Pierre COLIN, passeur d'eau en 1836…

3 janvier 2021

Je travaillais sur le recensement de population de Seine-Port en 1836 et le foyer de Pierre COLIN m'a paru être intéressant pour écrire un article…

Pierre COLIN, passeur d'eau, âgé de 37 ans, est le mari de Marie Jeanne CHAMBLAIN, âgée de 50 ans. De plus, leur fille, Clémentine, est âgée de 5 ans. Aussitôt, je me dis que je vais rédiger un article en montrant que les mariages, où l'épouse est bien plus âgée que son conjoint, existent depuis longtemps… Ce n'est pas un fait de notre époque !

Autre sujet intéressant aussi, le fait que Marie Jeanne ait été maman à 45 ans. Je commence donc mes recherches et l'article ne sera pas celui initialement prévu…

Jean Pierre COLIN, ou COLLIN, naît le 8 décembre 1798 à Savigny-le-Temple. Il est fils de Jean Pierre, vigneron, 66 ans, et Marguerite DESCHAMPS, 41 ans. Pour le père, c'est un second mariage. Il a été marié précédemment à Geneviève PORTIER qui a mis au monde sept enfants, dont deux fois des jumeaux, seul le dernier a survécu, Jean Charles, né le 14 mars 1780.

Jean Pierre, fils, est donc le second dans le foyer. Il va avoir cinq sœurs, toutes nées à Savigny-le-Temple :

Cécile Augustine, le 19 mars 1801,
Une fille, née et décédée le 6 octobre 1802,
Louise Marguerite, le 10 février 1804,
Geneviève Vincente, le 19 janvier 1806,
Louise, le 31 mars 1818.

A la naissance de la petite dernière, les parents sont âgés de 86 ans et 51 ans.

Jean Charles, enfant du premier mariage, est parti à l'âge de 29 ans, en épousant Marie Anne COLIN, une cousine germaine. Puis les mariages se sont succédés entre 1827 et 1839. Jean Pierre, quant à lui, épouse Marie Jeanne CHAMBLAIN, le 26 février 1829 à Seine-Port. Elle est aubergiste, il est vigneron. Elle est âgée de 43 ans, il est âgé de 20 ans. Pour Marie Jeanne, ce n'est absolument pas un remariage, elle est célibataire. Le coup de foudre ? Peut-être… Sûrement ! J'ose le croire. Une petite Clémentine Victoire naît le 26 juin 1830. La famille est installée à Saint-Assise car Jean Pierre est le passeur d'eau du bac de Saint-Assise.

Le bonheur de ce couple sera de courte durée : 10 ans ! En effet, alors qu'il est aubergiste à Boissise-la-Bertrand, résidant au hameau de Beaulieu, Jean Pierre décède le 24 février 1840. Sa veuve, Marie Jeanne le rejoint l'année suivante, le 9 août. La petite Clémentine Victoire est confiée à son grand-père paternel, elle part donc vivre au hameau de Noisement, à Savigny-le-Temple.

Clémentine Victoire épouse Jean Nicolas Adolphe DARLOT le 11 mai 1846. Couturière, elle est âgée de 16 ans, vigneron, il est âgé de 22 ans. Clémentine accouchera de trois filles à Boissise-la-Bertrand où elle réside avec son époux :

Clémentine Rosalie Victoire, le 19 février 1847,
Désiré Eulalie, le 13 mai 1849,
Mathilde Marguerite, le 23 juillet 1851.

Mais le malheur poursuit la famille COLLIN ! Clémentine Victoire décède le 7 octobre 1851, sa fille Clémentine Rosalie Victoire, le 20 décembre 1851. Le veuf, Jean Nicolas Adolphe reste donc seul avec ses deux filles. Mais le 17 juillet 1857, il enterre la petite dernière, Mathilde Marguerite.

Désiré Eulalie vit toujours chez son père, non remarié, lorsqu'elle épouse, le 23 juin 1866, Louis Bernard OUDIOU, 24 ans, architecte demeurant à Corbeil, en Essonne. Désiré Eulalie donne naissance à un garçon, Emile Louis Adolphe, le 17 juillet 1868. Elle décède le 3 décembre 1872, alors âgée de 23 ans. Son fils décèdera le 25 avril 1885, au domicile de son père, remarié le 9 octobre 1876 avec Marie Alexandrine ANSEAUME.

Voilà, la boucle est bouclée… Jean Pierre COLIN et Marie Jeanne CHAMBLAIN n'ont pas de descendance. Quelle tristesse !