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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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10 août 2020

Challenge Upro-G : Les Enghert ardennaises…

Sur une lettre carte postée le 15 octobre 1901 à Charleville, dans les Ardennes, la flamme indique "CHARLEVILLE A AUDUN-LE-ROMAN". Tiens, une ligne postale ou ferroviaire ?...

La première étape de la recherche est de savoir où se situe Audun-le-Roman. C'est en Meurthe-et-Moselle ! Pourquoi une ligne ferroviaire entre ces deux communes ?...

La réponse se trouve sur le site de Railpassion. Tout a commencé en 1878 lorsque deux ingénieurs anglais, Sydney THOMAS et Percy GILCHRIST, découvrent un procédé permettant de transformer la "minette" lorraine en acier de qualité. Les gisements de minette sont connus depuis les premiers temps de la métallurgie. Depuis le début du XIXème siècle, ce minerai médiocre est exploité mais n'est transformable qu'en font de moulage ou d'affinage. Après la découverte de la machine à vapeur, première révolution industrielle, le procédé de THOMAS et GILCHRIST est une seconde révolution qui va faire de la Lorraine la région phare de production de l'acier national, ce, durant un siècle. Le 1er juin 1880 est fondée la Société des aciéries de Longwy. La première coulée d'acier a lieu le 19 février 1883 à l'usine LABBE de Mont-Saint-Martin, des Ardennais. La tradition séculaire des Ardennes dans le travail des métaux et le savoir-faire des ouvriers vont entraîner l'implantation, dans le département, de succursales de transformation : Sedan, Blagny, Flize, Messempré, Vivier-au-Court, Monthermé-Laval, Vireux, Aubrives… Le minerai est, pour le moment, consommé par les hauts-fourneaux à proximité, ceux de Longwy, Mont-Saint-Martin, Moulaine, Saulnes, Villerupt… Mais, une demande importante arrive depuis les usines de l'Escaut et même de la Belgique. Il faut donc un moyen de transport conséquent.

C'est ainsi que la Compagnie de l'Est, pour répondre à une demande massive d'engin, va produire, de 1881 à 1886, des locomotives Enghert, du n° 0.564 à 0.691. 

Enghert

Enghert 2

Ce type de locomotive a été conçue par Wilhelm FREIHERR von ENGERTH, directeur généale des Chemins de fers impériaux autrichiens, pour une utilisation sur le chemin de fer de Semmering, en Autriche. Cette locomotive a une offre articulée faisant partie du châssis principal de la locomotive. Une partie du poids du tender repose donc sur les roues motrices, améliorant l'adhérence, tandis que l'articulation permettait à la locomotive de parcourir les courbes étroites des chemins de fer de montagne. Le brevet de l'Enghert est enregistré le 11 décembre 1852. Très vite la conception s'est avérée populaire, en particulier pour une utilisation dans les chemins de fer de montagne alpins. (Source en.wikipedia.org)

Alors, pourquoi une utilisation dans les Ardennes qui ne sont pas des montagnes très hautes comme les Alpes ? la déclivité et le poids ! De Longuyon à Charleville, puis de Givet à la frontière belge, les déclivités ne dépassent pas 5% et les trains transportent 750 tonnes à une vitesse de 30 à 35 km/heure. Mais au-delà de Charleville, la seule liaison existante via Rimogne et Auviller, la longue rampe du Tremblois à 15 % est un rude obstacle à franchir. Dans l'urgence, la Compagnie de l'Est fait construire l'itinéraire Charleville-Hirson dont le profil est moins sévère, puis une variante à l'itinéraire est mise en service en mai 1884, de Tournes à Auvillers, par la vallée de la Sormonne. Cette ligne n'est utilisée que par les trains lourds en transit, la déclivité n'excède pas 8 %. Les locomotives Enghert permettent 500 tonnes en charges jusque ou depuis Hirson.

Toutes les fonderies des Ardennes ont donc travaillé le minerai lorrain grâce à la qualité et au savoir-faire des ouvriers locaux. La locomotive Enghert, véritable révolution industrielle, a permis d'apporter la matière première sur place et donc, aux ouvriers de rester dans leur département…

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