Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Antequam... la généalogie !
Antequam... la généalogie !
  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 227 240
17 août 2017

MIGNOT Anatole Privat, plutôt mourir que…

natole Privat soldat de la 1ère Guerre Mondiale n'est pas mort par les armes, qu'elles soient allemandes ou françaises…

Anatole Privat MIGNOT naît le 15 octobre 1892 à Montigny-sur-Crécy, dans l'Aisne. Il est fils de Etienne Léon Constant, trente-quatre ans, bourrelier, et Marie Aurélie Sidonie CHAMAUX, vingt-neuf ans, ménagère. Il est le dernier enfant d'une fratrie de quatre : Etienne Alphonse, né le 3 août 1881, Rosa Sidonie, née le 11 juin 1884, décédée le 10 août 1884, et Laure Rosa, née le 19 décembre 1885.

Le 23 avril 1906, à Montigny-sur-Crécy, Anatole assiste au mariage de son frère Etienne avec Marie Antoinette BOGÉ. L'année suivante, le 4 mars 1907, il assiste à celui de sa sœur, Laure Rosa, avec Camille DEGHAYE.

Il est tonton, pour la première fois, le 26 décembre 1906 : Eloi Etienne Alphonse naît dans le foyer de son frère à Villers-le-Sec (02). Ce bébé meurt le 3 janvier 1908… Chérest Rémi naît le 2 octobre 1909, puis Gisèle Marie, le 3 juin 1911.

 Anatole est incorporé au 61ème Régiment d'Artillerie le 1er octobre 1913. D'après sa fiche matricule, jusqu'à son décès, il reste dans ce même régiment. Il a été en campagne du 2 août 1914 au 10 mars 1918…

L'Ordre de Mobilisation générale du 2 août 1914 rappelle son frère, Etienne, et son beau-frère, Camille. Tout ne se déroule pas très bien ! La fiche matricule d'Etienne indique qu'il est fait prisonnier le 21 août 1915, alors qu'il combat en Forêt d'Argonne (55) avec son régiment, le 72ème Régiment d'Infanterie. Il est envoyé au camp de Celle-Léger et est libéré le 30 novembre 1918. Quant à Camille, sa fiche matricule indique qu'il est évacué pour maladie le 15 janvier 1915, alors qu'il était affecté au 151ème Régiment d'Infanterie. En fait, Camille a dû être gazé et peu à peu, il a perdu la vue : il est réformé définitif le 23 mai 1922.  

La situation pour Anatole, en 1918, est moralement difficile, il sait un, que son frère est prisonnier depuis trois années, deux que son beau-frère est en train de perdre ou a perdu la vie… Le 6 janvier, son régiment, le 61ème d'Infanterie, est stationné en Lorraine.

 Soldats 61

L'historique du régiment relate des faits : "Nos batteries appuient ces incursions dans les lignes ennemies qui chaque fois nous permettent de ramener des prisonniers. Le secteur s'agite peu à peu et, le 6 janvier, le 3ème groupe est violemment bombardé par obus à gaz. Tous les officiers et servants des 8ème et 9ème batteries sont évacués". Le 3ème groupe sera cité à l'ordre de la 42ème Division : "Groupe d'élite qui, les 6 et 7 janvier 1918, sous les ordres du commandant CAFFIN, a continué à tirer pendant un bombardement très dense d'obus à gaz et a assuré les barrages jusqu'au moment où, tous les officiers, la presque totalité de ses chefs de pièce et des servants de deux batteries étant hors de combat, il a été relevé par ordre".  

 

Le Journal des Marches et des Opérations nous relate les faits :"6 janvier – Dans la soirée les allemands réagissent par un bombardement violent à obus à gaz des batteries A40bis et A39bis et du PC Xavie. Quelques obus explosifs éclatant parmi les obus à gaz brisent ou bousculent les fermetures des abris et détruisent à A39bis (9ème batterie) des cartouches et des grenades (respectivement 960 et 240). Le personnel est fortement incommodé. 7 janvier – Des hommes de la 8ème batterie doivent être évacués dès le matin […] Dans l'après-midi, le dégel et une pluie abondante provoquent une recrudescence de l'activité des gaz amenés par les obus de la veille. Le personnel indisposé et indisponible devient de plus en plus nombreux".

 

Anatole Privat faisait-il partie de ce 3ème Groupe ?... Seul le registre des troupes pourra le dire… Dans l'affirmative, aurait-il été évacué sur un hôpital militaire à Carlepont, dans l'Oise ?... Toujours est-il que le 10 MARS 1918 IL EST À CARLEPONT et pas son régiment !

 

Le 10 mars 1918, cela fait 4 ans 5 mois et 9 jours qu'il est soldat. Cela fait aussi 3 ans 7 mois 9 jours qu'il est dans cette terrible guerre, qu'avec son régiment, il pilonne les troupes ennemies… Cela fait 2 ans 6 mois et 19 jours que son frère, Etienne, est prisonnier… Cela fait 2 ans 1 mois et 25 jours que son beau-frère, Camille, a été gazé et qu'il souffre… Alors, que doit-il faire ? Refuser de repartir au combat ? Il sera passé par les armes françaises ! Retourner au combat ? Jusqu'à quand ? La mort ? La victoire ? La défaite ? Autant mourir là, de suite, maintenant !

 

C'est ainsi qu'Anatole Provat MIGNOT a choisi de se donner la mort. Il s'est pendu en ce jour du 10 mars 1918 à huit mois et un jour de l'Armistice… Mais, pouvait-il imaginer cette issue ?...

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Publicité