai réservés. Bien, j'apprends que François Donatien a tiré le n° 16 au canton de Nemours, qu'il a le n° 63 à l'arrondissement, celui de Fontainebleau, et, surtout, qu'il a été remplacé par Joseph GIETHLEN. Les documents concernant les remplacements militaires sont consultables : je les demande donc, 1R518, pour les actes administratifs, et 1R521, pour les dossiers acceptés.

Je fais un rapide calcul : j'ai déjà commandé dix documents sur les quinze que je peux espérer consulter. Je prends la décision de faire une pause et de boire un café afin de mieux réfléchir à ce que je pourrais encore essayer de voir. Je n'ai pas beaucoup d'options… Je me dis que je vais poursuivre ma quête à la recherche d'un autre acte signé sous seing privé, cote 140Q159 et l'acte notarié qui aurait pu être signé pour le remplacement militaire, cote 258E575. Avec toutes ces demandes, je pourrais travailler pendant la coupure de 11h30 à 13h30 voire plus longtemps encore.

Je consulte donc les documents un à un, avec sérénité mais un fond de stress persiste, me persécute… est-ce que je vais avoir matière à rédiger demain ?... Je ne veux pas louper cet "examen" ! Les aiguilles de la pendule avancent inexorablement, j'entendrais presque le tic-tac, je vois même le Lapin blanc d'Alice… Je ne dois pas oublier que je dois aussi envoyer les photos prises et un compte-rendu de recherches, le tout, au plus tard à 18h00. Je me donne comme horaire de départ : 15h00 grand max. A l'heure tapante, je suis dans ma voiture et je n'ai commandé que douze cotes sur quinze possibles ! Je suis un peu déçue, mais c'est ainsi…

A l'heure exacte, les documents sont envoyés : les photos et le compte-rendu. La rédaction ? C'est pour demain…

Test CLG

Vendredi, 6h30, je suis prête, je m'attelle à la tâche de la rédaction, de la transcription des actes. Que de travail ! Je n'aime pas travailler comme cela dans l'urgence, cela ne me correspond pas ! Un examen restant un examen, je persévère. 15h00 ! Déjà ! Jamais je n'y arriverai ! 16h30 ! Là, j'abandonne la transcription de l'inventaire – trop de pages – pour finaliser la présentation de mon travail. Je ne dois pas perdre de vue que le but est de rendre un travail à un client… 17h45 ! Un SMS me rappelle que je n'ai plus qu'un quart d'heure… Vais-je y arriver ? Que oui, je DOIS y arriver : 17h57, j'appuie sur transférer du site WeTransfer. C'est fini !

Et là, je visualise tout ce que je donne à un client habituellement, ces choses en plus qui font que le travail est plus beau, que l'ouvrage sera plus aisé et à la lecture et à la compréhension. Je relativise en me disant que ce n'est pas demandé pour l'examen : il faut simplement montrer ce que nous sommes capables de chercher comme information et, ensuite, de montrer comment nous nous approprions les documents dans la rédaction.

Ce marathon-là aura été terrible pour moi. Habituellement, même si je dois travailler une journée de plus, je prends le temps, je préfère prendre le temps… Je confirme que je ne peux et ne sais pas travailler dans l'urgence, dans le stress. Donc, maintenant que le test est terminé, je reprends le chemin de mon étude où je vais pouvoir travailler… à mon rythme !

Au final, je suis reçue – ah, ah, ah – avec la note de 16,5/20. Peux largement mieux faire ! Je reste satisfaite de moi-même si…

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Commentaires
P
Le prof est satisfait aussi, compte tenu du stress de l'examen. Le cobaye a bien travaillé et l'examen va être ajusté pour les "non" cobaye. On recommence quand tu veux. D'ailleurs, si d'autres "cobaye" sont intéressés, mon crayon rouge est prêt.
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