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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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6 octobre 2020

Challenge UPro-G : Un fait divers en 1870, la pêche...

1870… Un fait divers ? Alors que nous devrions honorer les Morts de cette Guerre ?... Mais j'ai trouvé ! 

Feuille de Provins - 29

La "Feuille de Provins", dans son édition du 29 avril 1870, relate un fait simple et presque amusant, alors que, déjà, les prémices de la guerre de fin d'année se font entendre… Nous sommes à Bray-sur-Seine, le 14 janvier 1870. M. CORNU, propriétaire, victime, avertit le brigadier de gendarmerie LUTZ de la découverte du vol de poissons dans sa réserve. Il accuse ouvertement Alexandre et Antoine VILLAIN. Les deux compères reconnaissent les faits au tribunal. Pour sa défense, Antoine explique au Président qu'il est père de quatre enfants et qu'une de ses filles vient d'accoucher. Comme les voleurs sont coutumiers du fait, ils auront une peine de six jours de prison et Alexandre, propriétaire du filet, a une amende de seize francs.

 

Pêche (la)

La victime est M. CORNU

 En fait, Louis Jean Baptiste CORNU est docteur en médecine et réside avec sa femme, Sophie MAROIS, rue de la Vieille Poste. Ils hébergent le père de madame, Prudence MAROIS, 76 ans. Louis et Sophie se sont mariés, à Sens, dans l'Yonne, le 20 avril 1858. Ils seront parents de deux filles, nées à Bray-sur-Seine : Elisabeth Amélie, le 5 mars 1859, décédée le 28 août de la même année, et Marie Louise, le 16 janvier 1861.

M. CORNU a des poissons en réserve dans une "fosse", toutes espèces de poissons. Et, en ce matin du 14 janvier 1870, il aperçoit de la vase, des feuilles et des petits poissons retirés de l'eau. Il comprend de suite que quelqu'un est venu pêcher dans sa réserve au cours de la nuit. Il est persuadé que les coupables sont Alexandre et Antoine VILLAIN, ces derniers étant coutumiers du fait. Il va donc avertir le brigadier LUTZ qui va appréhender les deux compères.

Les voleurs de poissons Alexandre et Antoine VILLAIN

1 - Au recensement de 1866 de la commune de Bray, Alexandre VILLAIN vit seul avec sa femme, Victoire HAUMET. Le couple s'est marié dans la commune le 3 février 1853. Lors de la cérémonie, ils ont légitimé une enfant née à Paris le 20 octobre 1849, Alexandrine Victoire. Qu'est devenue cette unique enfant ? Pas de trace de décès dans la commune, décédée en nourrice ?...

2 – Antoine VILLAIN est marié à Victoire LORIN depuis le 11 janvier 1848. Le couple est parent de quatre enfants nés dans la commune : Joséphine Désirée, le 8 juin 1848, Victoire Louise, le 31 mai 1849, Antoine Omer, le 19 août 1855 et une fille morte née, le 14 décembre 1859.

Arrêtés par le brigadier LUTZ, les deux hommes se laissent emmenés : ils avaient vendu le poisson dans la ville pour 2 francs et trente centimes. Alors qu'ils se présentent devant le tribunal, Alexandre est systématiquement interrompu par Antoine un peu alcoolisé. "Laisse donc causer Monsieur en désignant M. Le Président" n'arrête pas de dire Antoine. Par contre, à la question qui lui est posée "Avez-vous des enfants ?" il répond : "Eh, malheureusement oui, j'en ai quatre et ma fille vient d'en avoir un. Tout ça mange. On ne peut pas les jeter dans la Seine !"

Mensonges par omission ? La quatrième est bien née mais décédée depuis déjà onze ans et Joséphine Désirée est bien maman en 1870, mais le 21 janvier !

Le verdict

Alexandre et Antoine VILLAIN écopent tous les deux de six jours de prison et Alexandre, propriétaire du filet de pêche reçoit une amende de 16 francs.

La sentence du tribunal n'indique pas s'il y a eu remboursement à M. CORNU de la somme résultant de la vente des poissons aux habitants…

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