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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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11 septembre 2017

Emile QUENNESSON, industriel et maire de la commune de Villers-Outréaux...

Lors de la rédaction des articles sur Philomène LEMAIRE, il a été question du maire de la commune, Emile QUENNESSON, déporté pour ne pas avoir dénoncé les agissements – hébergement, protection de soldats anglais – des habitants de sa commune… Emile QUENNESSON n'a pas souffert que de la déportation !

Emile naît le 22 mars 1857 à Cléry, dans le Nord. Il est fils de Pierre Baptiste et Catherine MOUTAY.

Alors soldat musicien et résidant à La Fère, dans l'Aisne, il épouse, le 18 avril 1882, à Bohain-en-Vermandois, Eugénie LENGLET. Le couple a huit enfants.  Cinq naissent à Clary, dans le Nord :

  • Marie Eugénie, le 26 juillet 1883,
  • Emile Joseph, le 22 mars 1885,
  • Eugène, le 20 avril 1886,
  • Georges, le 18 mai 1890,
  • Albert Gaston, le 7 août 1891.

 Emile, fabricant de tissus, vient s'installer à Villers-Outréaux où naissent ses trois derniers enfants :

  • Marguerite, le 7 décembre 1893,
  • Lucien Ernest, le 5 novembre 1895,
  • Madeleine Marthe, le 24 août 1901.

Emile Joseph QUENNESSON, l'aîné des fils, est appelé à la classe 1905. Sa fiche matricule le décrit cheveux bruns, yeux gris, et mesurant 1,73 m. Le 6 août 1906, il s'engage volontairement à la mairie de Clary, pour trois ans au titre du 84ème Régiment d'Infanterie.  Il a la possibilité de quitter au bout d'une année en tant qu'ouvrier d'art (art. 23 de la loi du 11 juillet 1892 sur le service militaire). Il est donc envoyé dans ses foyers le 6 juillet 1907 avec le certificat de bonne conduite. Le 2 mars 1908, à Villers-Outréaux, il épouse Jeanne Emilienne Albertine DRAIN. Le coule a deux enfants : André Emile Joseph, né le 30 décembre 1906, et Jean Gaston Loïc, né le 10 février 1909, tous deux à Villers-Outréaux. Rappelé à l'activité par l'Ordre de Mobilisation générale du 1er août 1914, il rejoint son régiment et passe au 161ème Régiment d'Infanterie le 16 avril 1916. Il est tué à l'ennemi à Sailly-Saillisel, dans la Somme, le 7 octobre 1916.

Eugène QUENNESSON, le deuxième fils à partir pour l'armée, est appelé de la classe 1906. Sa fiche matricule le décrit cheveux châtains, yeux gris, et mesurant 1,62 m. Il rejoint le 1er Régiment de Zouaves le 8 octobre 1907. Il est envoyé dans ses foyers le 1er octobre 1909.  Rappelé à l'activité par l'Ordre de Mobilisation générale du 1er août 1914, il rejoint son régiment le 4 août. Il décède suite à ses blessures le 22 février 1915 à Nieuport-Bains, en Belgique.

Georges QUENNESSON, le troisième fils, est appelé de la classe 1910. Sa fiche matricule le décrit cheveux châtain-foncé, yeux bleu-jaunâtre, et mesurant 1,68 m. Il est incorporé le 9 octobre 1911 au 19ème Escadron du Train des équipages. Passé au 17ème Escadron du Train des équipages le 7 juin 1912, musicien – trompette –, il est renvoyé dans des foyers le 8 novembre 1913. Le 23 février 1914, à Villers-Outréaux, il épouse Antonine Marie Eudonie DRAIN. Le couple a déjà deux enfants : Yvonne Antonine Georgette, née le 23 avril 1910 à Villers-Outréaux, et Georges Antonin Emile, né le 19 février 1912 à Rebecques (62). Rappelé à l'activité par l'Ordre de Mobilisation générale du 1er août 1914, Georges rejoint le 6ème Escadron du Train le 4 août. Il rejoint le 25ème Régiment d'Artillerie le 12 avril 1916, puis le 106ème Régiment d'Artillerie lourde le 22 avril suivant. Il est blessé le 2 novembre 1916 par "un shrapnel à l'épaule droite pendant un ravitaillement".  De retour au front le 19 mars 1917, il passe au 2ème Régiment d'Artillerie de Montagne, le 1er août 1917, puis au 1er Artillerie de Montagne, le 15 décembre 1917. Il est mis en sursis d'appel dès le 10 avril 1919, puis en congé illimité de démobilisation le 9 mai 1919. Georges décède le 4 avril 1927, à Clary.

Albert Gaston QUENNESSON, le quatrième fils, est appelé de la classe 1911. Sa fiche matricule le décrit cheveux châtains, yeux bleus et mesurant 1,59 m. Ayant des problèmes de santé, son incorporation est reportée en 1911, mais, en 1913, il est classé "bon pour le service armé". Le 9 octobre 1913, il rejoint donc le 91ème Régiment d'Infanterie. Il est blessé le 21 mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus, dans la Marne : "plaie pénétrante os frontal – fracture du crâne par éclat d'obus". C'est le 26 mars suivant qu'il décède des suites de ses blessure à l'Hôpital bénévole n° 2 bis de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine.

