ChallengeAZ : Q comme… QUÉNOT Jean Baptiste

L'expression "inconnu au bataillon", expression peut-être purement militaire, convient bien à ce soldat, voire à cette famille…

Jean Baptiste QUÉNOT, fils, naît le 9 avril 1848 à Melun. Il est fils de Jean Baptiste, 49 ans, maréchal ferrant, et Louise Victoire TROUFLEAU, 38 ans, femme de confiance. Il semblerait qu'il ait été le seul et unique enfant de ce couple ; chacun de ses parents est veuf/veuve en premières noces. Jean Baptiste a été marié à Prudence Ambroisine MOTIÉE, dont il aurait eu, là aussi, un seul fils, Louis, né le 21 août 1836 et décédé le 24 février 1846 à Nangis. Louise Victoire a été mariée à Jacques Etienne CHALON, avec, là aussi, un seul fils connu : François Etienne, né en 1839 et témoin au décès de sa mère.

Jean Baptiste QUÉNOT fils, n'attend pas l'appel de sa classe. Il s'engage en 1867 et rejoint la 1^ère Sections d'Ouvriers d'Administration le 12 novembre 1867, à Oran. Est-ce que le Conseil de Révision a connaissance de cette information ? C'est à douter. En effet, lors du tirage au sort de sa classe, Jean Baptiste obtient le numéro 33 alors qu'il est dit résident à Oran. Est-ce son père, décédé le 11 mai 1869 à Melun, ou le maire qui s'est présenté en son nom ?... Il n'y a donc aucun renseignement physique dans son dossier militaire, dossier bien maigre.

Dans le dossier militaire, il est noté qu'il a été affecté au 91^ème Régiment de Ligne sans date précise, uniquement [le …]. Jean Baptiste ne se présente pas : est-il toujours en Algérie ? Déclaré déserteur le 12 décembre 1870, l'Armée classe l'affaire le 30 septembre 1871 pour cause de "longue absence". Pour autant, la question se pose : qu'est-il devenu ?

Aucun acte d'état civil le concerne en Algérie comme l'indique les résultats de recherches des Archives d'Outre-Mer ci-dessus. Que s'est-il passé entre la 1^ère S.O.A. et le 91^ème de Ligne ? La consultation du registre de corps de troupes de la 1^ère S.O.A. s'impose !

Le 16 août 1870, le 91^ème de Ligne prend part à la Bataille de Gravelotte. Bataille terrible où l'Armée française doit se replier, en fin de journée, sur Metz. Jean Baptiste était-il de la bataille ? A priori non ! Puisqu'il est signalé déserteur, mais les dossiers des soldats des classes 1867, 1868 et 1869, voire celles de quelques années suivantes, ne sont pas vraiment bien tenus. Comme je l'ai déjà écrit dans un autre article récemment, la France ne risquait pas de faire face aux Forces allemandes organisées administrativement puisqu'elle, elle ne l'était pas. Comment rappeler des soldats dont ont ignore le domicile ou la situation ?

Jean Baptiste QUÉNOT a pu déserter en Algérie : il savait que s'il rentrait en France, la métropole à l'époque, il risquait de participer à la guerre qui couvait entre la France et la Prusse. Sa mère, Louise Victoire, décède le 8 août 1882. Quel intérêt désormais a-t-il, s'il est encore vivant, de revenir à Melun ?...

Il sera intéressant de consulter les déclarations de successions de jean Baptiste QUÉNOT, père, et celle de Louis Victoire TROUFLEAU : il est possible qu'il y ait, après coup, des informations sur les différents héritiers descendants, dont Jean Baptiste, le fils…