ChallengeAZ : T comme… TRINCARD Eugène

Parfois, lorsque je choisis, au hasard, son sujet d'article – ce qui est le cas pour ce ChallengeAZ 2020, je me pose la question de savoir si je vais garder ce choix. En effet, certaines informations ne sont pas toujours décentes à publier. Pour ce cas-ci, j'ai bien fait d'insister dans mes recherches sur le personnage…

Eugène TRINCARD naît le 3 avril 1848 à Savigny-le-Temple. Il est fils d'Eugène Louis, 30 ans, manouvrier, et Augustine Zéphirine VÉRET, 25 ans, sans profession. Il est le deuxième d'une fratrie de sept enfants :

• Augustine, née le 30 décembre 1847,
• Eugène Louis Zéphir, né le 9 avril 1849, décédé le 27 novembre 1850,
• Alfred, né le 6 février 1855,
• Prosper Arthur, né le 11 mars 1858,
• Paul, né le 20 juillet 1860, décédé le 24 août 1861,
• Alexandrine, née le 18 juillet 1862.

Il a vingt ans alors qu'Alexandrine n'en a que six, lorsqu'il se présente à la mairie de Melun pour le tirage au sort de sa classe militaire. Il tire le numéro 35 et partira à l'armée. Sa fiche le décrit les cheveux et les yeux châtains et mesurant 1,63 m ; marques particulières ? Les tâches de rousseur… Il est affecté au 39^ème Régiment de Ligne et reste au Dépôt d'instruction du 1^er décembre 1869 au 26 mars 1870.

Le 39^ème de Ligne est en Algérie lorsque Eugène est sous les drapeaux. Mais la Guerre de 1870 le fait rentrer en France pour participer à la défense de Besançon. Rien sur la participation d'Eugène : aucune annotation de campagne, de blessures, etc. Le 14 juillet 1871, il est inscrit dans la réserve de l'armée.

Son père, Eugène Louis, est décédé le mois précédent, le 20 juin. Sa mère, Augustine, se retrouve avec trois enfants à charge :

• Alfred, 16 ans, peut travailler,
• Paul, 11 ans,
• Alexandrine, 9 ans.

Etant l'aîné – masculin, de la fratrie, Eugène a-t-il choisi de rester auprès de sa mère pour la soutenir ? Il faut aussi associer Augustine, fille, qui n'est pas encore mariée. Mais la famille part s'installer à Paris, où la mère et la fille exercent la profession de couturière.

En 1874, Eugène réside à la "Maison d'Aliénés" de Charenton, comme indiqué dans son dossier matriculaire. C'est là que l'éthique intervient. Je suis gênée de parler de la possibilité qu'il soit fou. Quoi que "fou" à cette époque ne signifiait pas grand-chose. Il était peut-être simplement dépressif, pas bien dans sa peau… D'autant qu'il est réformé par la Commission spéciale de la Seine le 7 mai de cette année-là ! Et puis, une simple autre possibilité, il travaillait peut-être là et résidait sur place. Je persévère donc dans mes recherches et heureusement !

Il marie tout d'abord son frère cadet, Alfred, à Paris, le 14 décembre puis 1878 sa sœur aînée, le 7 juin 1879, toujours à Paris, avec Guillaume BATTUT, avec Marie Suzanne RÊCHE et enfin, la petite dernière, Alexandrine, le 15 juillet 1882 avec Léon BONNET. Avait-il attendu tous ces mariages avant de penser à lui et de soulager sa mère ? Peut-être, il se marie le 15 décembre 1883 avec Louise Angélique PÉRICART et part habiter Courances, en Essonne. Là naît leur premier enfant, Eugénie, le 7 septembre 1884. Puis la famille revient sur Paris où naît le second, Louis Eugène, le 5 novembre 1893.

Je n'ai trouvé aucune autre information concernant Eugène et son épouse : aucune date de décès !

Je suis toujours déçue et frustrée lorsque j'ai si peu d'éléments. Mais un fait est bien réel, ses deux enfants se sont mariés, il a dû avoir des petits-enfants…