DESBORDES Jean, le Bois de Belleau...

"Le 2 juin au matin, les Boches, qui profitaient de la nuit pour se reposer et amener leur artillerie à pied d'œuvre, renouvelèrent leurs attaques devant le front des 2^ème et 3^ème Bataillons. Cette journée fut pour le régiment la plus dure de toute." Source : historique du 152^ème Régiment d'Infanterie

Jean DESBORDES naît le 19 avril 1892 au village de Beauregard à Lavaufranche, en Creuse. Il est fils de Pierre, quarante-huit ans, cantonnier, et Marie DANTHON, quarante ans, journalière. Il est le dernier d'une fratrie de six enfants : Eugène, né le 11 avril 1875 à Trois-Fonds, et Mélanie, née le 22 octobre 1877, Anne Marie, née le 11 mai 1882, Elisa, née le 14 novembre 1887, et Gilbert, né le 20 mars 1890, tous nés à Lavaufranche.

Jean a trop d'écart d'âge avec son frère aîné, dix-sept ans, pour connaître le service militaire. D'autant qu'Eugène, déclaré soutien de famille, n'a fait que onze mois... Sa vraie connaissance de ce que peut être le recrutement est basée sur la conscription de son frère Gilbert. Ce dernier, de la classe 1910 rejoint le 12^ème Régiment d'Infanterie le 9 octobre 1911.

Le 30 décembre 1911, à Gouzon, en Creuse, Jean, journalier, épouse Marie Louise LEVISTRE, vingt-cinq ans, sans profession.

Gilbert décède, à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, le 4 mars 1912.

Le couple Jean et Marie n'a pas d'enfant, lorsque l'année suivante, Jean est incorporé au 152^ème Régiment d'Infanterie le 9 octobre 1913. Il sait qu'il va devoir faire trois longues années... Et puis, le 1^er août 1914, la Guerre éclate. Son régiment est sur le front... De son côté, Eugène rejoint le 16^ème régiment d'Infanterie et Sylvain FLOQUET, son beau-frère, le 91^ème Régiment d'Infanterie.

En ce mois de mai 1918, Jean arrive, avec ses camarades, dans l'Aisne. Il faut reprendre Belleau et sa région aux Allemands ! Décédé le 2 juin 1918, Jean DESBORDES ne saura pas que les Français, soutenus par les Américains, ont réussi !

Le 8 juin, Jean DESBORDES est cité à l'ordre de son régiment : "soldat d'une bravoure et d'un courage dignes d'éloges faisant toujours l'admiration de ses camarades. Le 2 juin 1918 s'est offert à maintes reprises pour assurer la liaison avec une unité voisine particulièrement menacée par une attaque ennemie. Est tombé glorieusement à son poste de combat".

Eugène DESBORDES, affecté au 36^ème Régiment d'Infanterie depuis le 27 février 1917, et Sylvain FLOQUET sont mis en congé illimité de démobilisation le 10 janvier 1919. Pierre et Marie DESBORDES n'ont plus qu'un fils...

"... tout l'honneur de cette journée revient aux héroïques mitrailleurs de la 3^ème Compagnie MAZUER, qui, chargés de protéger la retraite du bataillon, tirèrent jusqu'à la dernière cartouche, et furent tous tués sur place ou fait prisonniers."