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Antequam... la généalogie !
Antequam... la généalogie !
  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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19 novembre 2017

Rendez-vous Ancestral, Ma rencontre avec Fernand…

Et voilà ! Quelle imprudente ! Alors que je marchais dans le bois de la Haute-Chevauchée, dans la Meuse, je suis tombée dans un puits... Enfin, un puits ! Pas un puits d'eau mais un trou assez important : j'y suis tombée !

A peine me suis-je habituée à la pénombre que j'entends des murmures…

  • Eh, les gars, quelqu'un est tombé ! Il y a bien longtemps que plus personne ne tombe par ici… - des fous rires
  • Oh, je vous entends ! Ne vous moquez pas !
  • Que viens-tu faire par ici petite ?
  • Ah non ! Vous n'allez pas vous y mettre aussi ? Bon, ok, je pense que vous êtes des soldats de la Guerre de 1914 ?
  • Qui veux-tu que nous soyons ? De toute façon, nous sommes venus parce qu'elle ne va pas durer et nous sommes morts peu après notre arrivée dans la région… Comment t'appelles-tu ?
  • Christiane ! Et vous ?
  • Fernand… Je suis né à Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne, le 1er janvier 1889. Tu le crois toi, un premier janvier ?
  • Bien sûr que je peux le croire…
  • As-tu des nouvelles de la Guerre ?...
  • Euh… comment vous dire… ? En fait, elle s'est terminée le 11 novembre 1918 !
  • Quoi, tu veux dire que pendant toutes ces années après mon décès d'autres sont morts ? Je ne peux pas te croire, nous sommes déjà si nombreux ici ! Tu sais, nous sommes autant d'Allemands que de Français, réunis sous cette terre pour l'éternité. Nous nous battions et dès notre mort nous étions en paix, les uns à côté des autres…
  • Eh, oui, malheureusement, tristement aussi…
  • Saurais-tu combien de régiments sont venus se battre ici ?
  • Durant toute la Guerre, oui, mais attention, cela fait du monde…
  • Vas-y, nous nous installons et nous t'écoutons.
  • 9 Bataillons de Chasseurs à pied, 121 Régiments d'Infanterie, 23 Régiments Territoriaux d'Infanterie, 2 Compagnies de Chasseurs forestiers, 9 Régiments d'Infanterie Coloniale, 2 Régiments de Tirailleurs Algériens, 2 Régiments de Tirailleurs Marocains, 1 Régiment Etranger d'Infanterie, 9 Régiments du Génie, 41 Régiments d'Artillerie de Campagne, 11 Régiments d'Artillerie lourde, 2 Régiments d'Artillerie coloniale, 2 Régiments d'Artillerie de montagne, des Batteries de tranchées de 19 Régiments d'Artillerie de Campagne, 6 Régiments d'Artillerie à pied, ainsi que l'Aéronautique et les Aérostiers.
  • Mon Dieu, cela fait beaucoup, beaucoup trop !..."

Fernand BOUQUIN

Je n'entends plus que des murmures sourds, comme des souffles, comme si l'information flottait tout au long de cette sorte de petit tunnel que je peux distinguer… Je dois les avoir surpris, décontenancés, attristés ! En effet, si l'on compte en nombre d'hommes, le nombre est… inimaginable ! Par exemple, un régiment d'Infanterie comptait 66 officiers, 164 sous-officiers, 223 caporaux, 2839 soldats. Les 1Z1 régiments d'infanterie aurait donc engagé, à La Haute-Chevauchée – La Chalade, 7 986 officiers, 19 844 sous-officiers, 26 983 caporaux et … 343 519 soldats. Sans oublier que, les décédés étaient remplacés. C'était donc un flot perpétuel de soldats qui se présentaient à la mort.

  •  "Eh, petite, avant que tu ne partes… Peux-tu nous dire si vous êtes encore en guerre ?
  • Non, mais, il y en a eu une autre, de 1939 à 1945.
  • Contre l'Allemagne ?
  • Oui.
  • Quel désastre ! Nous sommes donc Morts pour rien !"

 Le ton devient presque inaudible…

  • Ai-je une tombe ?
  • Non, vous étiez trop nombreux, trop blessés, trop… Mais, une plaque à votre nom est scellée sur le mur du grand monument de la Haute Chevauchée !
  • Les visiteurs peuvent savoir que j'étais là alors ?
  • En effet, oui !
  • Christiane, Christiane…
  • Eh oh, je suis là…
  • Qui est-ce ?
  • L'ami avec qui je suis venue, il me cherche.
  • Tu vas partir alors…
  • Je le crains, mais je ne vous oublierai pas !
  • Tu reviendras ?...
  • Sûrement…
  • Alors, nous t'attendrons, encore et encore…Au revoir !

 Fernand BOUQUIN est né le 1er janvier 1889 à Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne. Il est fils de Jules Alphonse et Eléonore SOUDÉ. Sergent au 87ème Régiment d'Infanterie, il est mort le 30 septembre 1914 à La Chalade, dans la Meuse.

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