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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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4 novembre 2017

Généathème : Les Poilus et moi…

Poilu

Ah, ce thème ! Il me parle, il me parle tant… Mais… Pourquoi ? Quand ? Comment ?

J'avais écrit un article sur mes aptitudes en histoire alors que j'étais sur les bancs du collège puis du lycée. Je ne comprenais pas, à l'époque, pourquoi apprendre toutes ces dates, tous ces évènements : ils étaient… comment dire, je pensais qu'ils étaient passés ! Et puis, l'histoire m'a rattrapée.

J'ai commencé mes recherches généalogiques pour des raisons qui me sont personnelles. Alors, au début, je cherchais papa et mama, puis les papas et mamans des papas et mamans et ainsi de suite… Oh, cela prenait beaucoup de temps : je faisais tout par courrier ! De retour en France, je me suis habituée à aller, une fois par mois, aux archives de l'Aisne, à la mairie du village de mes grands-parents, bref, j'approfondissais mes recherches autrement que par l'état-civil. Mais, comment étudier ses ancêtres sans les positionner dans l'histoire, l'histoire de France, de tous ces évènements importants qu'ils ont vécu avec plus ou moins de tristesse, avec plus ou moins de bonheur…

Comme je partais de quasiment zéro, j'avais tout à apprendre. Alors, l'arrivée de l'internet dans les années 1990 et l'extension que nous connaissons aujourd'hui, m'a permis de trouver une réponse à beaucoup de questions que je me posais. J'ai aussi investi dans des ouvrages aussi divers que variés, mais toujours une belle source d'informations. Les articles que j'écris sur mon blog me poussent aussi à ces recherches historiques…

Et puis, il y a eu le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Il y a eu toutes ces personnes qui semblent fières d'avoir un Mort pour la France dans leur famille (parfois pas toujours en lignée directe, là, moi aussi, je pourrais en trouver), mais non, je n'ai aucun grand-père qui ait fait cette guerre, trop jeune, ni la suivante, chargé de famille, problème de santé… Alors intéressée depuis longtemps sur les soldats du Monument aux Morts de la commune de Moissy-Cramayel, en Seine-et-Marne, je me suis mise à piocher, encore et encore, toujours plus, toujours plus loin…

J'ai même essayé de faire reconnaître Mort pour la France mon Alphonse DEŸ… Après beaucoup de courrier, jusqu'à même dérangé le Ministre de la Défense, M. LE DRIAN, j'ai dû me rendre à l'évidence : personne ne bougera pour faire changer les choses… Et puis, une élue de cette commune voulait faire voter une décision municipale pour la signature de la pétition de réhabilitation des fusillés pour l'exemple. Après avoir lu beaucoup sur le sujet, j'en ai conclu que j'étais contre. Oh, pas contre réhabiliter ceux qui doivent l'être, mais contre la globalité de la réhabilitation. Alors, pour être plus convaincue et savoir de quoi je parlais, il me fallait étudier ces fusillés ; je vous assure qu'ils ne l'ont pas tous été pour "l'exemple" bien loin de là !... Il y en a qui ont réellement mérité ces jugements, ceux qui ont trahi, qui ont vendu des informations, des personnes… Mais je pense à ceux qui ont été fusillés au titre d'un ou deux articles du Code de Justice militaire de l'époque. Aujourd'hui, je m'insurge, mais, aurais-je eu la même réaction à l'époque ? Aurais-je accepté qu'untel puisse refuser de monter au combat alors que mon grand-père, mon grand-oncle, mon père, mon oncle, mon frère, mon cousin, eux tous, là, étaient montés au front et y étaient morts ? Aurais-je admis que celui-là qui avait refusé de monter dans les tranchées de première ligne puisse rentrer sain et sauf chez lui alors que tant mourraient de faire leur "devoir" ? Non, je pense que non…

Alors je continue de lire les dossiers des uns et des autres : de ceux Morts pour la France, que je ne connais pas, de ceux Morts par la France, les fusillés, que je ne connais pas non plus. Quels sont mes critères pour sélectionner l'un plus que l'autre ? Je vous dirai volontiers l'humeur du jour ! Je vais sur le site Mémoire des Hommes et je rentre les critères qui me conviennent le jour où je fais ma recherche : le département de naissance, le patronyme, la date de naissance, bref, ce qui me passe par la tête ! Parfois, le soldat Mort pour la France n'avait que vingt ans, n'a fait que quelques mois, quelques jours de guerre, mais il a fait cette guerre, il mérite donc que l'on parle de lui ! Parfois, ce sont des frères qui ont été touchés !...

Comment je cherche ? Tout d'abord, le site Mémoire des Hommes, je rentre le critère recherché et je choisis dans les résultats proposés. Je choisis, non pas comme cela, au petit bonheur, sauf si les résultats sont trop nombreux. Une fois que j'ai choisi "mon" poilu, je crée une fiche dans mon logiciel de généalogie, Généatique. J'habille mon poilu avec les renseignements d'état-civil disponibles en ligne : ses parents, ses frères et sœurs, ses beaux-frères et belles-sœurs, ses oncles et tantes, ses cousins germains, son épouse et ses enfants, … Bref, tout ce qui me permet de réaliser une mini biographie.

L'état-civil réalisé, je cherche le militaire : les fiches matricules. Celles de tous ceux qu'il a pu connaître : père, oncles, cousins germains, beaux-frères. Là, j'apprends que d'autres sont Morts pour la France, qu'un a été fusillé, qu'un a été fait prisonnier, qu'un est rentré blessés, lourdement blessé, que d'autres sont rentrés sains et saufs, enfin, physiquement peut-être, mais moralement… Je lis aussi les Journaux de Marches et des Opérations des régiments aux dates où ce soldat, ces soldats sont Morts pour la France, où les dates auxquelles ils ont été blessés, portés disparus, fait prisonniers… Cela permet de mieux "vivre" leur vécu, leurs derniers instants… Parfois, les J.M.O. ne donnent pas beaucoup de renseignements, alors, je lis ceux des Divisions, des Services de Santé…

Pour ceux qui ont été faits prisonniers de guerre, je parcours le site des archives de la Croix Rouge internationale. Certains soldats ont des fiches bien remplies, parfois, il est possible de connaître leur parcours d'un camp à l'autre. Je lis aussi les comptes-rendus effectués par les "visiteurs" de la Croix Rouge dans ces centres. Parfois, je les trouve un peu "légers", pas toujours objectifs du point de vue du prisonnier, mais, au moins, ces comptes-rendus donnent des détails sur les camps, pas tous les camps…

Je cherche aussi la sépulture des soldats Morts pour la France et, si je peux, je me rends sur place. J'ai beaucoup parcouru les lieux de guerre de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle. Sur place, alors que la nature a repris ses droits, il est encore plus troublant de sentir cette guerre, de sentir les difficultés rencontrées sur le terrain… Il est aisé de comprendre que les uns ou les autres aient eu envie de partir, qu'ils soient partis en "abandonnant leur poste devant l'ennemi" !

Pourquoi chercher à retracer l'histoire d'un poilu, Mort pour la France, fusillé, prisonnier, revenu ? Simplement pour "humaniser" ces hommes, faire qu'à travers un nom sur un Monument aux Morts, à travers une fiche SGA, ils soient tous reconnus comme homme avec un passé autre que celui de cette foutue guerre ! Et aussi, parce que, pour moi, ne pas parler des Morts signifient qu'ils n'ont pas existé !...

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