Lucien Ernest QUENNESSON est le dernier des fils à partir pour le service militaire. Il est de la classe 1915. Sa fiche matricule le décrit cheveux châtains, yeux bleus et mesurant 1,68 m. La France étant en guerre dès le 1er août 1914, Lucien Ernest rejoint le 87ème Régiment d'Infanterie le 19 décembre 1914. Il est cité à l'ordre de la Brigade n° 421 du 6 août 1917 : "A franchi les lignes ennemies au début de la campagne pour rejoindre un Bureau de recrutement". Au cours de la guerre, il change régulièrement de régiment : le 51ème Régiment d'Infanterie, le 92ème Régiment d'Infanterie territoriale, le 20ème Escadron du Train, puis le 8ème Escadron du Train, et, enfin, le 1er Escadron du Train, le 1er janvier 1919. Lucien Ernest est médaillé de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.

QUENNESSON Emile - 1857-1941

La vie publique de Emile QUENNESSON, le père

Dès 1895, Emile QUENNESSON s'investit dans la vie politique de la commune de Villers-Outréaux : il est élu conseiller municipal. En 1903, il est adjoint au maire, Léon Achille MOULLIN, et, à la démission de ce dernier, il est élu au poste de premier édile de la commune en 1909. C'est un industriel bien installé : il est fabricant de tissus... Lorsque la guerre éclate et que les troupes allemandes envahissent le village, il est donc le responsable principal de sa commune et de tous ses habitants. Comme d'autres, il abrite, nourrit et protège des soldats anglais bloqués dans la commune. Cependant, dès lors qu'il y a dénonciation et arrestation des coupables et des soldats, l'autorité allemande le fait arrêté et le condamne "à cinq ans de forteresse" : il est déporté au camp de Fridrichsfeld-am-Wesel, en Allemagne.

Dans sa délibération du 6 octobre 1916, le Conseil municipal remplace sans autre commentaire, Emile QUENNESSON, déporté : "L'an mil neuf cent seize, le six octobre, à une heure du soir, le conseil municipal de la commune de Villers-Outréaux s'est réuni dans le lieu ordinaire de ses séances, sous la Présidence de Monsieur Lévêque François, Adjoint, à la suite de la convocation qui a été faite trois jours à l'avance.

Etaient Présents : MM. Lévèque-François, Mortier Alfred, Marlier Célestin, Cailliez Alfred, Humain Célestin, Leveque Bouderlique, Sagnier Charles, Guéguin Adolphe, Patin jean-Baptiste, Leduc Etienne, Nave Alexandre, Leveaux Emile, Guégain Onézime, Milhem Jean, Gosset Edouard, Mailly Silvère, Ledoux Léon, Drain Alfred et Nave Ulysse. Absents : MM.  (?)

M. le Président fait connaître que Mr Posselle, délégué de cette commune au C.R.B. demande que le conseil municipal veuille bien désigner une personne pour remplacer Mr Quennesson, Maire, dans les affaires concernant le ravitaillement de la population. Le conseil municipal ouï la lecture de ce qui précède, Considérant qu'il est indispensable de procéder au remplacement dont il s'agit, Désigne à cet effet, Mr. Lévêque-François Edouard, Adjoint" – Extrait du livre "Villers-Outréaux sous la botte allemande" de Bernard DELSERT.

Emile QUENNESSON est rapatrié en 1919. Il reçoit la Médaille de la Reconnaissance Française ainsi que celle de la Reconnaissance Anglaise. Le 16 septembre 1934, M. Maurice DELIGNE, Grand Officier de la Légion d'Honneur, député du Nord, a introduit Emile QUENNESSON nommé Chevalier de la Légion d'Honneur…

Emile QUENNESSON s'éteint le 4 avril 1941, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Une longue vie au service du pays : sa déportation, certes, mais aussi, la perte de trois de ses cinq fils lors de cette terrible Première Guerre Mondiale !

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Commentaires
J
Pour avoir la mention, "Mort pour la France' il faut aussi parfois que la famille fasse un dossier.<br /> <br /> C'est une loi très récente; de 1985 -de mémoire- initialisée par Lionel Jospin !!!<br /> <br /> Surtout pour les personnes déportées pendant la Seconde Guerre.<br /> <br /> <br /> <br /> Au BAVCC à Caen, tous ces dossiers y sont. Je vais très souvent faire des recherches là-bas et je ne reviens jamais bredouille. Ces dossiers sont très émouvants, complets, vivants et... bavards.<br /> <br /> Et le personnel très aidant si besoin
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A
Oui, il y a bien écrit dans son dossier de la Légion d'Honneur qu'il a perdu quatre fils sauf que... seuls trois sont reconnus Morts pour la France car décédés au front ! Eugène décède en 1927 et Albert Gaston en 1977. Pour l'acte de naissance/décès, j'espère que vous me pardonnerez cette omission...<br /> <br /> La liste des QUENNESSON "Morts pour la France" du site Mémoire des Hommes<br /> <br /> http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_morts_pour_la_france_premiere_guerre/resus_rech.php
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D
Bonjour vous indiquer que Emile a perdu 3 fils lors de la guerre mais sur le denier feuillet de son dossier (base Léonore) il est indiqué la perte de 4 fils "Mort pour la France" ??? et il y a une fille mort-née à Bohain en 1882 Amicalement Dominique
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P
On l'oublie souvent, mais les élus sont les premières cibles de l'occupant en cas de problème, quelque soit la guerre. C'est pour cela que les maires ont pratiquement tous quitté leur commune, en 1870, lors de l'invasion prussienne, pour ne pas servir d'otage. Triste histoire que celle d'Emile.
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