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Antequam... la généalogie !
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  • La généalogie vue autrement... Antequam, Christiane MENOT, est une généalogiste familiale professionnelle qui n'oublie pas ses trente années d'expérience en tant que généalogiste amateur...!
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21 octobre 2016

Louis Honoré Julien DEVILLERS et la crise économique de 1846-1848…

 

http://livresraresetanciens.com/

Notre ancêtre, Louis Honoré Julien DEVILLERS, a fait faillite lors de la crise économique de 1846-1848 ! Deux de ses héritiers, en 1880, son fils Joseph Ernest et son petit-fils, Paul Michel Louis, ont même refusé l'héritage estimant qu'il y aurait plus de passif que d'actif !...

Mais qu'en est-il réellement ? Le point de départ, la crise économique. Tout est parti de l'expansion du chemin de fer en France ; malgré le parcellement – les compagnies ne géraient que des "morceaux" de ligne – les compagnies ont eu énormément besoin d'argent. Les banques l'ayant bien compris, elles ont entraîné la spéculation des actionnaires. Spéculation plus ou moins hasardeuses, les estimations de dépenses des compagnies ayant été plutôt vues à la baisse. Je vous invite à lire l'excellent article de FB (http://www.fb-bourse.com/krach-boursier-1847/ )…

Revenons donc à notre ancêtre Louis Honoré Julien DEVILLERS. Il est né le mercredi 12 octobre 1796 à Catenoy, dans l'Oise. Il est fils de Nicolas, marchand épicier-bourgeois de Paris, et de Marie Elisabeth DESPREZ. Nous ne lui connaissons qu'un frère, Pierre Norbert, né en 1801, et qui sera Garde d'Artillerie.

Louis Honoré est relieur et épouse, le jeudi 12 mars 1818, à Saint-Chéron (91), Marguerite Charlotte BELLIER, ouvrière en ligne. Marguerite est plus âgée de quatre ans.

Le couple s'installe à Paris, où, visiblement, Louis Honoré ouvre une librairie afin d'y exercer son métier de relieur.

Le couple a trois enfants : Paul Édouard, né le dimanche 13 décembre 1818, Charles Dominique, né le vendredi 6 septembre 1822 et Nicolas Joseph Ernest, né le samedi 16 septembre 1826. Tous les trois sont nés à Paris.

Le premier fils à se marier est notre ancêtre Charles Dominique. Il épouse, le jeudi 5 novembre 1846 à Paris, Émelie Charlotte BRACONNIER, fille de Charles Alfred Samuel BRACONNIER de MECQUIGNIES, décédé, et Marguerite Louise MARTIN. Émelie Charlotte apporte une dot importante :

L'apport de la future épouse a consisté en

1° la somme de mille francs à laquelle ont été évalués les habits, linge, hardes et bijoux à son usage personnel et les revenus, intérêts et dividendes des biens et valeurs ci-après indiqués calculés au jour présumé de la célébration du mariage,

2° une rente cinq pour cent sur l'Etat de quatre-vingt francs inscrite à son nom sous le numéro 82610, série deuxième,

3° une somme de six cents francs déposée à son nom à la Caisse d'Epargne de Paris sous le numéro 62 266, série sixième,

4° une action sur la Banque de France inscrite à son nom dans le registre coté P folio 13097,

5° et deux hectare soixante-quinze ares cinquante-trois centiares de terre et prés situés sur Haulchin-et-Fancoeule, dans le ressort du bureau des hypothèques de Charleroi (Belgique) appartenant à la future épouse tant comme héritière pour partie de Made Cassegrain, sa tante, et du Sieur Charles Albert Samuel Braconnier, son père, qu'au moyen de l'abandonnement à elle fait par ses cohéritiers dans leurs successions suivant partage, tous lesquels immeubles sont plus amplement indiqués audit contrat de mariage.

La future épouse a déclaré qu'elle devait sur son apport à Made Marguerite Louise Martin, veuve dudit Sieur Braconnier, sa mère, une rente annuelle et viagère de deux cent cinquante francs payables par semestre, les premiers mars et septembre de chaque année.

Sous l'article sept du même contrat, il a été ajouté au profit du survivant des époux un préciput de deux mille francs que ledit survivant a été autorisé à prendre en meubles et effets mobiliers de la communauté ou en deniers comptant à son choix, la valeur du deuil de la future épouse en cas de survie a été fixé à cinq cents francs.

Mais, c'est sans compter la crise économique de 1847-1848 ! Louis Honoré Julien a-t-il fait des investissements conséquents ? Sûrement, car cette crise, débutée bien avant le krach de 1847, a eu raison de l'affaire de Louis Honoré. La dot de Émelie Charlotte passe dans l'entreprise, mais ne suffira pas à éviter la faillite !

Made Devillers déclare  (dans la décalration de succession de son défunt mari, Charles Dominique)

- que l'inscription de rente sur l'Etat et l'action de la Banque de France qui font partie de son apport au mariage ont été aliénées le premier décembre mil huit cent quarante-six, savoir la rente du cours de la bourse dudit jour à cent dix-sept francs cinquante centimes soit moyennant la somme de dix-huit cent quatre-vingt francs et l'action de la Banque moyennant trois mille quatre cent soixante-dix francs, et que le produit de ces aliénations a été remis à titre de prêt à M. et Mme Devillers, père et mère de son défunt mari comme le constate la pièce unique de la cote troisième qu'elle présentera ultérieurement, […]

- que le produit des différentes aliénations ci-dessus mentionnées a été en partie prêté à M. et Made Devillers, père et mère, et en partie employés à acquitter une somme de deux mille francs que la communauté d'entre elle et son mari devait à M. Robert, physicien-mécanicien, demeurant à Paris, comme il résulte des pièces qui seront comprises ci-après sur la cote quatrième, […]

Il résulte de la pièce unique de cette cote que le quinze mai mil huit cent quarante-sept M. et Made Devillers auraient arrêté avec M. et Made Devillers, père et mère, le compte des différents prêts qu'ils auraient faits à ces derniers et d'après lequel ils auraient prêté à M. et Made Devillers, père et mère, une somme de sept mille trois cent cinquante francs, dont cinq mille trois cent cinquante francs le premier décembre mil huit cent quarante-six, et deux mille francs le premier avril mil huit cent quarante-sept.

Charles Dominique, touché par le choléra et soigné par le Dr BÉGIN, succombe à la maladie, le mardi 12 juin 1849. A la date de ce décès, aucun remboursement n'est reçu de ses parents quant à l'argent investi pour éviter la faillite économique.

Le couple Louis Honoré Julien et Marguerite Charlotte BELLIER se retire à Saint-Chéron (91). C'est là qu'ils décèdent, le premier, le mercredi 2 septembre 1874 et la seconde, le mardi 30 mars 1880.

Lors des déclarations de successions, en date du même jour, le 2 juillet 1880, il apparaît que seul le fils aîné, Pierre Édouard, accepte l'héritage. Les deux autres héritiers, Nicolas Joseph Ernest, fils, et Paul Michel Louis, petit-fils, ont renoncé devant le greffier du Tribunal de Rambouillet, les 5 et 10 juin 1880.

Ils estimaient, tous deux, que le passif serait supérieur à l'actif, ils ne voulaient pas payer de dettes.

Erreur de leur part, mais l'héritage est maigre : 363,62 frs de son père et 463,82 frs de sa mère.

Louis Honoré Julien a-t-il fait des investissements excessifs ? Ce sont les recherches à faire au CARAN, lors de ma prochaine visite…

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