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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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10 novembre 2018

Challenge AZ : IEHLEN Ernest Camille, fusillé de la Première Guerre Mondiale…

Là, le terme "fusillé" est faux, le terme exact est "abattu"…

Ernest Camille IEHLEN naît le 12 juillet 1891 à Saint-Dié, dans les Vosges. Il est fils de Jean Baptiste, tisseur, et Elise GIROZ.

IEHLEN Ernest Camille - FM

Au recensement de sa classe, celle de 1911, Ernest Camille exerce la profession d'infirmier. Il est décrit es cheveux blonds, les yeux bleu clair et mesurant 1,60 m. Il s'engage volontairement, pour quatre ans, le 24 avril 1912 au titre du 35ème Régiment d'Infanterie. Sa fiche matricule n'est pas très "claire". Passé au 11ème Régiment de Chasseurs à cheval, il est parti et a été rayé des contrôles le 10 octobre 1912. Il signe un nouveau contrat, à Vesoul, pour trois ans, le 5 août 1913, au titre du 18ème Régiment de Chasseurs. Le 7 août 1913, il signe un autre contrat, toujours à Vesoul, pour compte du 24 avril 1916, toujours au titre de ce régiment. Il passe au 13ème Régiment de Hussards le 1er janvier 1914.

Puis, un encart ajouté extrait du carnet de comptabilité en campagne du 8ème Escadron du 13ème Régiment de Hussards indique : "3ème et 4ème trimestre 1914 = Mle 2510 – JEHLEM – 2ème Classe – Mort à Brienne le 4 octobre 1914".

IEHLEN Ernest Camille - FMé

Le Journal des Marches et Opérations du 8ème Escadron du 13ème Régiment de Hussards raconte :

"3 octobre 1914 – Le cavalier Schlen du 2ème Peloton, cavalier d'active laissé au dépôt par son escadron lors de la mobilisation, inculpé de vol à des émigrés est mis en prison et gardé à vue afin d'éviter sa fuite qu'il a annoncée devoir tenter. – 5 octobre 1914 – Le cavalier Schlen, au matin, se rendant au lavabo et croyant le moment favorable à l'exécution de son plan, il tente de fuir et est abattu du 2ème coup tiré avec son révolver par le sous-officier de garde".

IEHLEN Ernest Camille - abattu

Que s'est-il passé les 3 et 4 octobre 1914. Ernest Camille n'a pas été interrogé sur les faits qui lui sont reprochés ? Si oui, aucun document dans le dossier des "fusillés". Si non, pourquoi ?

Le sous-officier de garde avait bien tiré ou le premier coup a raté sa cible ? Mais, si Ernest Camille est mort, le second coup a été plus que fatal.

Acte de décès n° 181 – Brienne-le-Château – 1914

Le quatre octobre mil neuf cent quatorze, quatre heures trente minutes du soir, Ernest Camille ICHLEM, né à Saint-Dié (Vosges) le douze juillet mil huit cent quatre-vingt-onze, cavalier de deuxième classe du treizième Régiment de Hussards, huitième escadron, domicilié à Saint-Dié, fils de Jean Baptiste Ichlem et de Lisa Giroz, son épouse, domiciliés à Saint-Dié, est décédé à l'ambulance de la caserne Bonaparte sise à Brienne, rue de l'Ecole Militaire. Dressé le six octobre mil neuf cent quatorze deux heures et demi du soir sur la déclaration de Jean Baptiste Labouré, cinquante ans, plâtrier, et de Emile Huard, cinquante-quatre ans, garde-champêtre, domiciliés en cette commune, qui, lecture faite ont signé avec nous, René Alcide Huyard, Adjoint au Maire de Brienne-le-Château, officier de l'état civil en l'absence du Maire./.

Personne n'est surpris que tous les morts déclarés soient décédés à l'Hospice Mixte de Brienne sis avenue du Château et pas Ernest Camille ? Qu'il ne soit pas mort de blessures, de maladie ? Personne n'a remarqué la blessure par balle ? Rien dans l'acte de décès ne signale le fait qu'il ait été tué par balle…

Puisque sur sa fiche SGA il est noté que c'est un sous-officier qui l'a tué, n'y-a-t-il pas eu de rapport ? L'Armée, si pointilleuse sur l'administratif, ne s'est pas embarrassée de paperasse dans le cas présent ! Une simple déclaration de décès auprès de la mairie… Et encore ! Comment un plâtrier et le garde-champêtre pouvaient être témoins ? Ont-ils au moins vu le corps ? Que non, ils sont témoins dans TOUS les actes de décès de militaires : il y a eu 244 décès enregistrés en 1914 dont 185 – entre le 6 août et le 31 décembre – concernant des militaires (peu d'allemands), tous fantassins, chasseurs à pied ou artilleurs. Le seul hussard est Ernest Camille IEHLEN !

Peu importe ce qu'il s'est passé : cet homme n'a pas eu droit à un jugement ! De sa faute ? Parce qu'il a voulu s'évader ? Peut-être, mais peut-être pas… La vérité ne se saura jamais…

Une mention inscrite la fiche matricule de Ernest Camille IEHLEN indique encore "Cette mention est susceptible d'être révisée au cas où des éléments nouveaux découverts ultérieurement viendraient soit compléter soit infirmer ces renseignements – Mis à jour le 2 décembre 1962". La dernière date indiquerait-elle que quelqu'un ait demandé des informations ? Sa famille ?...

Voilà, en ce lundi 5 octobre 1914, IEHLEN Ernest Camille est décédé pour "tentative d'évasion". Il était âgé de vingt-trois ans, la France était en guerre depuis soixante-six jours…

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