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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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3 mars 2021

La famille BRODERS…

150, avenue Victor Hugo - Google Maps

Il est aisé, dans les journaux, de porter un jugement radical ! Certes, les faits précédemment narrés sont graves mais, pour autant, les acteurs ne sont peut-être pas si "mauvais" que décrits…

Que sont devenus les membres de cette famille BRODERS installée à Paris, dans le 16ème arrondissement ?... L'appartement est situé au 150, avenue Victor Hugo, quel étage ?... Mais, l'immeuble est cossu. Si je m'en réfère à Balzac et au "Père Goriot", plus la famille habitait les étages, plus pauvre elle était. Cela ne semble pas être le cas de la famille BRODERS.

Marié le 7 juin 1880, le père, Georges William Christian BRODERS, obtient la nationalité française le 22 juin 1880 par décret n° 16400. Ses enfants seront donc français, quoi que… Il décède le 14 janvier 1909, à peine quelques années après les évènements familiaux tragiques.

Marguerite Joséphine Olympe NAVARRE, la mère, décède le 11 octobre 1940, à Paris, grand-mère d'au moins sept petits-enfants.

 

Roger Georges Martin BRODERS, né le 4 mars 1883, est âgé de 23 ans, au moment des faits. N'ayant pas fait le service militaire à cause d'une vue médiocre, il exerce la profession de dessinateur-artiste peintre. Il est entré à l'Ecole des Arts décoratifs en 1900. Il se marie le 25 juin 1912, à paris, 16ème, avec Marguerite Hortense Louise Julie Charlotte KLEE, autre artiste peintre. [Serait-elle de la famille du célèbre Paul KLEE ?] Roger va être un illustrateur connu et reconnu par ses célèbres affiches, surtout celles de la Compagnie de Chemin de fers du P.L.M. Lors de l'Exposition Internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, Roger Georges Martin reçoit un Diplôme d'Honneur. Toute son œuvre est récompensée lorsqu'il est reçu Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 juin 1926 pour ses 25 années d'exercice. Père de trois enfants, il décède le 29 octobre 1953 à Paris, 14ème.

Georges Edmond Jacques BRODERS, né le 5 novembre 1884, est l'auteur des faits pour lesquels il est poursuivi puis acquitté. Comme son aîné, il ne fait pas le service militaire, pour des raisons de santé. Le 5 février 1901, alors qu'il est encore mineur, son père souscrit à une demande de naturalisation française, en son nom, auprès du Juge de Paix du 16ème arrondissement. Georges William Christian agit en vue de "renoncer au profit du susnommé [son fils] à la faculté de répudiation prévue par l'article 8, § 3 du code civil".

Broders - naturalisation

Georges Edmond Jacques montrait-il une volonté de prendre la nationalité allemande, celle de ses origines ? Un an après sa majorité, soit en 1906, il pouvait, selon la loi du 26 juin 1889, décliner sa qualité d'enfant d'un père naturalisé français.

Broders - loi 26

En 1913, il réside à Brugg, en Suisse, mais rentre lors de l'appel par l'Ordre de Mobilisation générale du 1er août 1914. Passé en commission de réforme, Georges Edmond Jacques est classé bon pour le service auxiliaire et affecté au Service des Poudres. Simple agent chimiste, il va faire ses classes et sa carrière dans ce Service. Attaché pour la durée de la guerre à la Poudrerie de Saint Forts, il rejoint celle de Chamas en 1923, désormais agent chimiste principal de 2ème classe. Le 8 août 1832, il épouse, à Paris, 5ème, Marie Madeleine Marguerite TINAYRE. De cette union naît au moins un fils, Michel Louis André.

Par décret du 15 février 1950, le Ministère de la Guerre le fait recevoir Chevalier de la Légion d'Honneur. Georges Edmond Jacques décède à Paris, 8ème, le 10 juin 1967.

L'enfant terrible, Louis Georges BRODERS, comme ses deux aînés, sera aussi réformé. La famille qui désirait le voir s'engager pour le calmer a dû être profondément déçu. Il exerce la profession d'agent d'assurances au moment de la conscription et sa santé doit être délicate car il est maintenu réformé au moment de la Première Guerre Mondiale. En 1914, c'est la Commission de Réforme du Lot-et-Garonne qui maintient la décision. Louis Georges réside-t-il dans le département ? Sa fiche matricule indique plutôt la commune de Boulogne-sur-Seine. Toujours est-il que c'est à Tonneins, le 30 juin 1917, qu'il épouse Germaine Jeanne Marie d'ANTHOUART de VRAINCOURT. Le couple aura trois enfants : Monique Marie Louise, décédée à l'âge de 7 ans, Alain Louis Pierre Marie et Philippe Louis Marie. Devenu journaliste, Louis Georges décède le 7 avril 1975 au Pecq, en Yvelines. Avait-il toujours la balle dans la maxillaire ?...

Le quatrième et dernier enfant de la fratrie, Divy Georges BRODERS, né 8 septembre 1889 à Paris, s'engage en 1911, comment, pourquoi, où ? Aucune fiche matricule à son nom dans les Bureaux de Paris, tout comme sur le site du Grand Mémorial. Il rejoint le 4ème Bataillon du 1er Etranger et par pour le Tonkin. C'est à l'ambulance de Ha Giang qu'il décède le 2 octobre 1915. Et là, commencent les questions… En effet, reconnu Mort pour la France, sa fiche de Mémoire des Hommes note qu'il est bien né le 8 septembre 1889, mais à Genève, en Suisse. Du fait, la transcription de l'acte de décès est faite à la mairie du 1er arrondissement de Paris [mairie où il s'est engagé ?], sous le numéro 735, le 15 mai 1916. Le 14 avril 1920, soit après plus de quatre ans et grâce à la loi du 18 avril 1918, une modification est apportée dans l'acte n° 390 à la mairie du 1er toujours, comme quoi il y a eu erreur sur le lieu de naissance et que Georges BRODERS et Divy Georges BRODERS sont, en fait, une seule et même personne.

Et là, je m'interroge sur les relations de cette famille. Qu'elles soient lointaines entre Jacques et Louis, cela peut se comprendre mais Divy Georges ? Il est clair qu'en donnant le faux lieu de naissance, il a voulu couper les ponts. Mais… sa mère ?... Une mère reste une mère… Qu'avait-il contre elle pour qu'il parte ainsi alors qu'elle était à peine veuve ?... Par la suite, les cousins germains se fréquentaient-ils ? Aujourd'hui, la descendance de ces trois frères, descendance vraiment française, est-elle en bon terme ? Se connaissent-ils ?...

Lorsque je dis, très régulièrement, que, dans toutes les familles les relations sont parfois délicates, je ne m'y trompe pas, la preuve en est chez les BRODERS…

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